vendredi 22 juillet 2016

CHAUMONT-sur-LOIRE, un château de 10 siècles


Chaumont-sur-Loire, 10 siècles d’histoire. L’histoire du château de Chaumont-sur-Loire débute aux environs de l’an mil.



Eudes 1er, comte de Blois, fait alors bâtir une forteresse sur le coteau dominant le fleuve, idéalement situé pour surveiller la frontière entre les comtés de Blois et d’Anjou. Le château passe ensuite aux mains du chevalier normand Geldin, puis de son fils, Geoffroy. Sans enfant, ce dernier désigne sa nièce, Denise de Fougères, comme héritière. Son mariage avec Sulpice Fougères, comme héritière. Son mariage avec Sulpice 1er d’Amboise en 1054 fait entrer le château dans la famille d’Amboise pour les cinq siècles suivants.




Entre 1465, Louis XI fait brûler et raser la forteresse pour punir Pierre 1er d’Amboise de son implication dans un complot fomenté contre le roi. Rentré en grâce peu de temps après, Pierre 1er entame la reconstruction du château, secondé par son fils Charles 1er.





La demeure garde d’abord un aspect défensif, mais la campagne de travaux suivante, menée par Charles II d’Amboise, inaugure sa lente métamorphose en château d’agrément.





Du XVème siècle au XXème siècle, de prestigieux propriétaires se succèdent alors à Chaumont-sur-Loire. Chacun d’entre eux y laissera sa marque, à sa manière, dans les pierres come dans les mémoires. Cet espace d’interprétation leur rend hommage.






La cour du château était à l’origine fermée sur ses quatre côtés. Vers 1750, Jacques-Donatien Leray fait détruire l’aile nord face à la Loire, afin de permettre à la lumière de pénétrer dans la cour et éclairer les pièces du château. L’aile nord est aujourd’hui matérialisée au sol par une lisse en métal. L’aile ouest, sur la gauche, conserve un escalier polygonal de la fin du XVe siècle. Le tympan de la porte présente les armes des Amboise, soutenues par deux anges. L’aile est, à droite, a également perdu son aspect primitif lors de la destruction de l’aile nord. Le décor sculpté des fenêtres du 1er étage, du second étage ainsi que de la coursière de circulation ont été ajoutés à la demande de la famille de Broglie à la fin du XIXe siècle.





Le grand salon. Largement ouvert sur la Loire, à l’extrémité de l’aile ouest, ce salon présente une cheminée polychrome du XIXe siècle où apparaît le porc-épic, emblème du roi Louis XII. L’acquisition récente de multiples pièces d’ameublement – confident, fumeuse, paires de chaises basses, chauffeuses, table à thé époque Napoléon III – ainsi que le retissage de la brocatelle jaune, confèrent à cette pièce une ambiance très caractéristique, commune à toutes les grandes demeures aristocratiques de la fin du XIXe siècle : une accumulation des pièces mobilières de divers styles et diverses époques.





La salle de billard. Cette pièce a conservé son plafond polychrome de la fin XIXe siècle. Il possède un décor librement inspiré de la Renaissance : cartouches et C entrelacés en référence à Charles II d’Amboise. Sur les coteaux, à chaque extrémité, figurent les blasons de la famille Chaumont-Amboise – palé d’or et de gueules – et de la famille de Broglie – d’or au sautoir ancré d’azur. En 2007, cette pièce a retrouvé sa destination originelle par la pose d’une brocatelle jaune à grands motifs floraux et l’apport de pièces d’ameublement datant de la fin du XIXe siècle : billard, suspension de billard, banquette, chaises et fauteuils, porte-queues.




 

mercredi 20 juillet 2016

Gutenberg s'installe à Strasbourg (1434-1444)


Johannes Gensfleisch zur Laden zum Gutenberg, dit Gutenberg, né vers 1400 à Mayence dans le Saint-Empire romain germanique et mort le 3 février 1468 dans sa ville natale, était un imprimeur allemand dont l'invention des caractères métalliques mobiles a été déterminante dans la diffusion des textes et du savoir. Alors que son invention est considérée comme un événement majeur de la Renaissance, Gutenberg connut une existence difficile. Il sera spolié de son matériel par l'un de ses associés, Johann Fust, et ne sera sauvé de la misère que grâce à Adolphe II de Nassau qui lui accorda une pension à vie et le titre de gentilhomme de sa cour.




Entre 1434 et 1444, la famille Gutenberg s'installe à Strasbourg. Gutenberg fait son apprentissage pour devenir orfèvre. Il se forme notamment à la ciselure et à la maîtrise des alliages, qui constitueront les bases de son futur métier, lui permettant de concevoir des caractères d'imprimerie résistants et reproductibles à l'infini. On trouve la trace de Gutenberg dans les registres de la ville jusqu'en 1444. Il n'existe rien sur les quatre années suivantes. De retour à Mayence en 1448 au plus tard, il poursuit les travaux commencés à Strasbourg et emprunte de l'argent à son cousin Arnold Gelthus pour construire une presse.




Gutenberg et ses ouvriers, dont Pierre Schoeffer, impriment la Bible en six cent quarante et un feuillets répartis en soixante-six cahiers.




Composée à partir de la Vulgate de saint Jérôme, la Bible de Gutenberg est considérée comme l'œuvre la plus techniquement complexe et la plus belle de l'imprimerie de Gutenberg. Chaque page, présentée comme une page manuscrite et composée de caractères gothiques de type textura, se divise en deux colonnes de quarante-deux lignes chacune. Entre 1452 et 1455, la Bible à quarante-deux lignes a été imprimée à environ cent quatre-vingts exemplaires. Quarante-huit d'entre eux ont été conservés et douze sont imprimés sur parchemin.




Malheureusement pour Gutenberg, l'impression des livres connaît un succès mitigé. Dans l’inventaire de son atelier, les bibles resteront en rayonnage quelque temps. Fust, qui a investi plus de 2 500 florins dans l'entreprise, est furieux contre Gutenberg, car il lui avait promis un succès rapide. Gutenberg refusant de payer — ou ne le pouvant pas — les intérêts et le capital qu'il lui avait prêtés, il décide de porter l'affaire en justice. Le tribunal tranche en faveur de Fust, en reconnaissant toutefois qu'il ne s'agissait pas d'un prêt mais d'un investissement, et que Fust n'était pas prêteur mais associé.




L'Horloge astronomique de la Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, dont le buffet richement décoré date du XVIe siècle, est classée monument historique depuis le 15 avril 1987.





Une première horloge avait été construite entre 1352 et 1354 dite des Trois Rois, mais elle a dû cesser de fonctionner au début du XVIe siècle. Aujourd'hui exposé dans la salle d'horlogerie du Musée des Arts décoratifs de Strasbourg, un coq-automate en bois et fer forgé polychrome est l'un des rares vestiges de cette première horloge. Réalisé vers 1350, c'est le plus ancien automate conservé en Occident.




La deuxième horloge (Herlin, Dasypodius, Habrecht, Stimmer) de la Cathédrale de Strasbourg - Construction d'une horloge astronomique : En deux phases, entre 1547 et 1574, une seconde horloge a été construite par les mathématiciens Christian Herlin et Conrad Dasypodius, les frères horlogers Habrecht et le peintre Tobias Stimmer. Cette horloge était une horloge astronomique planétaire et indiquait donc le déplacement des planètes sur un astrolabe. Un calendrier perpétuel indiquait les fêtes mobiles sur une durée de 100 ans. Enfin, les éclipses à venir étaient peintes sur des panneaux. L’horloge de Dasypodius cessa de fonctionner peu avant la Révolution française et resta dans cet état jusqu’en 1838.





Transformation de l'Horloge par Schwilgué - Le temps apparent :
De 1838 à 1843, l’horloge fut transformée par Jean-Baptiste Schwilgué (1776-1856), un Alsacien autodidacte qui après avoir été apprenti horloger, devint professeur de mathématiques, vérificateur des poids et mesures, et enfin entrepreneur. Schwilgué avait souhaité réparer l’horloge dès son plus jeune âge et cela resta une force directrice toute sa vie.




La troisième horloge (Schwilgué) : La troisième et actuelle horloge consiste globalement en de nouveaux mécanismes placés dans le buffet de la seconde horloge, datant du XVIe siècle. Tous les cadrans sont aussi nouveaux, mais l’horloge est dans son ensemble conservatrice, dans le sens où les fonctions de l’horloge de Schwilgué diffèrent peu de celles de l’ancienne horloge, sauf pour ce qui est du défilé des Apôtres qui n’existait pas auparavant. Pour le reste, il y a toujours un équivalent.