samedi 22 août 2015

la Frégate de la Liberté, l'HERMIONE

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Mi-août 2015: l'HERMIONE à BREST


L’Hermione. Escale de prestige à Brest



Après son périple dans l’Atlantique Nord, couronné de succès, L’Hermione, réplique de la frégate de La Fayette, est revenue à Brest, ce 10 août 2015, pour une semaine au cours de laquelle il fut possible de la visiter et d’avoir un avant-goût des fêtes maritimes de 2016. Le port de Brest a accueilli  une invitée prestigieuse : L’Hermione, reconstitution à l’identique de la frégate royale qui transporta La Fayette en 1780 au secours des « Insurgents » de la Nation américaine naissante. La présence à quai de ce splendide navire a illustré durant une semaine l’ancienneté des relations entre Brest et les États-Unis.




C’est à Brest que L’Hermione a fêté son retour en métropole, après un grand voyage inaugural sur l’Atlantique Nord, un périple marqué par 13 escales publiques couronnées de succès et très médiatisées sur la côte Est des États-Unis, au Mexique et à Saint-Pierre-et-Miquelon. Plus de 55.000 visiteurs en ont profité pour monter à bord de ce joyau des mers et échanger avec son équipage placé sous le commandement de Yann Cariou et composé de 15 marins professionnels et de 160 gabiers volontaires, sélectionnés et formés tout au long de l’année 2014, qui se sont relayés à bord durant les quatre mois de ce voyage.



La réplique historique a reçu un accueil à son arrivée à Brest. Plus de 200 bateaux pour accompagner L’Hermione et des milliers d’admirateurs massés sur les quais.



L’arrivée de L’Hermione à Brest, au terme de sa traversée retour de l’Atlantique, vient illustrer les liens historiques entre la France et les États-Unis. C’est, en effet, à Brest que le marquis de La Fayette avait rejoint la France après son premier engagement pour la cause des « Insurgents » américains. Et c’est aussi de Brest, alors le port militaire le plus important de France, que, quelques mois après la traversée de La Fayette sur L’Hermione, avait embarqué le corps expéditionnaire du général révolutionnaire Rochambeau, futur vainqueur de la bataille de Yorktown, entraînant la victoire décisive des insurgés américains et de leurs alliés français dans leur lutte pour l’indépendance contre la puissance coloniale britannique.



La venue de L’Hermione était souhaitée par ses hôtes brestois à plus d’un titre : elle permet d’abord d’offrir aux visiteurs un avant-goût des fêtes maritimes de Brest 2016, dont les USA seront, avec la Russie, l’un des invités d’honneur, et de mettre aussi en lumière l’ancienneté et l’ancienneté et la profondeur des relations entre la cité du Ponant et les États-Unis. Au cours de la Première Guerre mondiale, les premiers navires américains engagés dans le conflit en Europe arrivèrent à Brest le 12 novembre 1917. Au final, plus de 800.000 GI y débarquèrent entre 1917 et 1918, faisant de son port le plus important des États-Unis en France.



Ce fut aussi à Brest que débarqua, le 26 décembre 1917, le premier orchestre de jazz afro-américain du 369e régiment d’infanterie. Et finalement ce fut à Brest encore que choisit de débarquer le président Woodrow Wilson, le 13 décembre 1918, lorsqu’il se rendit en France sur le George-Washington pour la conférence, puis la signature de la paix. Il y revint le 13 mars et le 30 juin 1919. Le quai Malbert, au port de commerce, est d’ailleurs surplombé par le Monument américain du cours Dajot, qui rend hommage à ces combattants américains en Europe au cours de la Première Guerre mondiale. Inauguré en 1937 et construit à l’origine en granite gris, il fut détruit par les Allemands le 4 juillet 1941 et reconstruit après-guerre, en granite rose.




Brest fut également libérée par la IIIe armée US le 19 septembre 1944, après un terrible siège de 39 jours. Devant l’ampleur des ruines de la ville, l’épouse du général Eisenhower convainquit en 1948 les habitants de Denver de parrainer la ville de Brest, notamment ses écoles qui manquaient alors de tout. Et en 1962, ce parrainage fut transformé en jumelage, le premier unissant une ville européenne et une ville des États-Unis.



Plus de 200 bateaux et des milliers de spectateurs émerveillés ont réservé un accueil des plus chaleureux à L’Hermione, qui a marqué son arrivée par des coups de canon avant d’accoster à Brest.



Bon sang que ça a de la gueule une arrivée à Brest ! Partie depuis quatre mois, L’Hermione a bouclé hier son grand périple américain, après une transat retour qui a battu tous les records. Deux semaines et demie seulement pour rallier Brest et se payer le luxe d’accoster quinze minutes en avance sur l’horaire annoncé. Définitivement plus ponctuelle que les bêtes de course en carbone ! Le vent portant a poussé jusque dans la rade le grand voilier à peine marqué par ses 100 jours de mer et ses deux derniers coups de tabac essuyés sur un Atlantique aussi tonique que viril.



A la fin de l'année 1992, à l'initiative de quelques membres du Centre International de la Mer installé à la Corderie Royale et de plusieurs élus de la Ville de Rochefort - en commençant par son Maire Jean-Louis Frot, l'Association Hermione-La Fayette voit le jour, présidé par Erik Orsenna. Pendant près de 5 ans, ces quelques passionnés vont œuvrer pour que le projet de reconstruction de l'Hermione devienne une réalité. En 1996, l'association, jusqu'alors uniquement constituée de ses fondateurs, s'ouvre aux sympathisants (membres associés) qui sont aujourd'hui plusieurs milliers.



Plusieurs dossiers sont menés de front : la recherche des sources historiques et la reconstitution des plans, la recherche des premiers financements, puis le lancement d'un appel d'offres pour identifier et retenir un constructeur... A la barre de l'Association Hermione-La Fayette, armateur du navire, une équipe de passionnés, bénévoles travaillent à la réalisation de ce grand chantier de patrimoine. Ils sont réunis au sein d'un Conseil d'Administration.



Benedict Donnelly est président de l'Association Hermione-La Fayette depuis 1994. Fils d'un citoyen américain qui participa au débarquement de Normandie, Benedict Donnelly est d'autant plus sensible aux valeurs que véhicule l'Hermione : « Certes, nous avons reconstruit ce bateau avec une authenticité rarement atteinte dans le monde entier. En revanche, sur le plan maritime et social, nous avons suivi une réglementation stricte. Les cages à poules sont occupées par les canots de sauvetage, la nourriture est conservée dans des réfrigérateurs et il y a des sanitaires à bord. Et deux moteurs électriques pour trois groupes électrogènes dont le dernier sert aux installations du bord.




La sécurité, on ne plaisante pas avec. N’oublions pas que L’Hermione, la première, s’est perdue dans les cailloux. Donc, les outils de navigation précis de notre époque sont de rigueur. Le maître mot, c’est l’anticipation, on ne veut pas battre des records, mais arriver à l’heure au rendez-vous. »



La vie à bord : Durant ces 20.000 km parcourus, L’Hermione a accueilli en permanence 80 matelots. Des gabiers amateurs, pour la plupart, mais sélectionnés avec précaution par l’association organisatrice. S’il y a eu plusieurs bordées de « moussaillons », autrement dit des roulements de l’équipage lors des escales, le challenge reste le même : il faut savoir vivre en communauté, travailler en équipe, faire confiance et accepter de ne plus franchement avoir de vie privée.