vendredi 19 juillet 2024

240719-Les Fêtes maritimes sont dans l’ADN des Brestois

Les Fêtes maritimes sont dans l’ADN des Brestois.

Après huit ans sans Fêtes maritimes, le maire de Brest apprécie de pouvoir à nouveau hisser la grand-voile dans la capitale du Ponant.

Après huit années d’attente, on renoue enfin avec les fêtes. Une nécessité après la crise de la covid qui avait contraint à annuler l’édition 2020. Les Fêtes maritimes, ce grand rassemblement populaire (712 000 visiteurs en 2016) font partie de l’ADN brestois et du paysage estival tous les quatre ans. Aujourd’hui, cela fait plaisir de retrouver l’ensemble des bénévoles (au nombre de 2 300) sans lesquels on ne serait pas là…






L’ambiance – « Matelot le vent est bon, la cambuse pleine de jambon », s’enthousiasme la chanson des marins. Elle ne croyait pas si bien dire. Bien sûr, cette « Cambuse », capitale du sandwich depuis 1992 est au sec, à terre, plantée au milieu des bistrots sur le quai de la Douane. Ancestrale alimentation, elle a surmonté les modes et usages de la course du temps. A su se changer un peu aussi à mesure que la sociologie du port de co’ se modifiait. Au début, c’était assez bonhomme ; les dockers et les ouvriers du port déboulaient en grappe. Et puis les secrétaires sont arrivées. A la « Cambuse » chacun trouve le nécessaire. Du sucre, du café, du dentifrice, mais aussi des bières locales et du vin de producteur. La « Cambuse » a vu le port changer et s’inscrire peu à peu dans un endroit plus fréquenté tant par les employés que par les noctambules. C’est mieux maintenant. Mais le moins bien, ce sont le Fêtes, si l’on excepte le chiffre d’affaires, et encore… En 1992 et 1996, c’était plus marin, plus chaleureux. À partir de 2000, la fête a pris un tournant plus commercial, les grands voiliers sont réservés par les entreprises. Enfin business is business, et ça reste quand même un super moment.







Le milieu de la navigation est traditionnellement un monde masculin. Mais, petit à petit, les femmes, présentes en nombre aux Fêtes maritimes de Brest 2024, font leur trou dans l’eau.

Fêtes maritimes de Brest : les femmes s’imposent dans le monde de la navigation.

Née dans une famille de marins, Carmen raconte avoir dû s’imposer très tôt dans le milieu nautique. « À 12 ans, j’ai commencé à serrer la main aux hommes qui voulaient me faire la bise », se rappelle celle qui dit « avoir de la poigne » aujourd’hui. Elle explique avoir grandi entourée de femmes fortes, qui dirigent leur propre bateau. « Même si je sais que c’est un monde de gars », ajoute-t-elle. Selon une étude, les femmes représentaient, en 2020, 10 % des effectifs dans les métiers de navigation. « Les statistiques évoluent, même si c’est assez lent mais l’importance de la mixité en mer est de plus en plus prise en compte ».









Les flops des Fêtes maritimes de Brest 2024 - Moins de très gros bateaux

Un nombre de très grosses unités à la baisse, avec notamment l’absence des grands navires russes pour les raisons que l’on connaît. Le manque s’est particulièrement ressenti en rivière de Penfeld moins garnie que les autres années.

Pas de tarif du soir - Beaucoup de festivaliers ont émis le souhait de payer moins cher l’accès au site pour une arrivée tardive au village. Pourquoi ne pas imaginer un tarif plus abordable pour ceux qui ne peuvent arriver qu’en soirée sur les Fêtes, après le travail ou en famille pour voir le spectacle du soir ?

Des prix élevés dans certaines cantines - Il fallait bien étudier les tarifs au moment de passer à table, et bien regarder avec quoi on partait de telle ou telle échoppe. Certains bols ou des crêpes plus que faméliques en ont en déçu plus d’un.








Le spectacle de drones a produit son effet - Parfaitement dans l’air du temps, le spectacle de drones du premier soir, vendredi 12 juillet, a séduit bon nombre de festivaliers. Certains rêvent d’un mix drone-feu d’artifice classique, afin de mettre tout le monde d’accord.

Le stand de la Marine nationale a fait le plein- La Marine n’a pas fait les choses à moitié avec des espaces d’exposition fournis et totalement pris d’assaut. Les bateaux visitables de la Marine ont également fait le plein durant les six jours de Fêtes.

C’est du propre !- La propreté du site ne s’est jamais démentie pendant les festivités, grâce à la présence à pied et en calèche, d’un personnel visible et incitatif. Propreté irréprochable à quai, comme en mer, dans les bassins !








Un peu d’histoire.

Juillet 1992 : les bateaux arrivent en nombre à Brest. Une coque noire, pas encore mâtée, touche l’eau un certain 14 juillet. La goélette La Recouvrance deviendra l’un des emblèmes de la ville. La réplique historique a été construite sur place par le Chantier du Guip. Le patron de ce chantier naval : « Les fêtes de Brest ont refaçonné notre chantier. Voir ces bateaux arriver, naviguer et ces milliers de gens affluer, c’est toujours un grand moment. »

Cette première édition de 1992 est un raz-de-marée, une prise de conscience d’une identité maritime trop longtemps refoulée. Une autre digue cède lors de cette première édition à Brest. Les rives de la Penfeld, autrefois chasse gardée de ma Marine nationale, s’ouvrent pour la première fois au grand public, le temps de la fête.

Depuis 1992, tous les quatre ans, Brestois et des centaines de milliers de visiteurs cheminent en procession jusqu’au pont de Recouvrance, en progressant dans le tunnel du château.

1996 consolide encore les bases d’un événement culturel qui fait rayonne Brest bien au-delà des frontières. De toute l’Europe, Brest devient le port où bateaux et marins aiment à se retrouver.








Édition 1992 - Douarnenez n'étant plus assez vaste pour accueillir tant de bateaux, le festival rejoint donc le port de Brest. La première édition se déroule du 10 au 14 juillet 1992. La SARL Grand Large est créée par Jakez Kerhoas et Anne Burlat qui sert d'assistance à l'évènement Brest & Douarnenez 1992 et aux suivantes.

Au cours de ce rassemblement, eut notamment lieu la mise à l'eau de La Recouvrance, goélette à huniers réplique d'un aviso du début du XIXème siècle, Recouvrance étant un des quartiers de Brest.

De nombreuses répliques de bateaux traditionnels, construites à cette occasion, selon les règles traditionnelles du patrimoine maritime, sont présentes comme la Belle Angèle, la Belle-Étoile, le Corentin, le Dalh-Mad, Le Grand Léjon, le Marche-Avec, le Neire Mâove, Le Renard, Karreg-Hir (BR732721), France 1…

La Marie-Claudine (BR787127Y), réplique de chaloupe non pontée à deux mâts de 9,6 m construit en 1991, sera la plus primée du concours.

La Pauline, réplique d'un bateau pilote de la Baie de Saint-Brieuc, a été classée deuxième de sa catégorie.

Ivlia, réplique d’une galère antique grecque, participé à Brest 92.

Pour la première fois, l'amirauté ouvre les quais du port militaire aux bateaux et aux visiteurs.

Douarnenez prolonge la fête maritime en accueillant les bateaux après le festival maritime à Brest.

Statistiques : 1 500 voiliers - 10 000 marins - 400 exposants - 1 500 musiciens - 420 000 entrées.









Édition 2000 - Brest 2000.

Lors de l'édition de Brest 2000, du 13 juillet au 17 juillet 2000, une trentaine de yoles de Bantry, construites dans toute la France à la suite d'un concours du magazine Chasse-Marée, se sont affrontées dans des régates voile et aviron.

Juste avant cette édition, les 7, 8 et 9 juillet10, est organisée une fête-souvenir pour célébrer le 20e anniversaire de cet évènement rassemblant quelque 150 voiliers.

Édition 2004 - Brest 2004.

À l'occasion de Brest 2004 (du 10 juillet au 15 juillet), le festival a accueilli environ 2 000 voiliers de 30 nations différentes. Une grande parade maritime a eu lieu de Brest à Douarnenez le 16 juillet.

Édition 2008 – Brest 2008.

La cinquième édition des Fêtes maritimes de Brest a eu lieu du 11 juillet 2008 au 17 juillet 2008. Brest 2008 s'achève par une régate autour de la presqu'île de Crozon. Une partie des bateaux rejoint le port de Douarnenez dans lequel se déroule un rassemblement du même type.

Les pays invités étaient le Vietnam, Madagascar, Norvège, Croatie et la région espagnole de la Galice.

Quelques chiffres :

2 000 voiliers traditionnels ou d’inspiration classique, 50 grands voiliers et caboteurs armés au charter.

28 nations représentées : Allemagne, Australie, Belgique, Brésil, Croatie, Danemark, Espagne, Finlande, France, Irlande, Italie, Japon, Luxembourg, Madagascar, Monaco, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Norvège, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, Russie, Suède, Suisse, Trinité, Ukraine, États-Unis, Vietnam.

15 000 marins - 300 exposants - 2 000 animateurs, musiciens, artistes - 800 journalistes du monde entier - 350 entreprises associées à la manifestation - 5 000 bénévoles des associations locales - quatre parades nocturnes et deux feux d’artifice.









Les Fêtes maritimes de Brest, bien plus qu’un rassemblement de bateaux.

L’édition 2024 s’affranchit de l’image d’une fête entièrement vouée au patrimoine maritime. Elle tend à rendre compte de toute l’intensité et toute la diversité des disciplines artistiques en lien, de près ou de loin, avec le monde marin et les territoires maritimes. De la danse, de la musique, des arts de rue, des ateliers participatifs… une programmation riche, éclectique et tous publics.

Escales Maritimes, célébrer l’océan comme trait d’union entre les peuples.

Chaque jour, au sein de 5 Escales, une scénographie créative et immersive plongera petits et grands à la découverte des cultures et des savoirs. Ils voyageront, exploreront, mais surtout, partageront des moments uniques et festifs au sein des Escales : Atlantique, Pacifique, Polaire, Méditerranée, Manche et mer Celtique.

Embarquez pour un tour du monde tout en restant à quai, et ce, en découvrant leurs traditions, le patrimoine culturel et gastronomique, grâce à une scénographie créative et immersive. Les animations, expositions et ateliers en journée seront suivis en soirée de concerts, sur quatre scènes différentes, selon l’ambiance choisie. Dépaysement garanti !




VILLAGE MARINE 2024 - Brest, port militaire et base opérationnelle.

Cet espace réunit un panel très varié des métiers de la Marine nationale mais également de l’ensemble des directions et services œuvrant au quotidien pour permettre aux bâtiments, sous-marins, aéronefs ou fusiliers-marins de la Marine nationale d’accomplir leurs missions au quotidien.

Il laissera également une belle part à l’innovation avec la présence de la Direction Générale de l’Armement (DGA) qui prépare l’avenir de nos Armées.

Les rencontres sont au cœur des échanges avec le public. Il est également possible de visiter certains bâtiments de combat et voiliers de la Marine nationale présents sur les Fêtes maritimes.