mardi 16 février 2016

La Sainte Ouine 2016


Officiellement, la Sainte-Ouine se tient jusqu'à dimanche. Cette date est inscrite sur toutes les affiches dans la ville et autres sites internet. « Oui mais la dernière semaine a toujours été facultative », rappelle Guillaume Loiseau, adjoint au maire chargé du dossier. Résultat, tous les ans, le pied des remparts se dégarnit au fil des jours. Les forains qui ont levé le camp sont partis s'installer à Dinan, Cherbourg ou encore Avranches. Certains le font d'autant plus que l'emplacement pour cette semaine coûte 30 % plus chers que pour les quatre précédentes. Impossible de regrouper ceux qui restent pour donner un aspect plus accueillant au site, car il faudrait trop de temps pour démonter et remonter chacune des attractions.

Saint-Malo : La Sainte-Ouine, le retour ! La célèbre fête foraine de Saint-Malo sera ouverte du samedi 16 janvier au dimanche 14 février (2016).
Mais pour voir un peu le verre à moitié plein, la grande roue, nouveauté de cette édition, permet d'avoir une vue plongeante sur les remparts et les bateaux des bassins de la mer. Entre deux averses attendues ce week-end, la grande roue offre de la hauteur pour mieux admirer la cité corsaire.

Les irréductibles forains restants démonteront dimanche soir et les parkings devraient être libérés dans la journée de lundi. Le stationnement pourra alors reprendre normalement pour la suite des vacances. La bonne nouvelle, c'est qu'il est gratuit. La mauvaise nouvelle pour les gourmands, c'est que la rumeur de croustillons à l'année est fausse. La cabane d'Hector et ses délices sucrés ont beau être malouins, ils replient aussi, ce dimanche soir.

Beaucoup d'encre a déjà coulé à propos de l'origine de la fête de la Sainte-Ouine. Celle-ci proviendrait du culte de Saint-Ouen, conseiller du roi Dagobert 1er et ami de Saint-Éloi. Une autre hypothèse est apparue récemment qui nous ramène au pays de Galles, berceau de la spiritualité bretonne. C'est là-bas, dans l'île d'Anglesey, que naquit au Ve siècle une certaine Dwynwen, fille du roi Brychan. A la suite d'un amour déçu, elle se retira sur la petite île de Landdwyn, après avoir demandé à Dieu de veiller sur tous les amours sincères.
Après sa mort, sa chapelle fut l'objet d'un culte important qui se répandit en Bretagne où elle fut connue comme Santez Twin ou Sainte Twina de la mer. Son nom était associé à plusieurs pardons et resta longtemps dans la mémoire populaire avant d'être oublié par l'Histoire. Il est probable que son culte fut confondu avec celui de Saint-Ouen, évêque de Rouen, qui n'a cependant jamais eu aucun lien avec les gens de la mer.

La chapelle Sainte-Ouine, de Pleudihen-sur-Rance, en est le dernier vestige existant dans notre région. Sainte Dwyn est devenue aujourd'hui la sainte patronne des amoureux au pays de Galles. Sa fête est célébrée le 25 janvier.

Espace privilégié d’échanges et de commerce jusqu’au XVIIIe siècle, la foire devient au XIXème siècle un lieu festif, consacré essentiellement au divertissement. Cette transformation est le reflet du changement de régime politique et économique opéré dans la société.

D’abord avec la Révolution Française, qui insuffla sa nouvelle idéologie de liberté et de laïcité aux grandes manifestations populaires, succédant aux fêtes religieuses ; ensuite avec la Révolution Industrielle, qui provoqua le déplacement en masse des populations rurales vers les centres industriels des grandes villes.

L’urbanisation entraîne le déracinement des gens et la perte des valeurs traditionnelles, laissant un vide et la voie libre à des idées laïques basées sur la nouveauté et la modernité. On assiste alors à la naissance d’un phénomène social : la Fête Foraine.
Entre 1850 et 1900, elle devient le canal privilégié pour véhiculer une nouvelle image du bonheur, née de l’idée du Progrès dans une société qui aspire au Paradis Moderne. En même temps qu’elle diffuse les nouveautés de l’ère industrielle, la Fête Foraine offre à ces populations, victimes de l’industrialisation, une échappée dans un univers de liberté, d’excès et de rêverie baroque. À son apogée à l’ère de « la Belle Époque », la Fête Foraine apparaît comme le miroir des désirs de tous ceux qui veulent s’émerveiller ou s’encanailler.

Tel un puzzle, l’Art Forain est la fusion de la foire ancienne, de la fête de cour, des fêtes populaires et religieuses, de l’univers des contes de fées, de la fête révolutionnaire et de la vie quotidienne. C’est à toutes ces racines qu’il va puiser afin de donner naissance à un art nouveau.
Perméable à tous les courants, l’Art Forain trouve son originalité dans les transpositions et chevauchements de styles: l’antique, le néo-classique, le baroque, le romantique, le symbolique, le folklorique, le réaliste. Alliant universalité et traditions locales, l’Art Forain régénère tous les styles avec bonheur et gaîté. Il en sort un art du sublime excès que réinvente une atmosphère extravagante et ultra baroque.

Après la 2ème Guerre, on constate la disparition progressive de la plupart des théâtres, musées, ménageries, cinématographes et autres, car ces spectacles nomades quittent la scène foraine pour se sédentariser. Sur le champ de foire subsistent encore les jeux (loteries et tirs), mais on voit se développer de plus en plus d’attractions où dominent les sensations de vertige et de vitesse.
De l’étonnement et de l’invitation au voyage immobile d’autrefois, la Fête Foraine actuelle est passée à la proposition d’une aventure physique, avec des attractions mettant le public dans des situations extrêmes et capables de susciter chez lui l’esprit de performance et d’exploit sans risque.
La Fête Foraine invite à chaque instant au voyage et propose tous les moyens de partir : par terre, par l’eau, par l’air et par le rêve. Dans le temps d’un tour de manège, tout devient possible : on peut s’aventurer sur les routes à cheval, à vélo, en voiture, en moto et en train; on peut se lancer à l’eau et devenir matelot, canotier ou gondolier; on peut goûter l’ivresse de l’air en montgolfière et en avion ou côtoyer la lune et les étoiles à bord d’une fusée.

Chaque apparition d’un nouveau mode de locomotion suscite l’étonnement, depuis les trains, les voitures, les motos, les hélicoptères jusqu’aux fusées et soucoupes volantes. Toujours dans l’esprit de modernité, les forains ont largement utilisé ces découvertes pour rendre leurs manèges plus attractifs et ont contribué à les populariser. Dans la même année de l’invention de la bicyclette (1861), on voyait plus de vélos sur les manèges que sur les routes.
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire