mardi 9 septembre 2014

un grand et beau musée maritime à BREST

Je suis très heureux d'être devenu Brestois. Lorsque je travaillais, je n'avais pas le loisir de parcourir cette ville de Brest et donc j'ignorais qu'elle possède de nombreux trésors culturels, historiques, maritimes, scientifiques et industriels. Il y a une intense vie artistique et on peut y pratiquer nombre d'activités sportives. Au cours du mois de mars 2014, j'ai eu l'occasion de visiter trois fois Océanopolis (grand aquarium et parc de loisirs à Brest, à la fois musée de Bretagne, parc à thème, zoo, parc de découverte des océans...) et deux fois le musée national de la Marine.
J'ai souhaité vous faire partager une infime partie de tout ce que j'ai vu, lu et appris au cours de ces deux après-midi passées parmi les bustes de ceux qui ont fait ce que la marine française est devenue, les maquettes de navires, les canons et autres couleuvrines, les tableaux et les bannettes de la Jeanne et aussi la jonque des boat people récupérée par la Jeanne en 1987, j'étais à bord lorsque nous avons recueilli 43 vietnamiens fuyant leur pays.






Buste de Richelieu (1585 – 1642). Armand, Jean du Plessis de Richelieu est né à Paris en 1585. Sacré évêque en 1607, il entra plus tard en politique et devint secrétaire d’Etat en 1616. Son ascension fut continue, aussi bien dans l’Église que dans l’État, puisqu’il devint cardinal en 1622 et principal ministre de Louis XII en 1624. Il resta en fonctions jusqu’à sa mort, en 1642. Le cardinal Jules Mazarin lui succéda.





Le cardinal de Richelieu a été souvent désigné comme Premier ministre. Il s’occupa de l’administration intérieure aussi bien que de la direction politique, rétablit l’ordre dans les finances, réforma la législation, créa la marine en 1626 en se donnant le titre de « Grand Maître et Surintendant de la Navigation ». On lui doit d’avoir choisi Brest, au vu de l’importance de sa rade bien protégée et de son abri profond, pour y fonder un grand port, développé ensuite par Colbert.






Vauban (1633 – 1707). Issu de la petite noblesse bourguignonne, Sébastien le Prestre de Vauban naît en 1633 dans le Morvan. 20 ans plus tard, il entre au service du Roi Louis XIV et devient, à 22 ans, « ingénieur militaire responsable des fortifications ». Pendant sa carrière, Vauban va parcourir  pas moins de 180 000 km pour consolider la défense de la France alors en perpétuel conflit avec les Anglais et les Hollandais. Les fortifications et sièges des villes situées au frontières, la construction ou le remaniement de 130 places-fortes, des bastions, corps de garde et forts le long du littoral… témoignent de son génie. Nommé Maréchal de France en 1703, il meurt à Paris le 30 mars 1707. 300 ans plus tard, il laisse derrière lui une œuvre architecturale et stratégique considérable. C’était aussi un véritable humaniste, soucieux des conditions de vie de ses pairs, et un visionnaire, qui parlait déjà de l’intérêt de l’impôt sur le revenu et d’une monnaie unique à l’échelle européenne.






En 2000, la Préfecture maritime. La ville de Brest compte plus de 180 000 habitants et a développé une industrie de haute technologie liée à la mer. Elle a été presque entièrement reconstruite après les durs combats de la Libération en 1944. Seul le château, où la ville est d’ailleurs née au Moyen-Âge garde le témoignage des siècles passés.






Conservant sa vocation militaire, le château abrite aujourd’hui le commandement de la Marine nationale pour l’Atlantique. C’est en 1953 que la Préfecture maritime s’installe dans le château. Elle est rejointe plus tard par le poste de commandement de la Force océanique stratégique (sous-marins nucléaires lanceurs d’engins). Enfin, depuis 1955, le château accueille les collections du musée national de la Marine.





Histoire du château. Histoire d’une place forte de dix-sept siècles, Brest, la plus ancienne ayant conservé sa vocation militaire en Europe, et qui a connu bien des épisodes marquants de l’Antiquité à nos jours.
Au début du IVe siècle, les Romains fondent sur le site de Brest un vaste camp fortifié, un « castellum ». Il doit protéger la province d’Armorique des incursions de plus en plus nombreuses des pirates et des pillards venus du Nord. Les « grandes invasions » commencent. Une puissante muraille, renforcée par dix tors semi-circulaires aujourd’hui disparues, barrait l’éperon rocheux. Elle était probablement munie d’une porte centrale. Les maçonneries romaines visibles à la base de cette courtine, présentent une alternance caractéristique d’un double cordon de briques et de six ou sept assises de pierres liées par un mortier rouge.






