Randonnée du 5 avril
2017, départ de l’établissement ostréicole au niveau de Kerouguélen
(Carantec), sur le GR34, le Pont de la Corde, la cale Saint-Yves, puis la Croix
de Trégondern et repas au restaurant routier de Kerisnel à l’issue de 12 km.
L’après-midi, direction Saint-Pol-de-Léon, visite de la Chapelle du Kreisker et
de la Cathédrale Saint-Paul-Aurélien, puis le tour du parc de 37 hectares du
Château de Kernévez, puis la cale Saint-Yves, le Pont de la Corde et
l’établissement ostréicole au niveau de Kérouguélen (Carantec) pour une
distance de 14 km.
Ancienne station balnéaire des années 1900, Carantec est connue pour son
micro-climat dû à l'influence de la dérive nord atlantique, ses plages de sable
et son patrimoine historique particulièrement riche. La station dispose aussi
d'une côte à falaises qui offre des paysages remarquables (la chaise du Curé et
la pointe de Pen-al-Lann), cette dernière disposant de points de vue sur la
baie de Morlaix, la Rivière de Morlaix, le château du Taureau et l'île Louët.
L’île Callot,
accessible depuis le continent par une chaussée submersible qui permet de
franchir la "Passe aux moutons", s’étend sur 2 125 m de long et
mesure de 150 à 300 m de large. L'île est composée de deux îlots de granite
reliés par un cordon dunaire. C'est une terre pleine de charme qui est
essentiellement constituée de petites criques, de dunes, d’ajoncs, de champs et
de pâturages et qui offre aussi des plages. La pointe nord permet de découvrir
enfin un paysage partagé entre les dunes sauvages et les ensembles de massifs
granitiques battus par les vagues. Le granite de l'île Callot, réputé pour sa
qualité et sa quantité a servi pour la construction de nombreux monuments de la
région dont le Château du Taureau, la Manufacture des tabacs de Morlaix, les
églises de Henvic, Taulé, Guiclan, Plouezoc'h et les traces des anciennes
carrières demeurent visibles.
L'île Callot a
servi de tout temps de refuge pour les populations menacées comme en témoigne
l'éperon barré situé dans le nord de l'île : cette fortification
protohistorique de l'âge du fer est constituée par une double ligne de remparts
en terre et deux fossés.
Le château du Taureau
est une île-forteresse qui dépend administrativement de la commune de
Plouezoc'h. Elle fut bâtie par les bourgeois de Morlaix en 1542 afin de
défendre l'entrée de la Rivière de Morlaix des invasions anglaises.
« L'an 1541, les Nobles Bourgeois de la ville de Morlaix,
qui depuis que leur ville eût esté brûlée par les Anglois l'an 1521, avoient de
coustume en temps de guerre d'aller faire le guet au Bas de la Rivière, ceux de
la ville close de Saint-Martin, assistez des paroisses de Taulé, Henvic et
Karantez (Carantec) à Penallan en Trecarantec (Trégarantec); et les habitans
des faux-bourgs de saint Mathieu et saint Melaine, assistez des paroisses de
Plou-Jean (Ploujean), Plouezockh (Plouezoch) et Plougaznou (Plougasnou) à
Bar-ar-Menez ; ennuyez de ces guets furent conseillez par un Religieux du
Convent de saint Dominique dans leur ville nommé Frère Nicolas Le Trocler, de bastir
un fort sur un rocher qui est à l'entrée du havre dudit Morlaix nommé le Toreau
vis-à-vis de la pointe de Karantec. Cet avis fut trouvé bon et fut présenté
requeste au Roy pour en avoir la permission. »
Le 27 août 1922 est inaugurée la "route de la Corniche"
qui désenclave Carantec en direction de Morlaix et en 1927, la mise en service du "Pont de la Corde" sur la
Penzé contribue à désenclaver Carantec en direction de Saint-Pol-de-Léon et
Roscoff.
Le bas de l'aber sert de zone de mouillage pour de petits
bateaux. Deux cales, la cale de Saint Nep et, un peu plus en amont, la cale de Saint Yves, facilitent le
débarquement sur le territoire de Saint-Pol-de-Léon, sur la rive gauche. Elles
ont été construites à la fin de la guerre de 14-18 dans la cadre du débarquement
en novembre 1917 à Brest de 780 000 soldats américains et de la sécurisation de
convois logistiques vers Cherbourg. Le passage du la Corde à Penzé avait été
choisi pour servir à la marine française de poste de combat aérien. Transformé
le 1er août 1918 en Centre d'aviation maritime (CAM), le poste a mené trois
missions de combat.
Sur la rive droite dans le prolongement de la cale de Saint Yves, la cale de
Coatigariou, en Henvic, est le dernier vestige de l'ancien bac de la Corde.
Quatre cent cinquante mètres en amont, une seconde cale, au débouché de l'anse
Sainte Marguerite, fait du quartier de Kerantreiz un mouillage pratique. Entre
les deux, à hauteur du pont de la Corde,
un petit quai se prolonge d'une troisième cale.
Le pont de la Corde :
Il y a eu, reliant les territoires d'Henvic et de Plouénan par-dessus l'aber,
deux ponts dénommés pont de la Corde. Le premier pont de la Corde est ouvert le
30 octobre 1927.
La vasque du Kreisker
provient du manoir de Kerliviry en Cléder qui appartenait à Mgr de Guébriant,
frère du maire de Saint-Pol, Alain de Guébriant. Elle a été transférée au pied
de la chapelle en 1912 par un attelage de 43 chevaux au prix d’un acheminement
héroïque qui dura un mois pour une vingtaine de kilomètres. On dit que le frottement
des roues provoqua l’incendie du chariot au cours du voyage. La vasque n’avait,
initialement, que trois coupes. Un quatrième morceau qui servait de fontaine à
l’une des maisons de garde du parc de Kernévez fut installé au sommet à la
Libération. La vasque est posée sur l’emplacement de l’ancien cimetière de la
chapelle du Kreisker.
Kernévez est un château de styles principalement néo-classique, à l'entrée de la ville de Saint-Pol-de-Léon. Le château de Kernévez a été construit peu après 1850 pour la famille de Guébriant sur l'emplacement du château de La Villeneuve. Le parc paysager de 37 hectares qui l’entoure et qui descend jusqu’à la mer est dessiné par les frères paysagistes Denis et Eugène Bühler au milieu du XIXe siècle. L’appel aux concepteurs parisiens reflète la coupure avec la tradition architecturale locale. Le site a été classé en 1973 et le parc est inscrit à l'ISMH depuis 1997 ainsi que le château et les constructions annexes (dépendances). Il possède, outre une grande variété d’arbres, une roseraie, les vestiges de la chapelle de Kerliviry, des écuries en moellons de granit, un étang, un dolmen en dalles de schiste...
« Le clocher est,
sans contredit, le plus bel ouvrage de ce genre que nous possédions en France.
» Voyage en Bretagne, Édouard Vallin, 1859.
« Mais la merveille de Notre-Dame-de-Creizker,
c'est son clocher, le plus beau, peut-être, que nous possédions en France. »
Les côtes de la France. De Cherbourg à Saint-Nazaire, S. de Lalaing, éditeur J.
Lefort, 1886-1890.
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