mardi 24 juin 2025

250615-Le Calvaire de l'Estran au Koréjou (Plouguerneau) le 15 juin 2025

 

Le sculpteur François Breton « transforme l’inerte en esprit » à Plouguerneau.

Une œuvre colossale. Depuis 19 ans, François Breton sculpte le « Calvaire de l’estran », au Korejou, à Plouguerneau. Une commune à laquelle l’artiste, soucieux de poursuivre un cheminement artistique harmonieux, est très attaché.

En arrivant au Korejou, à Plouguerneau, surgit de la dune un ensemble de sculptures : il s’agit du Calvaire de l’estran, du sculpteur François Breton. Commencée en 2006, l’œuvre devait être réalisée en dix ans et comprendre 300 sculptures. L’œuvre d’une vie ! 19 années plus tard, une petite moitié est sortie de pierre. L’auteur continue son cheminement artistique, sans plan mais en suivant une règle, l’harmonie.






François Breton est né en 1956 d’une famille qui s’est exilée vers la capitale. Son père, originaire de Plouguerneau, a travaillé à l’usine avec la blessure du déracinement. Inventif et travailleur, il deviendra un de ces ingénieurs auto-construits que permettait l’ascenseur social.

Diplômé des Beaux-arts en peinture en 1978, François a installé son atelier à Paris dans différents domaines : architecture d’intérieur, décoration, peinture, restauration. Mais les années se comptent à partir des vacances d’été, où il retourne dans sa chère Bretagne. À 20 ans, il réalise son premier gros chantier. Pendant quatre étés, il réalise une fresque de 45 tableaux sur les murs du jardin intérieur d’une grande maison, au-dessus d’une crique en face du Koréjou.









Ce Calvaire de l’estran, « c’est un lieu qui vit depuis la nuit des temps, depuis le néolithique jusqu’à nos jours, en passant par l’âge du Fer et le Moyen-Âge jusqu’au temps des goémoniers. Dans un grand tout extrêmement architecturé, des histoires collectives ou individuelles sont exprimées. Le déroulement des histoires n’est pas figé sur un plan narratif ». François Breton travaille toute l’année à ce projet, à l’exception de l’été qu’il consacre à d’autres tâches. Il est souvent assisté d’un autre Plouguernéen, pinseyeur (Pionnier dans l'art du pinsé, qui utilise bois flottés et objets rejetés sur l'estran) et sculpteur.







Quand les visiteurs lui demandent des explications sur son travail, François Breton se plaît à répondre que « ce sont des sculptures vitales, des monuments offerts à tous et qui deviennent aussi nécessaires que la vision des menhirs, dolmens, croix et autres calvaires, comme un dialogue entre l’homme, la terre et le ciel ».







« Ma sculpture a un sens au-delà de l'esthétique. Elle a un rôle presque médical et pérennise une société qui disparaît. Les expositions sont artificielles et ne servent à rien. Je préfère la sculpture monumentale. Là, mes ouvres sont vues par tous dans un contexte utile. » François Breton peuple Plouguerneau et les bourgs environnants de ses statues depuis près de quinze ans. Il renoue ainsi avec ses origines plouguernéennes.








 Bien qu'entamée, l'œuvre est encore là à titre d'échantillon. François Breton va développer le reste du projet avec la commune, le conseil général, un architecte des bâtiments de France, la Direction régionale de l'environnement et le Domaine public maritime : « Je ne veux pas créer une œuvre qui choque, mais que tout le monde désire. Même si, avant que je ne commence, ils ne savaient pas qu'ils la désiraient... »




lundi 23 juin 2025

250614-Caisses à savon à Lamber (Ploumoguer) le 14 juin 2025

 La première course de caisses à savon de Lamber déboule samedi dans ce village de Ploumoguer. L’événement a boulonné des liens dans des familles et entre voisins.

Si tu veux te rouler par terre, va donc faire un tour à Lamber. Samedi 14 juin 2025, ce village d’environ 200 âmes, s’est enduit de l’ambiance populaire de la caisse à savon, concentré de loufoque, d’excentricité, d’un soupçon d’adrénaline et de franches rigolades. Dix-huit équipages se sont mis dans le bain et se sont frottés, à deux reprises, à la descente d’un peu plus de 500 m, d’un dénivelé de 26 m, avec arrivée jugée à proximité de l’église.





 « On ne vise pas le chrono », écartent d’emblée Mélodie, Fabien, Audrey et Hugo. Les voisins de la rue des Coquelicots, à Ploumoguer, se donnent davantage de chance de lauriers dans les catégories « plus beau spectacle » et « plus belle caisse ».
Si le podium de la caisse à savon la plus économique avait existé, ils auraient également pu prétendre monter dessus. « À part la peinture dans un magasin, des ailes, une queue et une tête de licorne d’occasion à 5 € sur un site internet, cela ne nous a rien coûté », signale Mélodie. « Pour l’essentiel, c’est de la récup », embraye Audrey. La barre en bois qui sert de frein provient du lit de sa fille, les tiges filetées ont initialement servi de piquets de tente, des tubes ont connu un usage de manivelle à volet. Le plus gros morceau de la caisse a officié naguère comme tracteur-tondeuse : « C’est un réparateur de Plougonvelin qui nous l’a donné en répondant à notre avis de recherche ».








Le mari d’Audrey, Hugo, qui y connaît un rayon en mécanique, s’est occupé de la transformation de l’ex véhicule de motoculture en petit bolide seulement mû par la gravité et le poids de ses pilotes. « Ça freine, ça tourne, ça tient », se sont-ils rassurés après les essais sur la rue qui sépare leurs maisons. Mélodie, Fabien et Hugo se succéderont au volant. Audrey, « plus déguisement », prendra la direction de l’ambiance dans son costume de licorne.

L’équipage du « Pet-gaz » – « c’est moi qui ai trouvé le nom », crâne Mélodie – est prêt à fendre le vent et laisser sa trace dans cette première course de caisses à savon de Lamber. « C’est vraiment un truc pour se marrer. Passer du bon temps ensemble. De cette petite aventure, on retiendra les trois mois de préparation ensemble ».












Ce fut l'un des cinquante rendez-vous en pôle position de l'animation estivale bretonne. Les bourgs de Commana (29), Lanfains (22), ou La Bosse-de-Bretagne (35) ont déjà accueilli leurs Formule 1 du peuple au printemps. Les objets roulants faits maison se retrouveront encore à Plouguin (29), Pluvigner (56) ou Lannion (22) d'ici fin août.
Mais qu'est-ce qui fait le succès de ces rassemblements populaires? Réponse autour d'une guimbarde kaki qui rend un hommage non déguisé aux films mythiques de la "7ème compagnie"








Il y a un retour de mode pour ces coures. Elles permettent de fédérer et d'amener de la convivialité. Tous les jeunes devraient faire un tour ici, c'est convivial et solidaire, loin de toute violence dont on nous rebat les oreilles à la télé.