samedi 29 juillet 2017

Les Eparges & Montsec


La bataille des Éparges, ou bataille de Combres pour les Allemands, est une série de combats pour la maîtrise de la crête des Éparges opposant la 12e division d'infanterie de la 1re Armée française à la 33e division d'infanterie allemande du 17 février au 5 avril 1915 au cours de la Première Guerre mondiale.


Ces combats se sont déroulés dans des conditions extrêmement difficiles sous la pluie, la neige, dans la boue. L'infanterie des deux camps a dû rester pendant de longues semaines sous les coups de l'artillerie. L'armée française tente au cours de plusieurs assauts de conquérir la crête, après des pertes très lourdes des deux côtés, les Français arrivent à prendre pied sur la crête sans pouvoir en déloger totalement les Allemands.



Cette bataille est l'une des premières à présenter de nombreuses caractéristiques qui se révèleront classiques de la première guerre mondiale : une durée de plusieurs semaines, des séries d'attaques, contre-attaques avec de nombreuses pertes pour des gains territoriaux faibles voire nuls. Elle annonce les batailles de Verdun et de la Somme.



En septembre 1914 pendant la bataille de la Marne, les troupes allemandes tentent de tourner la position fortifiée de Verdun en l'attaquant depuis la plaine de Woëvre. Les Allemands réussissent à créer un saillant à Saint-Mihiel et bloquent la voie ferrée reliant Verdun à Commercy.  En vue de la réduction de ce saillant, les généraux Dubail puis Roques, commandants de la 1ère Armée française, décident de l'attaque et de la prise de la crête des Éparges. La prise de cette hauteur permettrait ainsi d'obtenir un observatoire pour l'artillerie française sur la plaine de Woëvre afin de perturber les mouvements de troupes allemandes.



Après trois mois de combats extrêmes pour l'infanterie des deux parties, dans la boue, sous le pilonnage incessant de l'artillerie des deux camps, les Français possèdent, dans des conditions précaires, la plus grande partie de la crête des Éparges excepté le point X. Il est pour eux impossible d'y établir des postes pour l'artillerie, but de la bataille. Ces combats coûtent environ 12 000 pertes (tués, blessés et disparus) pour les deux camps, pour des résultats quasi nuls. Les combats dans cette région se transforment en guerre des mines jusqu'en avril 1917. Au cours de cette période, 46 mines allemandes et 32 mines françaises explosent sur une longueur de front de 800 mètres sans modifier la ligne de front. L'écrivain français Maurice Genevoix, sous-lieutenant au 106e R.I. a participé aux combats des Éparges où il fut blessé. Il a témoigné de la bataille dans son ouvrage, Les Eparges.



La colline à l'est du village des Éparges a fait l'objet d'importantes batailles en 1914 et 1915. Ces faits sont relatés entre autres par Maurice Genevoix dans un de ses livres intitulé Les Éparges. La colline porte encore les traces de ces combats ; on peut y voir les entonnoirs résultant d'explosions de mines pour le contrôle du « point X » qui domine la plaine, stratégique pour le contrôle de l’artillerie.



Dans son livre La boue, Maurice Genevoix écrit le 1er novembre 1914 : « Au bord de la rue caillouteuse, de chaque côté sinuent les lignes tourmentées des façades, des carcasses noires, des échines de toitures dont les chevrons brisés font comme des chapelets de vertèbres. Le village est inerte comme un grand cadavre étendu. L'odeur est aigre et froide, une odeur d'incendie, plus pénétrante qu'une puanteur de chair morte. Dans le ruisseau, la boue s'étale comme une sanie ». 




Ces positions sont le théâtre d’une des luttes les plus meurtrières de la Première Guerre mondiale. Les Allemands s’acharnent pour la possession de la crête, et les attaques et les contre-attaques, les combats corps à corps et à la grenade, sous un bombardement d’obus de tous calibres et sous l’écrasement des torpilles, se renouvellent pendant une période de cinq mois dans les conditions les plus pénibles. Tous les soldats français qui ont combattu aux Éparges entre septembre 1914 et avril 1915, ont reçu un diplôme de reconnaissance pour leurs combats effectués dans cette région, signé du général Herr, commandant le 6e corps d'armée et du général Roques, commandant la 1ère armée. Ce document est nominatif et reprend les citations de la 12e division d'infanterie et du 25e bataillon de chasseurs à pied. Le 1er juin 1916 le dirigeable Adjudant-Vincenot, de retour d'une mission de bombardement sur Verdun, s'écrase aux Éparges, touché par la DCA allemande.




Lieux de mémoire de la Grande Guerre :
Nécropole nationale du Trottoir. D'une superficie de 8 355 m2, elle rassemble 2 960 corps de soldats dont 2 108 en tombes individuelles et 852 en ossuaires.
Monument au 106e Régiment d'Infanterie : situé en haut d'un escalier, ce monument est l’œuvre de Maxime Réal del Sarte avec cette dédicace : « A la gloire des revenants du 106e R.I. ». De forme pyramidale, le monument est dominé par une tête humaine portée par des mains décharnées.
Mémorial du Génie : dédié à la mémoire des sapeurs victimes de la guerre des mines. Il est formé de sept palplanches de béton ceint d'un mur plein peint en blanc avec cette inscription : « A la gloire du génie ».
Monument du Point X : situé à l'extrémité de la crête dominant la plaine de la Woëvre, il est composé du mur surmonté d'un fronton triangulaire et d'un autel. Un bas-relief œuvre du sculpteur Fischer, représente un officier tête nue entraînant ses hommes au combat.
Monument au 302e régiment d'infanterie : une simple stèle entourée de pavés ; il est situé non loin du monument du Point X.
Monument à la mémoire des morts de la 12e DI, au point C, crête des Éparges.
La statue-buste de Maurice Genevoix.
La commune a été décorée de la Croix de guerre 1914-1918 le 15 mars 1921. La mention « LES EPARGES 1915 » est inscrite sur le drapeau des régiments cités lors de la Bataille des Éparges.



