lundi 10 avril 2017

Les « faucheurs des mers » de Lampaul-Plouarzel


La pointe de Corsen, un site incontournable pour la beauté du point de vue sur l’archipel de Molène et l’île d’Ouessant. Pointe la plus à l’ouest de la France continentale - C’est la pointe la plus à occidentale de la France métropolitaine en dehors des îles du Ponant. Elle délimite théoriquement la Manche de l’Océan Atlantique. Du sud au nord, on découvre un panorama sur la mer d’Iroise : les phares, les feux, l’archipel de Molène et l’île d’Ouessant.



Le C.R.O.S.S. Corsen - Stratégiquement, le C.R.O.S.S. Corsen (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage) est implanté à 500 mètres à vol d’oiseau de la pointe. Ce bâtiment mi-civil, mi-militaire fut inauguré en 1982 à la suite du naufrage de l’Amoco Cadix en 1978.
Ses missions :
•Surveillance de la navigation, des pollutions et des pêches maritimes
•Coordination des sauvetages en lien avec le préfet maritime.
Sa zone d’action s’étend du Mont Saint Michel à la pointe de Penmarc’h dans le sud Finistère.






Lampaul-Plouarzel - Le XXe siècle - Les pilleurs d'épaves. Le 14 septembre 1906, le brick Théodore, échoué depuis plusieurs jours sur un rocher de l'île de Quéménès dans l'archipel de Molène, finit par couler. Avant qu'il ne coule, « huit pêcheurs des communes de Plouarzel et Lampaul-Plouarzel ont été surpris au moment où ils procédaient au pillage du bateau. Les pilleurs d'épave ont été arrêtés ».



Les goémoniers, ces « faucheurs des mers » étalaient sur la dune les algues (le goémon) arrachées aux rochers ou récoltés sur la grève. Les algues séchées étaient brûlées à feu lent dans les fours à goémon, sortes de tranchées profondes de 50 cm, larges de 70 cm et longues de 6 m, recouvertes de cailloux plats. On obtenait des pains de soude, pesant de 80 à 100 kilos, que l’on transportait à l’usine de Porspaul où l’iode, notamment utilisée en pharmacie, était extraite. En moyenne, une tonne d’algues sèches permettait d’obtenir 2 à 3 kg d’iode.




Plus de soixante fours à goémon ou fours à soude, utilisés jusque dans les années 1950, ont été dénombrés sur la zone dunaire de Lampaul-Plouarzel. Chaque four appartenait à une famille de goémoniers, souvent également cultivateurs. Aujourd’hui, les usines d’iode ont disparu du Léon et les algues ont trouvé de nouvelles utilisations, dans l’industrie chimique, agro-alimentaire, cosmétique…



Perchée sur une butte, cette table d'orientation originale a la particularité de ressembler à la proue d'un navire. A marée haute, debout à ce bastingage et la mer à vos pieds, écartant les bras à l'horizontale, vous fendrez les flots à bord du Titanic ! Les batayoles de la rambarde s'enfoncent dans une plate-forme en béton où des galets reproduisent habilement les contours du rivage.




C'est sur ce bastingage qu'est fixée la table d'orientation. Gravés sur une étroite bande de métal, les noms des éléments du paysage que l'on a sous les yeux sont indiqués. Vous remarquerez que la toponymie bretonne, qui apporte un plus à cette table d'orientation, est bien respectée. Beg ar Vir, par exemple, est la pointe où l'on vire pour entrer dans le port. Ar forc'h vihan sont les roches appelées les Petites fourches. Et si vous devinez facilement le sens de Beg finig, cherchez donc aussi le sens de Porz Uhel, sachant que l'adjectif uhel est le contraire de izel (bas, aval).


Par beau temps, la vue est superbe. L'archipel de Molène se dessine à l'horizon, avec les îles de Béniguet, Litiry et Quéménès, Triélen, Molène et Ouessant, tandis que l'on distingue tous les détails du rivage continental dont la petite île Ségal n'est séparée qu'à marée haute. Au retour vers le port, on ne manquera pas de jeter un coup d'œil sur les anciens  fours à goémon qui parsèment la dune.


 

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