lundi 15 août 2016

La Cathédrale Saint-Etienne de Bourges


La cathédrale Saint-Étienne de Bourges, construite entre la fin du XIIe et la fin du XIIIe siècle est le siège du diocèse de Bourges (départements du Cher et de l'Indre).

Sur le plan architectural, l'édifice est remarquable à plus d'un titre, aussi bien par ses proportions harmonieuses liées en partie à l'unité de sa conception, que par la qualité de ses tympans, de ses sculptures et de ses vitraux. Longtemps ignorée, son style précurseur en fait pourtant l'égale des cathédrales de France les plus réputées.

La cathédrale Saint-Étienne de Bourges a été consacrée le 13 mai 1324. Comme toutes les cathédrales construites avant la séparation des Églises et de l'État, elle appartient maintenant à l'État français. Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862. Elle se situe dans le centre historique de Bourges, secteur sauvegardé depuis 1965.

La cathédrale a été inscrite en décembre 1992 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. La commission de l'UNESCO relève que « la cathédrale de Bourges revêt une très grande importance dans le développement de l'architecture gothique et de par le fait qu'elle constitue un symbole de la puissance de la religion chrétienne dans la France du Moyen Âge. Cependant ses qualités fondamentales restent sa beauté frappante, résultant d'une gestion magistrale d'un espace aux proportions harmonieuses et d'une décoration de la plus haute qualité ».

La construction fut entreprise dès 1195, et en 1214 près de la moitié du bâtiment — à un peu plus du chœur actuel — était achevée.

Le plan de la nouvelle cathédrale est simple, mais harmonieux. Il s'agit d'une forme de basilique avec des chapelles qui entourent la nef. Ce qui rendra le nouvel édifice remarquable, ce sont la perspective des murs latéraux et l'unité de l'espace intérieur. Au départ, l'archevêque Henri de Sully semble s'être inspiré du plan de Notre-Dame de Paris. Mais, il meurt en 1199. Son successeur l'archevêque Guillaume de Dangeon, ancien abbé cistercien, prend une part importante dans le développement du chantier et dans la définition du programme iconographique. Le décès de Guillaume en 1209, bientôt suivi de sa canonisation, entraîne un afflux de dons de la part des fidèles et des pèlerins.

Après une interruption d’une dizaine d’années, la deuxième campagne de construction — gros œuvre de la nef et de la façade occidentale — commence en 1225 et se poursuivra jusqu’en 1230. À cette date, le gros œuvre est terminé.


 La Tour Nord s'effondra en 1506 et dut être reconstruite.


Ensuite, les travaux de la façade ont été effectués au ralenti. En 1313, il fallut étayer la tour sud, dans laquelle étaient apparues des fissures, en implantant un énorme « pilier butant ». Il n'a jamais été possible, en raison de cette fragilité, d'y implanter des cloches, d'où son nom de « tour sourde ». D’autres travaux de consolidation de la façade furent entrepris, et la tour nord était encore inachevée lors de la consécration de la cathédrale le 13 mai 1324 par l'archevêque Guillaume de Brosse.


Les architectes qui ont succédé au premier Maître de Bourges — dont on ignore le nom — ont su préserver la cohérence et la simplicité apparente du programme, l'absence de transept contribuant à l'effet d'unité de l'espace. En 1424, la cathédrale reçoit son horloge astronomique, construite par André Cassart et conçue par Jean Fusoris.

Le plan de la cathédrale de Bourges est magnifique. Il reprend celui de la cathédrale de Paris, avec double déambulatoire, mais en supprimant le transept et les tribunes. La similitude des plans des deux cathédrales vient peut-être des liens familiaux existant entre l'archevêque de Bourges, Henri de Sully, et de l'évêque de Paris, Odon de Sully, au moment de leur mise au point.

Depuis le rachat, en 1101, des vicomtés de Bourges et de Dun par le roi Philippe Ier, Bourges faisait partie du domaine royal. L'agrandissement de la cathédrale vers l'est, en franchissant le rempart gallo-romain n'a été possible qu'après l'achèvement de nouveaux remparts commencés par Louis VII et achevés par la construction de la Tour Neuve en 1189 par Philippe Auguste.

 

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