La classe Ultim est apparue pour la première fois en 2010 sur la Route du Rhum. Depuis, cette classe s’est structurée : Collectif Ultime dans un premier temps, puis classe Ultim 32/23, elle regroupe les grands trimarans de course.
D’où vient le nom d’Ultime ? - L’histoire trouve sa source…
au Brésil : en novembre 2007, à l’arrivée de la Transat Jacques Vabre à
Salvador de Bahia, Pierre Bojic, alors directeur général de la société Pen
Duick, organisatrice de la transat en double, a l’idée d’ouvrir la prochaine Route
du Rhum 2010 aux grands bateaux pour créer une dynamique. L’objectif est de
promouvoir ces géants afin de faciliter le lancement du tour du monde prévu au
départ de Brest en 2011.
« Ce mot Ultime, nous l’avons inventé avec Pen Duick.
Auparavant, on appelait ces bateaux les géants. Quand on a lancé l’idée de
cette course à Brest, on l’a baptisé « Brest Ultime Challenge ». Et lorsqu’on a
ouvert la Route du Rhum aux plus de 60 pieds, on a appelé cela la catégorie
Ultime. Personne n’utilisait ce terme avant », raconte Roland Tresca, directeur
général adjoint du Groupe Télégramme, organisateur du premier tour du monde des
Ultimes fin 2023 à Brest.
Pour les Ultimes, tout commence donc en 2010, à Saint-Malo,
où la célèbre transat française s’ouvre à une nouvelle catégorie : dans l’avis
de course, il est écrit : « Classe Ultime, multicoques de 60 pieds et plus ».
L’idée est de donner un nouveau souffle aux multicoques, les classes Orma des
trimarans de 60 pieds étant en déclin, et d’ouvrir la transat aux grands
multicoques.
Au départ, Franck Cammas se présente avec Groupama,
maxi-trimaran signé VPLP à la barre duquel il vient de battre le record du Trophée
Jules-Verne (en 48 jours 7 h 44‘ 52’’) avec dix hommes d’équipage. Le défi est
de taille, seul sur une machine de 31,50 mètres.
Avec un mât plus court pour le solitaire, le skipper de
Groupama, qui a installé un vélo dans le cockpit pour border les voiles quand
les forces lui manquent dans les bras, réalise une course parfaite : le 9
novembre 2010 après 9 jours, 3 h 14’47’’ de course, à 16,14 nœuds de moyenne,
Franck Cammas remporte la Route du Rhum devant deux autres Ultimes, ceux de
Francis Joyon (Idec Sport) et Thomas Coville (Sodebo). Les Ultimes deviennent
la catégorie reine.
C’est quoi un Ultime ? - C’est un trimaran (il n’existe pas
à ce jour de catamaran) de 32 mètres de longueur maximale pour 23 mètres de
largeur maximale. La jauge Classe Ultim 32/23 a été entérinée par la Fédération
française de voile le 29 janvier 2018.
Les principales caractéristiques de la classe Ultim sont :
24 m à 32 m de longueur- 23 m de largeur maximum
Garde à la mer supérieure ou égale à 1,70 m (pour les
bateaux mis à l'eau après le 1er janvier 2015)
Tirant d’air ne pouvant être supérieur à 120 % de la
longueur de coque la plus grande trouvée sur le bateau
Des règles modifiables tous les 4 ans (comité de
surveillance, groupe d’experts, puissance du moteur, mouillages, réglage des
appendices mobiles de coque, mode de qualification du skipper…)
Des règles modifiables chaque année, c’est-à-dire toutes
celles qui ne font pas partie des règles inamovibles ou modifiables tous les 4
ans.
Collectif Ultime, Classe Ultim… Suite au succès de la Route
du Rhum 2010, les coureurs et armateurs décident de se structurer. Ainsi, en
2013 naît le Collectif Ultim : on y trouve Banque Populaire, Macif et Sodebo.
