vendredi 28 juillet 2017

Forts de Douaumont & de Vaux et A. Maginot


Le fort de Douaumont est un fort Séré de Rivières situé sur la commune de Douaumont, près de Verdun.

Après la guerre de 1870 qui a vu la perte de l'Alsace et de la Moselle, un plan de défense de la frontière est établi par le général Raymond Adolphe Séré de Rivières qui fait construire 38 forts et ouvrages sur un périmètre de 40 kilomètres autour de la ville de Verdun. Parmi eux, le fort de Douaumont est l'ouvrage le plus grand, mais non le plus puissant comme l'affirment certaines cartes postales de propagande. Sa construction commence dès 1885 et se termine fin 1913. Il devient par sa place dans le dispositif, un fort important de la région verdunoise en 1914.

Le fort de Douaumont n'est pas l'ouvrage armé le plus important et le plus puissant de toute la région de Verdun, bien qu'il présente sur une longueur de 400 mètres et plusieurs kilomètres de galeries sur ces deux niveaux inférieurs. Il demeure un des forts les plus vastes de la place de Verdun avec une superficie de trois hectares.


Son artillerie composée d'une tourelle de 155C, une tourelle de 75 et une casemate de flanquement dite « de Bourges » armée de deux canons de 75 sur affûts appropriés, est inférieure aux forts de Vacherauville (deux tourelles de 155, une de 75 et deux casemates de Bourges) et du Rozelier (possédant le même armement que Douaumont mais possédant en plus des canons sur sa périphérie). La carapace de protection du fort de Douaumont est épaisse de plus de six mètres (pierres, sable, béton spécial et terre), mais a, en grande partie, disparu suite aux divers bombardements et au prélèvement du sable pendant l'occupation allemande durant le premier conflit mondial. Le fort permettait de loger 800 hommes environ mais en 1916, il y en eut parfois jusqu'à 3 000, voire 3 500.



Après la reprise du fort par les troupes françaises de nombreux travaux de renforcement et de défense furent entrepris. Par exemple dans le couloir central, il y a des chicanes avec des créneaux pour mitrailleuses et grenades. Dans certaines « niches » se trouvent des échelles grâce auxquelles on accède aux étages inférieurs. Malgré le bombardement, le bruit à l'intérieur du fort restait diffus et sourd, tant que les obus explosaient à l'extérieur et n'arrivaient pas à pénétrer dans les œuvres vives du fort.

La vie dans le fort : Le fort contenait des citernes en béton. Cependant, avec les bombardements, elles furent rendues inutilisables (fissurées par les vibrations) et les ravitaillements en eau étaient particulièrement difficiles, rationnant les occupants à 250 ml d'eau par jour. À cette époque, on utilisait pour l’éclairage des bougies et des lampes à pétrole qui, à cause de la surpopulation et d'inévitables dégradations, n'étaient que peu ou pas utilisées. Les Allemands, remédiant à cet état, avaient mis en service au fort des groupes électrogènes. Au moment de la reprise du fort par les troupes françaises le 24 octobre 1916, ils en avaient amené d'autres plus puissants qui étaient en cours de montage et qui leur auraient permis d'électrifier quasiment tout le fort.

La ventilation était assurée par des ventilateurs à main. Les toilettes existaient à l'intérieur du fort, mais en nombre insuffisant (quatre) et dans un état de saleté repoussante, les Allemands remédièrent à ce problème en installant plus de vingt toilettes à l'extérieur, à l'abri du bombardement, et condamnèrent celles de l'intérieur.

Le fort présente aussi une pièce, aménagée par les troupes allemandes, dans laquelle on désinfectait les uniformes et le personnel avec de la vapeur d'eau chaude.
Le fort servait de lieu de passage et de repos à l'infanterie allant en ligne, le seul endroit où une troupe pouvait se reposer sans danger. La sortie en était difficile, l'artillerie française tenant sous son feu les issues du fort. Aussi pour réduire les pertes à la sortie du fort, les Allemands entreprirent la construction d'une communication souterraine, appelée « Tunnel sud » dans l'axe même du fort. Fin octobre, 60 mètres seulement étaient achevés. Il fut prolongé par les Français après la reprise du fort, à 250 mètres environ au sud du fossé de gorge du fort.