Chaque lundi de Pâques, une cérémonie commémore les séries d'attaques lancées vers la crête des Éparges, organisée par le comité cantonal de Fresnes-en-Woëvre et la municipalité des Éparges. Cette cérémonie rappelle une page d'histoire : en quelques jours, les régiments français perdirent plus de 5 000 hommes, tués, blessés, ou disparus, appartenant pour un grand nombre d'entre eux aux régiments de la 12e division d'infanterie de Reims (132e de Reims, 106e de Chalons et 25e bataillon de chasseurs à pied d’Épernay et Saint-Mihiel). Hommage est ainsi rendu à tous les combattants morts sur ce haut lieu de mémoire, pendant les quatre années de la Grande Guerre. Lors de ces assauts, ils furent tués, engloutis dans la boue des Éparges, déchiquetés par les mines dont les immenses cratères ponctuent la montée vers le sommet de la crête.
 
 
 


Au sommet de la colline, à une altitude de 377 mètres, se trouve un monument commémorant les offensives menées par l'armée américaine sur le saillant de Saint-Mihiel (à environ quinze kilomètres à l'ouest de Montsec) lors de la Première Guerre mondiale, du 12 au 15 septembre et du 9 au 11 novembre 1918.

Le monument, érigé en 1932 en pierre d'Euville, est constitué d'une rotonde à colonnade de style néoclassique, dont le centre est occupé par une table d'orientation sur laquelle est sculptée une carte en bronze illustrant le champ de bataille. Lors de la Seconde Guerre mondiale, le site fut réinvesti par l'armée allemande pour constituer un point de surveillance protégé, puis fut repris par une offensive aérienne alliée accompagnée de bombardements. À cette occasion, le monument fut légèrement endommagé, puis réparé par la suite. Il a été classé monument historique par un arrêté du 7 avril 1975.

Le monument se veut aussi le symbole de la coopération entre armée française et américaine ayant permis la reconquête de Saint-Mihiel. Il a été construit sur les plans de l'architecte américain Egerton Swartwout, par l'agence gouvernementale américaine American Battle Monuments Commission, qui continue de l'entretenir. Le monument est pour l'IGN un site géodésique du réseau de détail français.

Construit en 1930, le mémorial commémore les offensives menées par l'armée américaine en 1918 pour réduire le saillant de St-Mihiel. Situé à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest du St Mihiel cemetery de Thiaucourt (Meurthe-et-Moselle) et à une quinzaine de kilomètres de la commune de St-Mihiel, le monument américain de Montsec, élevé sur une colline à 270 mètres, domine le lac de Madine. Œuvre du sculpteur Egerton Swarthout, le monument, construit en 1930 en pierre d'Euville, commémore les offensives menées par l'armée américaine du 12 au 14 septembre 1918 et du 9 au 11 novembre 1918, pour réduire le saillant de St-Mihiel.

Une grande allée mène à une rotonde à ciel ouvert. Celle-ci se compose de colonnes cannelées, doriques, supportant un entablement où les noms des communes apparaissent en alternance avec des couronnes de laurier. Placée au centre de la rotonde, une carte en bronze rappelle l'emplacement des fronts du saillant de Saint-Mihiel. Endommagé lors des combats de 1944, l'édifice est restauré quatre ans plus tard. Monument en accès libre.

C’est l’un des onze monuments érigés en Europe par les Etats-Unis d’Amérique à la mémoire des unités américaines qui servirent en France pendant la Première Guerre mondiale. Il rend hommage aux 550 000 hommes des troupes américaines qui participèrent à l’offensive de Saint-Mihiel entre le 12 et le 16 septembre 1918. L’offensive de Saint-Mihiel fut la première opération de la Première Guerre mondiale que l’armée américaine effectua sous le seul contrôle du commandant en chef américain.

Cette colline de Montsec domine les environs qui étaient connus sous le nom de saillant de Saint-Mihiel durant la guerre. Occupé par les Allemands pendant plus de quatre années, le saillant fut fortement défendu ; il permettait une excellente observation de l’arrière des lignes alliées et constituait une position stratégique cruciale pour l’ensemble de la région.
L’attaque sur ce site fut menée par 550 000 soldats américains et 110 000 soldats français. Avec 1 484 avions, les forces aériennes concentrèrent, pour cette bataille, le maximum d’avions jamais rassemblés à l’époque, des avions anglais et français principalement. L’armée disposait de 400 tanks français (dont 144 étaient manœuvrés par des Américains), 3 000 pièces d’artillerie, et plus de 3 300 000 munitions. Les forces adverses étaient composées de huit divisions et de deux brigades en lignes, ainsi que de cinq divisions en réserve.