lundi 8 octobre 2012

l'Union européenne, une machine infernale?

A une autre époque, le général de Gaulle aurait dit: "Mais à quoi set ce Machin?"
Aurait-il eu tord? Quand on voit en octore 2011 que plus d'un an après l'éclatement au grand jour de la grande crise de la zone euro, la directrice du FMI, Christine Lagarde a appelé à une recapitalisation "urgente" des banques européennes et que le président français de l'époque, N. Sarkozy et la chancelière allemande, A. Merckel étaient encore à chercher un terrain d'entente pour supprimer leurs divergences sur la manière de recapitaliser les banques européennes.


Plus d'un an après la révélation de la crise de la dette, le sommet de l'Union européennne et de la zone euro qui devait se tenir les 17 et 18 octobre 2011 a été reporté au 23 octobre au motif qu'il fallait donner plus de temps aux Etats, pris de court, semble-t-il pour qu'ils puissent affiner leur réponse face à la crise de la dette; ça fait des mois et des mois que les bailleurs de fonds, la troïka, doivent décider du versement d'une tranche d'aide de 8 milliards d'euros à la Grèce. Mais la mission de la troïka ne paraît toujours pas bien clairement définie.
Ca fait des mois que l'on entend les chefs d'Etats et de Gouvernements promettre des réponses durables, globales et rapides pour que l'Europe soit unie pour résoudre les problèmes, et quel est le résultat de ces incantations?

Il faudra attendre des semaines pour observer la progression des négociations afin de sauver la zone euro et donner forme à un plan européen de sortie de crise assorti d'un accord sur la recapitalisation des banques.
En définitive, quelle est l'image de l'Europe? Des grands malades (Grèce, Portugal, Irlande, Espagne, Italie, ...) et les deux premières puissances économiques européennes (Allemagne et France) gesticulant pour poser des rustines sur une chambre à air définitivement poreuse.

L'Europe a-t-elle des objectifs ambitieux? Combien sont devenues difficiles les négociations entre "amis"! Chacun des 27 Etats membres aurait-il des intérêtes si divergents malgré leur appartenance à l'Union?

Il y a un an, c'est-à-dire plus d'un an après l'accident et suite à tergiversations longues et douloureuses, l'Europe mettait au point un plan en trois temps:
1 - retructuration musclée (cette fois-ci) de la dette grecque,
2 - recapitalisation des banques pour absorber le choc,
3 - renforcement du pare-feu de la zone euro, le fonds européen de stabilité financière (FESF) censé endiguer la propagation de la crise à l'Italie et à l'Espagne !!??..!!??...
Le point N°1 consiste à demander de nouveaux efforts substanciels aux banques créancières de la Grèce et qu'elles acceptent d'effacer au moins la moitié de la valeur des dettes grecques qu'elles détiennent.
Le point N°3 voudrait que le FESF agisse comme un système d'assurance partielle de la dette publique de pays en difficulté.
Le "Machin" n'a toujours pas réussi à mettre en place une boîte à outils "spéciale crise". Et pourtant les dettes publiques abyssales des 8 à 10 Etats parmi les plus importants en Europe sont annoncées, officiellement connues et évaluées.
On ne parle que de l'urgence à stabiliser la Grèce et à pérenniser le Fons européen de stabilité financière (FESF), ce système d'assurance partielle de la dette publique de pays en difficulté.
Quelle idée peut-on se faire de l'Union européenne quand je constate que son fonctionnement d'où découle son efficacité, s'appuie sur un problème de gouvernance? Quand je vois que désigner un président des sommets des dirigeants de la zone euro avec ses 17 membres ne coule pas de source??? Que valent les décisions prises par ces derniers qui ne consultent pas les 10 Etats non-membres de la zone euro? 
Que ne lisait-on pas en ocotbre 2011, plus d'un an après la prise de conscience des dettes abyssales de la plupart des Etats européens, j'insiste: "Europe: encore un peu de patience!"
Alors qu'on clame partout l'état d'urgence, que constatons-nous? ... Qu'il est urgent d'attendre! et oui! Comme si la solution miracle allait se mettre en place "toute seule", uncredible!

Les patrons politiques de l'Europe font trop peu, trop tard et trop incohérent:
TROP PEU: ils passent leur temps à abonder laborieusement des fonds et des plans de soutien qui se révèlent chaqyue fois trop justes.
TROP TARD: avant même que le plan d'aide à la Grèce du 21 juillet 2011 ne fut adopté avec une lenteur démocratique désespérante, la roue de l'histoire était déjà passée à la phase de l'effacement d'une partie de la dette grecque.
TROP INCOHERENT: c'est peu dire que la communication a été et reste désordonnée, décousue, contradictoire, faussement rassurante, donc contre-productive, auprès des marchés toujours prêts à s'enflammer à la moindre mèche de petite phrase, comme auprès des opinions déboussolées.
L'Europe manque cruellement d'un patron oncontestable et incontesté.
L'énorme souci, c'est qu'à force de tergiverser, on se rapproche de plus en plus d'une vraie cassure franco-allemande et de la déflagration nucléaire que constituerait l'éclatement de la zone euro. Deux nouvelles crises pointent: a) la France a un bon pied dans la récession et l'Allemagne s'en rapproche et b) les peuples, pas seulement en Grèce, ont de moins en moins la capacité à accepter la situation. 

Les pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud) sont appelés à la rescousse pour financer une Europe surendettée. La grande crise de la dette plombe les anciennes stars de l'Occident. L'Amérique a crevé le plafond des 14.000 milliards d'endettement, le Royaume-Uni se débat avec un déficit public de 7% et la zone euro en est à son 6 ème plan de soutien à la Grèce. La cause est entendue: sans le bon argent trébuchant et sonnant des pays du Sud et d'Asie, de Chine surtout qui surfent sur la croissance des dix dernières années, l'Europe et l'Amérique auront toutes les peines du monde à s'extraire du guêpier du surendettement. Ce qui rassemble les Brics (Brésil, Russie, Chine, Afrique du Sud) aujourd'hui, c'est qu'ils sont les seuls à pouvoir sérieusement intervenir en Europe (demain en Amérique) pour briser la spirale qui, au-delà de l'Occident consommateur, menace la croissance mondiale.

Mitterrand avait professé à la tribune de l'Unseco: "Aider le Tiers-monde à sortir de la crise, c'est s'aider soi-même." Maintenant ils (les émergents) sont à la table des Grands. Nous devons désormais être plus attentifs à ne pas froisser ces nouveaux partenaires qui, pour beaucoup d'entre eux, n'ont pas apprécié l'interprétation par les Occidentaux de la résolution 1973 de l'Onu et, dans le droit fil, les bombardements alliés en Libye.

La Maison Blanche encourage les Européens à rester ferme face à leur crise de la dette dont elle redoute les conséquences sur la timide reprise américaine. Parallèlement, Washington accuse Pékin de maintenir sa monnaie à un niveau sous-évalué. L'Europe, sur la même ligne, pourrait être affaiblie dès lors qu'elle envisage de recourir aux deniers de la Chine et des pays émergents.
On sent bien qu'il est nécessaire de réformer le système monétaire international. Depuis 2008 et la crise financière mondiale, les mouvements brutaux de capitaux spéculatifs sont source de déstabilisation économique, surtout pour les pays émergents. Comment réduire l'ampleur de ces déséquilibres? En contrôlant les flux finciers, en dotant le FMI d'instruments plus flexibles pour aider rapidement les pays confrontés à des chocs et en taxant les transactions financières, vaste programme! Avant d'en voir les prémices, bien des Etats vont devoir être secourus!