Armement : Le fort renferme la tourelle Galopin. Ces tourelles furent construites de 1907 à 1909. C'est un canon de 155 R, ce qui veut dire 155 raccourci, qui se trouvait en haut sous la coupole, et était orientable à 360°.

Il s'agit d'une tourelle à éclipse qui monte pour tirer et redescend aussitôt. La manœuvre pour monter la tourelle était effectuée par quatre artilleurs à l'aide d'un système de cabestans et des démultiplications. En tournant, ils faisaient armer un contrepoids de lancement. Au moment de mettre la tourelle en batterie (position haute permettant le tir), le contrepoids déverrouillait à son tour les deux gros balanciers et leurs contrepoids. Ceux-ci, descendaient et faisaient monter la tourelle (le principe d'un tire-bouchon à bras). La coupole montait dépassait le point de tir de quelques millimètres, faisait sortir un coin et redescendait se caler sur celui-ci : elle est prête au tir.

Pour la descendre, il suffit d'effacer le coin et la tourelle redescendait plus bas qu'en position d'éclipse, faisant ressortir un autre coin, remontait de quelques millimètres et se calait dessus. Le système est simple, c'est l'équilibre des deux contrepoids avec le poids de la tourelle. Ainsi on a 37 tonnes de contrepoids et 37 tonnes de tourelle. Les obus utilisés étaient montés depuis l'arrière un par un à l'aide d'une noria (monte-charge fonctionnant sur le principe d'une roue à aube) puis arrivés à l'étage intermédiaire, passés dans une seconde noria jusqu'à la chambre de tir. Un obus de 155 (modèle « lourd » exclusivement utilisé dans les tourelles) pesait 43 kg et le canon lui donnait une portée de 7,2 km. Le tir de ces tourelles était relativement rapide. Il n'y avait aucun inconvénient au moment du tir, les effluves de la combustion de la poudre dus aux tirs étaient chassés à l'extérieur (encore plus quand la culasse était ouverte) et un système de ventilation assurait une bonne ventilation du reste du local.

Le bruit à l'intérieur de la tourelle était tout à fait acceptable, la volée du tube étant à l'extérieur et enchâssée dans une rotule, 80 % du bruit était chassé à l'extérieur. Les tourelles de 155 de ce type étaient même moins bruyantes, pour les servants, que certaines pièces d'artillerie utilisant des canons courts employant la même munition.


Lorsque le fort a capitulé au début de la Seconde Guerre mondiale face aux troupes allemandes, les deux tourelles (155 et 75) furent sabordées. C'est un soldat français nommé Victor Chrétien qui se serait chargé de ce travail pour la tourelle de 155 mm.
 
 
 


André Louis René Maginot, né à Paris 9e le 17 février 1877 et mort à Paris le 7 janvier 1932, est un homme politique français connu notamment pour avoir permis la construction de la ligne Maginot. Né à Paris, il est l'aîné de quatre enfants. Ses parents sont originaires de Lorraine (Revigny-sur-Ornain dans la Meuse).


Ses études l'amènent au doctorat de droit qu'il reçoit en 1897. Il entre ensuite dans l'administration. Il commence sa carrière politique en tant que conseiller général de Revigny-sur-Ornain et est élu député de Bar-le-Duc en 1910, mandat qu'il conservera jusqu'à sa mort.
En 1913, il devient sous-secrétaire d'État à la Guerre. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il s'engage comme soldat (44e régiment territorial) et demande à rejoindre une compagnie sur les Hauts de la Meuse. Il y crée des patrouilles régulières. Son courage et son attitude le font accéder au grade de sergent.
Blessé le 9 novembre 1914, il ne rejoindra plus le front et reçoit la Médaille militaire. Blessé par deux balles à la cuisse gauche, il subira plusieurs opérations du genou et de longs mois de souffrances. Son genou le fera d'ailleurs souffrir jusqu'à la fin de ses jours. En 1917, il devient ministre des Colonies puis est fait chevalier de la Légion d’honneur le 12 mars 1919 pour ses actes au front.
Nommé ministre des Pensions en 1920, il s'attache à rendre la bureaucratie plus humaine dans l'intérêt des anciens combattants. Le 10 novembre 1920, il préside dans la citadelle de Verdun à la désignation du soldat inconnu. En 1922 il est nommé ministre de la Guerre sous le gouvernement de Raymond Poincaré. Il se préoccupe alors de la défense des frontières françaises et fait réaliser des forts. Remplacé en 1924 par Paul Painlevé, il travaille avec lui pour lever des fonds dans le but d'améliorer la défense du pays. Les travaux de la ligne Maginot démarrent en 1928.
Il redevient ministre de la Guerre en 1929 et poursuit les fortifications à l'est de la France. Persuadé que des défenses fixes sont la meilleure solution il redynamise le projet expérimental qui n'a que peu avancé. Son objectif est de pallier la remilitarisation le long du Rhin qui doit être possible dès 1935. Son activisme permet de boucler le financement de la ligne Maginot : 3,3 milliards de francs sur quatre ans qui est voté par 274 voix contre 26. Bien que la ligne défensive appelée ligne Maginot soit principalement due à Paul Painlevé son édification n'aurait pu être possible sans les démarches et la volonté de Maginot.

