Les crises politiques internes et les guerres menées sur
plusieurs fronts au cours de la deuxième moitié du IIIème siècle
après J.C. conduisirent Rome à abandonner ses territoires de la rive droite du
Rhin. Une grande partie de l’actuel Land du Bade-Wurtemberg ne faisait ainsi
plus partie de l’actuel Land de Germanie supérieure. Le cours du Rhin supérieur
autrefois bordé de forêts alluviales et ramifié en de nombreux bras devint une
frontière à cette époque. Des ouvrages militaires et infrastructurels furent
construits pour sécuriser cette frontière. Le Münsterberg (mont de la
cathédrale) de Breisach faisait partie des deux catégories.
Dans l’Antiquité
tardive, une forteresse s’étendait sur 3 hectares sur le côté sud du mont.
L’édifice central de cette fortersse se trouvait à l’extrémité sud du mont, à
l’emplacement actuel des édifices publics les plus importants de
Breisach : la cathédrale et l’hôtel de ville. Le site a été fouillé par
Gerhard Fingerlin (Landesdenkmalamt Freiburg) en 1969/70 puis par le
Département d’Archéologie des Provinces Romaines de Fribourg entre 2005 et 2007.
Le tracé des fondations est reconstruit au niveau du sol à la manière d’un mur
romain. La construction est divisée en deux parties principales. Sur la partie
sud, la partie la plus grande, se trouve aujourd’hui la cathédrale
Saint-Stéphane. Il s’agit des trois ailes subdivisées en espaces regroupées
autour d’une cour intérieure. La deuxième partie de la construction, une autre
zone de cour et d’entrée et des bains, se trouve entre l’hôtel de ville et la
cathédrale. Le bâtiment appartient au type de construction désigné dans l’Antiquité
sous le nom de praetorium.
Ces installations servaient de résidence et
d’hébergement pour les fonctionnaires publiques romains. Les différents locaux
de ces constructions de plusieurs étages servaient de réserves et d’hébergement
mais aussi pour les affaires officielles et les cérémonies religieuses. Le
praetorium réunissait ainsi les fonctions d’hôtel de ville et de cathédrale
dans un seul bâtiment.
Les ponts du Rhin à
Breisach. - La première mention du pont près de la porte du Rhin remonte
à 1246. C’était longtemps le seul pont fixe sur le Rhin entre Bâle et
Strasbourg. Après sa démolition en 1700, il n’y eut que des bacs ainsi que,
temporairement, des ponts flottants militaires. Ici fut construit, en 1845, un
« pont mobile », dont la partie centrale restait ouverte pour
permettre la navigation et était desservie par un bac. L’armée d’occupation
française y installa, en 1945/46, un pont flottant. En 1878 un pont ferroviaire
reliait les deux rives du fleuve par la ligne Fribourg-Colmar. Le nouveau pont
routier sur le Rhin est ouvert en 1962. La frontière passe au milieu du Rhin.
Elle était signalée entre 1919 et 1940, par un poste de garde et un poteau
frontière portant les marques de souveraineté.
Presbytère. - Situé auparavant dans l’actuelle RheinstraSe (rue du Rhin),
le presbytère a été transféré en ces lieux en 1589. Le nouveau bâtiment
construit en 1793 n’a été reconstruit qu’en 1817/18, dans le style post
classique. Sur le nom de la place de la basilique : blason de la famille
Rosenbusch zu Notzing (1624), dans le jardin : pierres tombales, dont
celle du maire Johann Paul Axter (1691-1737). Entre 1672 et 1700, à l’époque de
l’occupation française de Brisach, François, Pierre et Charles Dulys,
descendants d’un frère de Jeanne d’Arc, la Pucelle d’Orléans, ont été curés de
la ville.
Grand magasin –
C’est ici que fut construit, en 1462, le Grand Magasin de la commune. Il fut
détruit en 1793. Les ruines sont arasées en 1813. Seul, le portail en grès, de
style gothique, a été conservé. En plus de sa fonction commerciale, le Grand
Magasin était aussi le siège de l’administration financière, où l’on venait
s’acquitter de la « taxe citoyen » donnant droit de cité de Breisach.
L’artiste peintre et graveur de génie, Martin Schongauer, de
Colmar, dû lui-même payer cette taxe dans le grand magasin, lorsqu’il
s’installa à Breisach pour honorer la commande de la fresque du « jugement
dernier » de la cathédrale Saint-Etienne.
Tour de guet. - Ici se trouvait, jusqu’en 1675, la tour de guet, qui servait
aussi de prison, « Lug-in-Land », également dénommée
« Hexentrum » (Tour des sorcières). Des personnes soupçonnées de
sorcellerie, principalement des femmes, ont été, au 16ème et au 17ème
siècle, enfermées dans des conditions indignes et torturées dans cette tour
dans l’attente de leur procès. Beaucoup d’entre elles ont été condamnées au
bûcher : Anna Kübler, Anna Kobel, née Gerbekh (exécutée le 8 juillet
1903), Magdalena Bürklin, née Röt, (exécutée le 6 juin 1607) et Agatha Knobloch
(exécutée de 23 août 1638). Ayons aussi une pensée pour ces femmes, dont nous
ne connaissons pas toujours le nom et qui furent victimes de la croyance
moyenâgeuse aux sorcières et de la chasse aux hérétiques.
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