lundi 28 août 2017

L'ascenseur à bateaux de Saint-Louis-Arzviller


Ascenseur à bateaux de type transversal unique en son genre en Europe, le Plan Incliné de Saint-Louis-Arzviller remplace 17 écluses et offre une sensation unique.
Il s'agit d'un chariot bac au gabarit d'une écluse classique (41,50 m X 5,50m) qui se déplace sur une pente d'une inclinaison de 41%. Le dénivelé de 44,55 m est franchi en 4 minutes seulement, et ceci pratiquement sans énergie car on utilise le poids de l'eau et des contrepoids.
Les dimensions de l'ensemble sont gigantesque, le contraste est saisissant lorsqu'on observe la manœuvre se déroulant sans bruit, sans secousse : tout en douceur ! Cet ouvrage fut construit afin de permettre aux péniches de franchir ce dénivelé et de faire l'économie d'une journée de navigation entre Strasbourg et Paris. Malheureusement le trafic marchand a fortement baissé au cours des 20 dernières années. Mais, fort heureusement, le tourisme fluvial est en plein essor : plus de 10 000 bateaux de plaisances empruntent le Plan Incliné chaque année.







Le plan incliné de Saint-Louis-Arzviller est un ascenseur à bateaux qui fait partie du canal de la Marne au Rhin et permet la traversée des Vosges. Il est situé sur le territoire de la commune de Saint-Louis, à proximité d'Arzviller, dans le département de la Moselle.
La nécessité de relier le bassin de la Seine et la grande voie rhénane par un canal date du XVIIIe siècle. Le roi Louis XVI chargea son ingénieur d’étudier le projet du canal de la Marne au Rhin mais ce n’est qu’en 1826 que M. Brisson, ingénieur des ponts et chaussées, fut chargé de la réalisation du canal entre Vitry-le-François et Strasbourg par la loi du 3 juillet 1838. Son principal concepteur fut l'ingénieur en chef Charles-Étienne Collignon. Ce canal, qui devait relier la Seine au Rhin, devait franchir deux obstacles naturels : la ligne de crêtes qui limite le bassin parisien et les Vosges du Nord par la trouée de Saverne. Le premier des obstacles est franchi par un souterrain de 4 877 m (entre la Meuse et la Moselle) puis un second de 867 m. C'est entre Niderviller et Arzviller, moyennant deux souterrains de 475 m et 2 307 m, que le canal aboutit dans la vallée supérieure par une échelle de 17 écluses (écartées d'une distance moyenne de 180 m) qui permettait de franchir une dénivellation de 44 mètres.





Le plan incliné, mis en service en 1969, a permis de remplacer ces écluses dont le franchissement était laborieux. Sa construction de type transversal est unique en son genre en Europe. Elle fut conçue par l’ingénieur général des Ponts et Chaussées Robert Vadot qui avait été chargé de la canalisation de la Moselle et sera nommé en 1975 délégué de la France à la commission internationale de la Moselle.






Il s'agit de faire monter ou descendre un bac contenant un bateau sur un chariot le long d’une rampe inclinée à l'aide d'un contrepoids d’équilibrage.
Suivant le principe d’Archimède, la péniche qui entre dans le bac refoule vers le canal une quantité d’eau équivalente au volume immergé du bateau. Ainsi, le bac pèse toujours le même poids, qu'il contienne des bateaux ou non. Dans le principe, le système pourrait fonctionner sans moteur. En effet, le caisson est un peu plus rempli d'eau lorsqu'il est en haut, car il s'arrête 20 cm en dessous du niveau du canal, et un peu moins en bas, puisqu'il s'arrête 20 cm au-dessus du canal. Les moteurs régulent la vitesse et ont une puissance relativement faible par rapport au poids transporté. Ce sont deux moteurs électriques d'environ 90 kilowatts chacun.






Chiffres-clés :
Rampes en béton armé avec rails en acier permettant un déplacement horizontal de 108,6 mètres sur une dénivellation de 44,50 mètres (soit une pente de 41 % et un angle de 22°).
Bac en acier de 41,50 m de long, 5,50 m de large et 3,20 m de profondeur (soit 730 m3 de contenance), chariot en acier, qui donne un poids total de 900 tonnes. Il a une vitesse de 0,60 m/s (2,2 km/h).
Quatre portes levantes (deux pour le bac et une pour chaque bief).
Deux contrepoids sur chariots guidés en béton de 450 tonnes chacun. Chaque contrepoids est raccordé au bac par 14 câbles d’acier de 27 millimètres de diamètre.
Dans la salle des machines, deux treuils entraînés chacun par un moteur électrique de 90 kW assurent la manœuvre et n’ont que le frottement et l’inertie à vaincre pour déplacer la charge.
Un groupe électrogène permet de garantir le fonctionnement du plan incliné en cas de longue coupure de l’alimentation en électricité.






À l’origine, deux bacs avaient été prévus pour le transport des péniches mais, avec le déclin du transport fluvial, un seul fut construit et mis en fonction. De nos jours, il est utilisé essentiellement pour le transport des bateaux de plaisance.






 

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