Il meurt dans la nuit du 7 janvier 1932 de fièvre typhoïde et est inhumé à Revigny-sur-Ornain le 10 janvier après célébration d'un deuil national. Les obsèques nationales ont eu lieu aux Invalides, le même jour.





 
Le fort de Vaux, situé à Vaux-devant-Damloup, près de Verdun, dans la Meuse (France), est construit de 1881 à 1884 dans le cadre du système Séré de Rivières et renforcé en 1888. Il est l'un des hauts lieux de la bataille de Verdun en 1916.

Le fort est désarmé en 1915 par un décret qui dégarnit aussi le fort de Douaumont : c'est donc un ouvrage sans armement lourd dont la tourelle de 75 mm a explosé dès février 1916 à la suite du canonnage des obusiers allemands. Le 6 mars 1916, les Allemands attaquent ; le village tombe le 2 avril mais le fort tient. Du 2 au 7 juin 1916, grâce à l'héroïsme du commandant Raynal et de sa garnison, le fort résiste à la 50e division allemande mais après de très durs combats les défenseurs doivent finalement se rendre. Les Allemands échouent cependant à prendre Verdun et à l'automne ils abandonnent le fort de Vaux qui est réoccupé sans combat par les troupes françaises dans la nuit de 2 au 3 novembre 1916.
Le fort de Vaux devient alors l'un des symboles des combats des poilus de la Première Guerre mondiale animés par le sens du devoir jusqu'à l'ultime sacrifice.
Fin mai 1916, les Allemands contiennent et écrasent la contre-attaque française sur la rive droite de la Meuse, tandis que sur la rive gauche leur propre offensive progresse : ils sont enfin parvenus à prendre le contrôle de la cote 304 et du Mort-Homme.
L'opération suivante doit leur permettre d'atteindre les positions d'où ils pourront lancer l'assaut final sur la ville de Verdun : les objectifs sont la ferme de Thiaumont, Fleury et les forts de Souville et de Vaux.
Cinq divisions — provenant du 1er corps bavarois, du 10e et du 15e corps de réserve — sont désignées pour mener l'offensive qui débute le 1er juin. L'attaque de Vaux est planifiée pour le quatrième jour de l'offensive mais, le 15e corps de réserve ayant atteint tous ses objectifs dès le 1er juin, l'assaut sur le front démarre dès le lendemain, 2 juin.
Le fort de Vaux au début de la bataille : Le fort de Vaux est plus petit que celui de Douaumont. Lorsque le 24 février, l'ordre est donné de se préparer à l'évacuation de la rive droite de la Meuse, des charges de démolition, placées depuis 1915, sont armées afin de pouvoir faire sauter l'ouvrage à tout moment mais deux jours plus tard un obus de 420 mm pénètre dans le fort et détruit la pièce où sont entreposés les détonateurs. Un autre obus frappe la tourelle de 75 mm, toujours garnie de ses charges de démolition, provoquant une énorme explosion qui prive le fort de ses derniers canons ; ses quatre autres canons de 75 mm — répartis dans deux casemates de Bourges — ayant été retirés en 1915, la garnison les a remplacés par des mitrailleuses.
En 1916, le fort de Vaux est commandé par le commandant Raynal, âgé de 49 ans, qui a commencé la guerre à la tête du 7e régiment de tirailleurs algériens. Il est blessé à l'épaule par une balle de mitrailleuse en septembre 1914 puis grièvement blessé en décembre lorsque son poste de commandement est touché de plein fouet par un obus. Après dix mois d'hospitalisation, le commandant Raynal revient sur le front le 1er octobre 1915 pour être à nouveau blessé à la jambe par un shrapnel quelques jours plus tard, ce qui lui vaut d'être promu officier de la Légion d'honneur. Encore convalescent au début de 1916, il ne marche qu'avec difficulté et la guerre semble terminée pour lui. C'est alors que le ministre de la Guerre annonce que les officiers qui ne peuvent pas servir en première ligne du fait de leurs blessures peuvent être nommés au commandement de forteresses. S'étant porté volontaire, le commandant Raynal demande à servir à Verdun où les Allemands viennent de lancer leur offensive.
