lundi 29 mai 2017

Le monument américain de Montfaucon, la guerre des mines à Vauquois


Le monument américain de Montfaucon (World War I Montfaucon American Monument) est un monument commémorant la victoire américaine au cours de l'offensive Meuse-Argonne, durant la Première Guerre mondiale. Il est situé à Montfaucon-d'Argonne (Meuse), en Lorraine, à environ 11 kilomètres du cimetière américain de Romagne-sous-Montfaucon (Meuse-Argonne American cemetery and memorial) et à environ 33 kilomètres au nord-ouest de Verdun.

Ce monument a été érigé et est entretenu par l'American Battle Monuments Commission, une agence gouvernementale américaine.


Le monument fait face à la ligne de front de la Ière armée américaine au matin du 26 septembre 1918, lorsque débuta l'attaque dont il commémore la victoire, l'offensive Meuse-Argonne. Celle-ci dura jusqu'au 11 novembre 1918 et força l'ennemi à effectuer une retraite de son front.




Il est constitué d'une colonne dorique en granit massif, surmontée d'une statue symbolisant la Liberté, qui domine de plus de 60 mètres les ruines de l'ancien village.



Sur les murs du foyer est figurée une carte gravée des opérations, avec un récit et un hommage spécial aux troupes américaines qui ont servi ici. La plateforme d'observation du mémorial peut être atteinte à certaines heures par un escalier de 234 marches, d'où les visiteurs jouissent d'une vue sur la quasi-totalité du terrain conquis lors de cette offensive.



La butte de Vauquois en Argonne se situe sur la ligne de front entre la Marne et Verdun. Les troupes allemandes s’y installent dès septembre 1914. Elle devient dès lors un observatoire stratégique qu’il s’agit de contrôler.

Le village de 168 habitants installé sur le sommet est détruit une première fois lors des combats de septembre 1914. La ligne de front se stabilise et les combattants s’enterrent rapidement et aménagent leurs secteurs, les Allemands creusant près de 17 kilomètres de galeries, installant cuisine, salles de soins, lieux de repos, chapelle.


Face à l’impossibilité d’emporter la victoire en surface, les armées allemande et française utiliseront alors les mines à partir de mars 1915 jusqu’en avril 1918. Le sommet de la butte est ainsi littéralement arasé, ne laissant pas même apercevoir les ruines du village.



La bataille de Vauquois est une bataille de la Première Guerre mondiale sur le front Ouest, marquée par une guerre de position de l'automne 1914 jusqu'au printemps 1918.

Elle se déroule sur la butte de Vauquois à 25 km à l'ouest de Verdun : cette butte, tenue par les troupes allemandes à partir de fin septembre 1914, est attaquée sans succès par les troupes françaises en octobre 1914. En février 1915, les troupes françaises atteignent le sommet de la butte avec de fortes pertes, mais ne peuvent en faire partir les Allemands. À partir d'avril 1915, devant ce statu quo, les combats se poursuivent par une « guerre des mines » jusqu'en avril 1918.


Guerre des mines de 1915 à 1918 - Avril 1915 marque le début de la guerre des mines, avec un avantage initial aux Français. D'étroites galeries sont creusées sous les lignes ennemies et remplies de caisses d'explosifs. Le temps passant, le sous-sol de la butte est creusé toujours plus profond dans la gaize d'Argonne (une roche sédimentaire siliceuse (type grés), affleurant rarement en surface. Cette rareté caractérise l'Argonne) jusqu'à 100 mètres de profondeur du côté allemand.

Le 3 mars 1916, une première grosse mine allemande avec quatre tonnes d'explosif explose à l'est de la butte tuant onze soldats français. Les Français répliquent le 23 mars en faisant exploser sous la position fortifiée allemande de l'église, douze tonnes d'explosifs, tuant 30 hommes. Le 14 mai les Allemands font exploser à l'ouest une mine contenant 60 tonnes d'explosifs détruisant et ensevelissant une partie de la 1re et 2e lignes françaises et 108 soldats. L'explosion est ressentie à plusieurs kilomètres à la ronde et creuse un cratère de plus de 25 mètres de profondeur et 100 mètres de large. C'est la plus puissante explosion de cette bataille. Les mois suivants, d'autres mines explosent mais de moindre ampleur. Dans chaque camp, on surveille le travail de sape de l'adversaire, des contre-mines ou camouflets sont creusés. Les accidents sont aussi nombreux lors du percement des galeries dans une butte fragilisée par les nombreuses mines et explosions ou lors du transport des explosifs dans ces boyaux étroits.


Dans les deux camps germe l'idée, en 1917, de purement et simplement araser la butte. Les Français envisagent de creuser trois mines à 40 mètres de profondeur et de les remplir de 140 tonnes d'explosifs mais le projet est abandonné faute de main d'œuvre suffisante. Les Allemands planifient eux de creuser trois galeries à -100 mètres, pour des fourneaux d'un total de 160 tonnes d'explosif. Le projet n'est abandonné qu'en mars 1918 alors que les galeries sont pratiquement achevées. Au total, 519 explosions souterraines se sont produites à Vauquois (320 françaises et 199 allemandes), utilisant plus de 1 000 tonnes d'explosifs.

En avril 1918, la guerre des mines cesse. En mai-juin 1918, des troupes italiennes relèvent les troupes françaises, remplacées par les troupes américaines, qui s'emparent de la butte le 26 septembre 1918 : un pilonnage d'artillerie allié détruit de nombreuses entrées de galeries et la butte est prise, après une résistance acharnée d'une petite garnison de la garde impériale allemande.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire