lundi 8 avril 2013

Saint-Pol-de-Léon - Cathédrale Saint-Paul-Aurélien




La cathédrale Saint-Paul-Aurélien de Saint-Pol-de-Léon est l'ancienne cathédrale du diocèse de Léon, créé au VIe siècle et supprimé à la Révolution en 1790. L'église fait actuellement partie du diocèse de Quimper, et fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840.



L'église est dédiée à Saint Paul-Aurélien qui, d'après la légende, serait un moine venu du Pays de Galles pour évangéliser la région vers 525 et qui aurait été le premier évêque de la ville. En débarrassant l'Ile de Batz d’un terrifiant dragon et en chassant bandits et bêtes d'un oppidum abandonné (Saint-Pol), le Comte Withur lui offrit ces terres en remerciement. Il sera sacré évêque de Léon, le premier d’une lignée qui comptera une soixantaine de prélats jusqu’à la Révolution.




Une église romane reconstruite au XIIe siècle sert de fondation à l'édifice actuel dont la nef en pierre de Caen (acheminée par voie maritime jusqu'à Roscoff et Paimpol), les collatéraux et la façade occidentale datent du XIIIe et XIVe siècles sous l'évêque Hamon. Elle est influencée stylistiquement par les créations normandes de la 1ère moitié du XIIIe siècle, mais aussi anglaises. L'abside, le chœur et les chapelles latérales ont été édifiés aux XVe et XVIe siècles. Elle a été achevée dans la seconde moitié du XVIe siècle avec la modification de l'aile sud. Depuis 1901, la cathédrale est également basilique mineure de l’Annonciation.





La basilique-cathédrale actuelle est une église gothique, influencée par le style normand, bâtie sur les ruines d’une église romane. Elle est inspirée notamment de la cathédrale de Coutances. Elle dresse ses deux tours dissemblables aux imposants clochers d’une hauteur de 55 mètres. La nef, longue de 84 m et haute de 16 m, a été construite en pierre de Caen, inhabituel à l'époque. Le reste de l'édifice est en granit. Le parvis est refait en 2006 avec du granit provenant de Chine. Les dalles sont des losanges pour faire écho au plan du monument religieux, et de deux couleurs en correspondance avec le dallage de son chœur.





L'intérieur présente trois nefs. La nef principale est surmontée d'un triforium. La voûte est composée d'ogives en tiers-points. Le chœur est entouré d'un déambulatoire. L'édifice recèle de nombreuses œuvres d'art remarquables et abrite une multitude de curiosités artistiques.
Orgues et buffets d'orgues réalisés par les anglais Robert et Thomas Dallam. Le grand orgue a été construit entre 1657 et 1660. L’instrument, monument historique, comporte 2118 tuyaux.








Dans le chœur, 66 stalles de chênes du XVIe siècle, chef-d'œuvre de menuiserie. Quelques panneaux portent des graffitis de jeunes choristes de la psallette du XVIe siècle.
Au-dessus de l'autel, un précieux ciborium en bois. En forme de crosse, ce grand palmier rococo symbolise l’éternité et la résurrection (l'un des rares ciborium encore en place dans une église). Il abritait le ciboire contenant la Sainte Eucharistie pour assurer la conservation des hosties.





Dans le déambulatoire, un ensemble de 34 « boîtes à chef » en bois, contenant le crâne de défunts. Cet ensemble porte le nom poétique des Étagères de la Nuit. Au XIXe siècle, on exhumait les squelettes au bout de cinq ans pour faire place aux nouveaux défunts.
Nombreux tombeaux d'évêques de Saint-Pol-de-Léon, autour du chœur.




L'église abrite également les reliques de Saint Pol Aurélien, une vertèbre et une omoplate de Saint-Hervé, un fémur de Saint-Laurent.
La dalle de Marie-Amice Picard marque l’emplacement où est inhumée l’une des figures les plus extraordinaires de toute l’histoire du mysticisme. Décédée en 1652, cette mystique est restée près de vingt ans sans prendre de nourriture, autre que l'Eucharistie. Elle a attiré en son temps l’attention des plus grands esprits d’Europe, Descartes et Huygens notamment.



 


Un sarcophage roman de forme trapézoïdale. Il passe pour être la sépulture de Conan Meriadec, premier roi chrétien de Bretagne, mort en 4211.
La cloche celtique de Paul Aurélien, l’une des plus anciennes cloches carolingiennes de Bretagne, et, dans un tube de cristal, une épine de la couronne du Christ présente dans la cathédrale depuis plusieurs siècles… L'église offre une "chasse aux dragons", emblème de Pol-Aurélien qui vainc le "mal". 41 dragons se cachent dans les stalles du chœur ; ils ornent des accoudoirs et les miséricordes des stalles.
 Le Retable de Notre-Dame du Mont-Carmel, XVIIe siècle.
 Le baptistère octogonale en bois, 1897.





Les vitraux apparaissent à l'inventaire comme s'étalant de 1367 au XVIIIe siècle : 
1511, Mgr de Kermarvan fait une fondation par laquelle il s’engage de pourvoir à l’entretien des vitraux de la chapelle actuellement Saint André.
1546, Le chapitre consent à Jean Deincuff, sieur de Pratcuiq de disposer de la chapelle de la Madeleine, avec ses fenêtres et ses vitres.
1614, Grande vitre du pignon sud. Baie à deux lancettes ogivales dont le réseau offre trois écoinçons et un oculus. Ce dernier porte le blason de forme carrée des Carman entouré d’un cuir avec coquilles Saint-Jacques.
En la chapelle Saint-Yves, verrière dont les deux lancettes de gauche présentent une Crucifixion où le Christ en croix est entouré de cinq anges volant alentour. Marie Madeleine, à droite, enserre la croix.















1620, la chapelle de Toussaint, ou l'on remarquait dans les fenêtres latérales les armes du Juch.
1667, les vitres avec ses anciennes armoiries. Le seigneur Yves de la Rivière, sieur de Keranfaro a droit aux vitres de la chapelle de Notre-Dame de Cahel.
Le chœur et les transepts offrent seuls des armoiries ou des dates. Les fenêtres du chœur étaient garnies de verrières de couleur, œuvres d’Alain Cap de Lesneven. Les écussons des familles importantes s’y mêlaient à ceux de France et de Bretagne.