Le commandant Raynal prend son poste le 24 mai 1916 ; à ce moment, les fantassins français s'accrochent à une ligne de tranchées situées devant le fort de Vaux mais uniquement pour éviter un assaut surprise de nuit car de jour la position est intenable. Le fort lui-même est tenu par une garnison d'environ 250 hommes constituée par :
la 6e compagnie du 142e régiment d'infanterie ;
la 3e compagnie de mitrailleurs du 142e régiment d'infanterie ;
un détachement du 5e régiment d'artillerie à pied (34e batterie) et du 6e régiment d'artillerie ;
un détachement de sapeurs des 2e et 9e régiments du Génie ;
un poste de secours du 101e régiment d'infanterie.
À partir du 2 juin, d'autres soldats, chassés de leurs positions par l'offensive allemande, se réfugient dans le fort :
la 3e compagnie de mitrailleurs du 53e régiment d'infanterie que le commandant Raynal conserve dans le fort, avec l'accord de son colonel, a rejoint le fort dans la journée du 1er juin ;
des éléments du 142e régiment d'infanterie, appartenant aux 5e, 7e et 8e compagnies ; la 7e compagnie, affectée en première ligne, a rejoint le fort dans la nuit du 1er au 2 juin ;
des éléments du 101e régiment d'infanterie, revenus de l’étang de Vaux dans l'après-midi du 1er juin et qui « n'étaient plus en état de faire des combattants » ;
Lorsque le fort de Vaux est finalement encerclé, le 2 juin, le commandant Raynal a, avec lui, plus de 500 hommes, quatre pigeons voyageurs et un cocker répondant au nom de Quiqui qui appartient à l'un des sapeurs. Il n'y a pas beaucoup de vivres mais l'approvisionnement en eau est en principe assuré grâce à une citerne de 5 000 litres.
L’attaque allemande : le fort de Douaumont ayant été pris rapidementdès le 25 février 1916, soit quatre jours après le début de l'offensive allemande sur Verdun — les Allemands concentrent leurs forces pour parvenir à créer une brèche décisive qui leur permettrait de marcher sur la ville de Verdun. Cependant toutes leurs offensives sont stoppées par une armée française qui connaît l'importance de garder cette place forte stratégique et lutte avec acharnement : à l'ouest ils sont contenus au Mort-Homme et ne parviennent pas à prendre la cote 304, à l'est ils s'enlisent du côté du village de Fleury-devant-Douaumont (qui change de mains seize fois durant la bataille) car celui-ci est sous le feu des forts de Souville et de Vaux. Ainsi, les forces allemandes décident de s'emparer dans les plus brefs délais du fort de Vaux qui représente un objectif primordial. Elles se donnent les moyens d'y parvenir en concentrant un maximum de troupes d'infanterie sur la rive droite de la Meuse, si bien que la veille de l'assaut elles se retrouvent dans des proportions de quatre contre un sur un front de six kilomètres. De plus, leur supériorité dans le domaine de l'artillerie est écrasante.
Le 1er juin, sous le couvert d'un feu très intense, quatre compagnies allemandes du 39e régiment progressent vers l'ouvrage fortifié. Les Français se retranchent dans les coffres de contre-escarpe et une âpre lutte s'engage dans les fossés du fort. Le 2 juin, dans le coffre double situé au nord, les Allemands utilisent des lance-flammes à travers les créneaux, forçant les soldats français à se replier vers la caserne, tandis qu'au nord-est, à la suite de très violents combats au corps à corps, les Allemands parviennent à s'emparer du coffre simple et à pénétrer dans les galeries de liaison souterraines. Aussitôt, les défenseurs s'organisent et construisent des barrages de fortune avec tout ce qui leur tombe sous la main. Le chaos s'installe rapidement du fait de l'étroitesse des galeries (1,70 m en hauteur sur 1,20 m de large) qui empêche de manœuvrer correctement mais également à cause de l'obscurité. On se bat à la grenade, au lance-flammes à la baïonnette ou encore à la pelle de tranchée. Plus de 600 Français s'entassent dans la caserne souterraine. La chaleur devient étouffante ; la situation qui est déjà très préoccupante devient catastrophique lorsque les citernes d'eau sont percées par des explosions souterraines. Dès lors, la soif tenaille les défenseurs du fort.
Les 4 et 6 juin, les Allemands attaquent par la gaine ouest à partir du coffre de contre-escarpe simple (nord-est) et parviennent à repousser les défenseurs dans les tréfonds des tunnels mais n'arrivent cependant pas à s'emparer définitivement du bastion. Certains soldats français parviennent à s'échapper par une ouverture dans le béton mais la plupart des défenseurs poursuivent la résistance. Le 6 juin, une expédition de secours est finalement montée par les Français mais elle est très rapidement anéantie et les soldats assiégés comprennent qu'ils ne peuvent plus compter que sur eux-mêmes. Finalement, le 7 juin à 6 h 30, c'est un groupe de 250 survivants éreintés, meurtris, assoiffés et à bout de forces qui finit par déposer les armes, au terme de six jours de combats effroyables. Les honneurs militaires leur sont rendus par leurs ennemis pour leur résistance héroïque.
Reddition : Le 7 juin 1916 à 6 h 30 du matin, Raynal remet la reddition du fort de Vaux. Attaqués depuis des jours aux lance-flammes, épuisés, blessés, assoiffés, ce sont de véritables fantômes à qui les Allemands rendent les honneurs. Raynal et ses hommes partent en captivité. Le commandant est conduit au quartier général du Kronprinz où on le complimente pour sa vaillante résistance. Le Kronprinz, n'ayant pas pu faire retrouver le sabre du commandant Raynal — qu'il ne pouvait avoir rendu lors de sa reddition : étant blessé il l'avait simplement laissé chez lui pour ne pas être gêné avec sa canne — lui remet alors un poignard de pionnier allemand en signe de respect et ensuite il lui remet un sabre français.
Tentative de reprise du fort (8-17 juin 1916) : Le lendemain, le général Nivelle dilapide en pure perte la vie de ses hommes du 2e Zouaves et du régiment d'infanterie coloniale du Maroc dans une vaine tentative pour reprendre le fort alors que même son état-major, n'est cette fois pas d'accord. À peine les troupes ont-elles gagné leur position de départ, sous une pluie battante qui remplit d'eau les trous d'obus, qu'elles se retrouvent sous le feu des obusiers de 210 mm ; c'est le barrage préliminaire à l'attaque que la 50e division allemande s'apprête à lancer de son côté. Une poignée de soldats parvient à atteindre le fossé du fort et à jeter quelques grenades avant d'être fauchés par les mitrailleuses qui tirent depuis les superstructures du fort. Après dix jours de combats terribles, le 2e Zouaves est relevé le 17 juin après avoir perdu 19 officiers et 846 hommes dans cette attaque.
Reprise du fort par l'armée française : Le fort est repris dans la nuit du 2 au 3 novembre 1916 par la 21e compagnie du 298e régiment d'infanterie sans aucun combat. Une patrouille française en s'approchant du fort, constate que celui-ci est abandonné par les Allemands, la position étant intenable. Il est alors réaménagé en observatoire et réarmé de mitrailleuses. D'importants travaux de remise en état sont entrepris : on creuse des casemates, un puits et près de 1 500 mètres de galeries souterraines pour l'installation de l'électricité destinée à l'éclairage, à la ventilation et à la communication entre les points de défenses du fort.

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