vendredi 30 octobre 2015

Le Faou, site fluvio-maritime


A travers le dynamisme de ses foires et marchés, la ville du Faou affirme son essor entre le XVIème et le XVIIème siècle. Parmi les onze villes et bourgs imposés en Cornouaille à la fin du XVIème siècle, le Faou figure au sixième rang, avant Douarnenez, Crozon et Carhaix.

La structure de ce site fluvio-maritime du Faou est identique à celle de l´Hôpital-Camfrout, distant de quelques kilomètres ; dans les deux cas, on observe non seulement la structure d´un village en forme de rue, sans développement en profondeur, mais aussi l´isolement et la mise en valeur de l´église bâtie au bord de l´eau.

Le paysage urbain s´étoffe peu au cours des siècles. Le projet de l´ingénieur Le Roy (1764) prévoyant la suppression de la quasi-totalité des maisons anciennes du Faou, n´a été que partiellement réalisé ; ce n´est qu´après le passage de Napoléon III, en 1858, évènement politique aux conséquences urbanistiques, que les crédits nécessaires se débloquent pour aligner, au moins le côté ouest de la Grand´Rue. Tout comme le démantèlement de l´enclos paroissial, le transfert du cimetière et la destruction de l´ossuaire, ces interventions drastiques dans le tissu urbain ancien correspondent à la mentalité de l´époque.


Par son trafic, Le Faou est, sous l´Ancien Régime, le troisième havre de la rade de Brest. Uniquement accessible à marée haute, le port d´échouage assurait le transport de bois d´œuvre abattu dans la forêt du Cranou. Suite à la création de l´arsenal de la flotte du Ponant à Brest, l´activité portuaire s´intensifie considérablement à partir des années 1650, assurant surtout le transit du bois vers les chantiers de la Marine. A défaut de chemins terrestres commodes et directs, les bateaux à voile, et plus tard à vapeur, étaient un moyen de transport largement utilisé. La nécessité d´aménager des quais maçonnés apparaît dès le début du XIXème siècle. Commencés en 1835, les travaux sont menés à terme en 1882 ; avec le quai du centre, situé entre le quai de Quelen et la darse, s´achève un programme long et ambitieux devenu à son tour progressivement inadapté aux nouveaux enjeux économiques et commerciaux. Le transport de bois d´œuvre et de sable décline après la Première Guerre mondiale.

Comme l´ensemble des bourgs anciens de Bretagne, Le Faou connaît deux fortes périodes de construction, les XVIème et XVIIème siècles et l´époque qui va de 1850 à 1914. Aujourd´hui, 16 maisons présentent encore un pan de bois en façade alors qu´une vingtaine d´autres, du même type, ont disparu. L´emplacement en front de parcelle, l´encorbellement sur solives, l´essentage d´ardoise et un plan très allongé à deux ou trois pièces par niveau caractérisent la plupart des maisons anciennes du Faou. La forme de la parcelle sur laquelle s´élève une maison, large ou étroite, a des conséquences sur sa morphologie, le plan et les distributions intérieures.

Le Faou vient du breton faou (hêtre) ; ou du latin pou, pagus (pays), ou de fagus (hêtre).

 

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