vendredi 1 juillet 2022

220627-Quatre supports d'éoliennes à Brest

 74 m, 1 175 tonnes… Les premières fondations du parc éolien en baie de Saint-Brieuc arrivées à Brest

Quatre supports de 74 m de hauts sont arrivés au port de Brest vendredi 17 juin 2022. Il s’agit d’une imposante cargaison, les quatre premières fondations du futur parc éolien en mer de Saint-Brieuc, initié par la société Ailes Marines, en provenance d’Espagne.

Hautes de 74 mètres, pesant 1 175 tonnes et reposant sur trois pieds, ces supports ont été fabriqués par la coentreprise Navantia-Windar. Une partie des composants ont été fabriqués sur le polder EMR de Brest, ce qui motive cette escale.



62 fondations au total - Les quatre fondations de type « jacket » ont été transportées sur la barge Sarens Caroline et passeront une semaine à Brest afin de « préparer et sécuriser les opérations d’installation à venir ». Elles rejoindront ensuite la baie de Saint-Brieuc, où la pose est prévue dans le courant de l’été. Au total, 62 fondations de ce type y seront transportées.

Ce sont les premiers éléments visibles de ce chantier et l’étape brestoise marque un temps fort dans le déploiement de cette nouvelle filière industrielle et maritime. Décarboner notre énergie est indispensable, gagner en indépendance énergétique est essentiel.



Ces quatre premiers supports d’éolienne à poser en mer devant Saint-Brieuc vus à Brest permettent d’appréhender la taille de ces impressionnantes structures offshore. La barge qui les remonte de Fene, dans le Nord-Ouest de l’Espagne, transporte quatre de ces supports, dressés à la verticale et prêts à rejoindre leur site d’implantation et plus tard les pales qui leur permettront de fonctionner. L’escale est prévue pour plusieurs jours à Brest, le convoi devant poursuivre son chemin vers Saint-Brieuc entre le 24 et le 28 juin.


Presque deux fois le pont de Plougastel - Ces supports d’éolienne sont presque deux fois plus hauts que le tablier du pont de Plougastel, qui culmine à 42 m et de l’impressionnant viaduc du Gouet à Saint-Brieuc qui plafonne à 64 m, soit 10 m de moins que ces ensembles de 1 175 t d’acier pièce. Battu également le monument américain de Brest et ses 30 m de granite posé sur la falaise d’une vingtaine de mètres. Il faut grimper tout au haut des piliers du téléphérique brestois pour atteindre les 80 m de hauteur et dépasser de quelques mètres celle de ces supports d’éolienne en mer.

Le convoi est passé le long de la digue du château et devant le quai Malbert, une première pour le port de Brest et pour un champ d’implantation d’éoliennes en mer français.



L’acier qui sert à la fabrication des supports d’éoliennes posées en mer multiplie les manipulations à terre et les transports par bateau. Avant de produire proprement de l’électricité, longue est la route de la sobriété énergétique. Le sujet des batteries de véhicules électriques est connu, à l’instar de certains produits « bio » acheminés du bout du monde. L’acier utilisé par l’entreprise espagnole Navantia et ses entreprises associées va parcourir des milliers de kilomètres avant de rejoindre la baie de Saint-Brieuc. Pourtant, la localisation d’une partie du chantier de construction à Brest donnait l’impression de jouer la carte locale et de la proximité géographique par rapport à la zone d’implantation de ces éoliennes.



Acier coréen préparé à Brest, assemblé en Espagne - Vingt-huit supports d’éolienne sur les 62 programmés ont été préparés en Espagne. Le site de Brest a été missionné pour en réaliser 34, chaque élément de ces 34 « jackets » repartant en Espagne pour y être assemblés (soudés), sablés et peints. Un voyage de plus pour cet acier qui reviendra en Bretagne pour l’installation finale. Navantia avance des arguments de levage, de réception de pièces lourdes et des moyens optimisés de sablage et peinture sur son site de Fene, en Galice.



La matière première provient de fonderies réputées de Corée du Sud, alors il a fallu parcourir plus de 15 000 km par bateau pour acheminer les tubes de plusieurs diamètres jusqu’en Espagne, sur le port de Fene (Galice) ou vers le nouveau polder de Brest.

Dès la mise en service de ce parc de 62 machines, le bilan carbone ne tardera pas à s’inverser avec 9 % de la production bretonne. L’achat d’acier répond à des logiques de marché mondial, dès la mise en service de ce parc de 62 machines, le bilan carbone ne tardera pas à s’inverser avec 9 % de la production bretonne.



D’encore plus grosses machines à produire - Importante consommation énergétique pour obtenir et façonner cet acier venu d’Asie (découpes et complexes points de soudure), multiplication des manipulations à terre et des trajets par bateau… L’empreinte carbone sera à rattraper durant les premières années d’exploitation. Au-delà du projet briochin, le gigantisme des éoliennes en mer (posées et flottantes) de demain ne devrait, a priori, pas faire diminuer la facture et l’empreinte énergétique de ce temps de fabrication. Et ce qui est perdu sur le plan des émissions carbone reste définitivement perdu pour l’environnement, quel que soit le bénéfice visé au fil de 25 années de production.