Le fort de Bertheaume. Castel Perzel pour les Bretons, rocher, fort ou château, Bertheaume est le nom donné par las Anglais au XIVe siècle et seul retenu par les Français. Sentinelle de pierre, clé du « vestibule de Brest » pour reprendre l’expression de Vauban, rien de ce qui se passe en mer d’Iroise ne lui échappe… De son sommet, la vue s’étend du Goulet jusqu’à l’île de sein… retraite protectrice des hommes dès la Préhistoire, il voit passer les marins méditerranéens puis les Romains. Saint Sané qu’accompagnent les premiers Bretons, y met pied à terre pour aller fonder la paroisse toute proche de Plouzané. Les Vikings puis les Anglais suivent, pour des séjours pas toujours amicaux. Vauban vient à Bertheaume et entreprend la rénovation du château pour « accueillir » les Anglais qui vont descendre à Camaret en juin 1694. Les Allemands achèvent en 1944 l’occupation militaire des lieux. En 1992, Bertheaume devient propriété de la commune et s’ouvre désormais à la culture et au tourisme.
 
 
 
 
 
 
 

Sous-marin de poche S622 – 1944. Ancien sous-marin allemand du type Seehund S90. Dès janvier 1944, la Marine allemande commence la construction de sous-marins de poche, qui donnent entière satisfaction. Un an plus tard, les sous-marins de type Seehund (phoque, en allemand) sont produits à environ 600 exemplaires. La durée moyenne de leurs missions est de 7 à 8 jours.
 
 
 
 
 
 
 

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Marine française retrouve à Dunkerque plusieurs Seehund en assez bon état et décide d’en armer quatre. En 1952, ces quatre sous-marins subissent une refonte et sont rebaptisés S 621, S 622, S 623 et S 624. La flottille des sous-marins de poche français est dissoute en août 1953 après avoir effectué 858 sorties. De 1954 à 1956, les S 621, S 623 et S 624 sont mis à la disposition du service presse-information de la Marine nationale qui les expose dans diverses manifestations. Ils font leur entrée dans les collections du musée national de la marine en 1963. Le S 622 est exposé à Brest depuis 1990.





Société centrale e sauvetage en mer. Hommage à la canonnière « BOUFFONNE » qui, commandée par le lieutenant de vaisseau FORTOUL, a sauvé en présence de l’ennemi 72 hommes du vapeur « MEDIE » et 219 du paquebot « OLRY ».
 
 
 
 
 

Véhicules porteurs de torpille. En 1944, les ingénieurs de la « Kriegsmarine » étudièrent en collaboration avec la marine italienne un système d’arme destiné à opérer dans le voisinage des côtes amies ou ennemies. Ils utilisèrent des torpilles classiques dont ils ôtèrent la charge explosive et la remplacèrent par une cabine de pilotage surmontée d’un dôme en plexiglass. Ils ajoutèrent des gouvernails de direction et de plongée. Sous ce véhicule porteur, on fixait une seconde torpille normale munie de sa charge d’explosif.

Trois types d’engins furent réalisés :
  • Le NEGER construit à partir de torpille G7E ; propulsion : 35 km/h ; rayon d’action : 20 km ; l’engin ne comportait pas d’appareil respiratoire, le pilote devait donc porter un masque et son propre appareil. Deux cents exemplaires furent fabriqués.
  • Le MARDER, présenté au musée : semblable au précédent, muni d’un dôme étanche et capable d’effectuer des plongées jusqu’à 40 mètres. Possédait un ballast de 40 litres environ et un système de régénération de l’air. Trois cents exemplaires furent fabriqués.
  • La HAI de conception semblable au MARDER. Pour augmenter ses performances, les accus furent doublés mais l’engin était deux fois plus long, peu stable et difficile à manœuvrer. Deux à trois exemplaires seulement furent élaborés.
 
 
 
 
 

Ces engins avaient l’avantage d’être rapidement conçus à partir d’éléments de séries. Le pilotage cependant était délicat, la vitesse et la portée insuffisantes, le pointage de la direction dans laquelle était larguée la torpille inférieure trop rudimentaire. Les dômes en plexiglass très visibles en surface furent des cibles de choix dès que les alliés eurent compris ce qu’ils représentaient.