Ce Collectif Ultim (sans « e » à Ultime) décide que la longueur hors tout devra
être comprise entre 23 mètres (minimum) et 32 mètres (maximum), ce qui exclut
les MOD 70 et aussi Spindrift 2, plus grand trimaran de course au monde avec
ses 40 mètres. Deux ans plus tard, le Collectif Utlime disparaît au profit de
la Classe Ultim 32/23. Le Collectif est devenu une Classe et le « e » d’Ultime
a disparu.
Qui
court en trimaran Ultime ? - Naviguer en ultime, c’est comme jouer la Ligue des
champions, c’est le top du top. L’exercice extrême, ultime. Naviguer en
solitaire sur ces machines est un art réservé à une certaine élite, les
meilleurs marins. À ceux surtout qui ont l’expérience du large, notamment en
solitaire.
Ils se
nomment Thomas Coville, François Gabart, Armel Le Cléac’h, Yves Le Blévec,
Franck Cammas, Sébastien Josse, Charles Caudrelier et Francis Joyon même si ce
dernier a toujours refusé d’intégrer la classe Ultime 32/23. Arthur Le Vaillant
fait son entrée dans la classe en 2022. D’autres marins comme Anthony Marchand,
Tom Laperche, Jean-Luc Nélias, Thomas Rouxel, Alex Pella ont aussi navigué en
Ultime, en tant qu’équipier sur des transats en double ou en équipage.
Les
courses en classe Ultim - Les Ultimes à la Route du Rhum
La
première compétition des Ultimes fut donc la Route du Rhum 2010, remportée par
Franck Cammas sur Groupama. Quatre ans plus tard, la suprématie des Ultimes ne
se dément pas avec la victoire de Loïck Peyron. Le Baulois a remplacé fin août
Armel Le Cléac’h qui s’est sérieusement blessé à la main.
Pour sa
septième participation, Loïck Peyron s’impose en un temps record de 7 jours 15
h 8’32’’, à bord du maxi-trimaran Banque populaire VII, qui n’est autre que
l’ancien Groupama victorieux avec Franck Cammas quatre ans plus tôt. Peyron
devance d’un peu plus de 14 heures Yann Guichard qui a osé s’aligner au départ
avec son maxi-trimaran de 40 mètres Spindrift 2 et de presque 24 heures
Sébastien Josse sur Edmond de Rothschild, un Mod 70. En 2018, les Ultimes vont
subir de la casse, avec les avaries de Sébastien Josse (étrave de flotteur
tribord arrachée sur Gitana 17),
de
Thomas Coville qui fera escale cinq jours à La Corogne avant de repartir, et
surtout d’Armel Le Cléac’h, victime d’un chavirage sur Banque Populaire IX.
Ces "Formule 1 des mers" peuvent naviguer au-delà de 45 nœuds, soit près de 85 km/h.
Ils trépignaient d'impatience ! Les six navigateurs au départ de l'Arkéa Ultim Challenge se sont élancés ce dimanche 7 janvier 2024 sous un soleil radieux au large de Brest pour la première course autour du monde en solitaire sur trimaran, un périple fou à bord de navires surpuissants. Peu après 13h30, Charles Caudrelier (Maxi Edmond de Rothschild), Thomas Coville (Sodebo), Tom Laperche (SVR Lazartigue), Armel Le Cléac'h (Banque Populaire), Anthony Marchand (Actual) et Éric Péron (Adagio) ont coupé la ligne de départ sur leur voilier de 32 mètres de long avec, devant leur étrave, un parcours de 40.000 km autour du globe.
Il s'agit de la première course autour du monde en solitaire en trimaran.
Comment organise-t-on la course au large la plus extrême en
solitaire et en Ultime ? Le point de départ, c’était de s’accorder avec
les gens qui se sont engagés dans le projet sur les objectifs, sur le niveau d’ambition.
Tout le monde s’est accordé pour dire que Brest, qui était la ville des
records, avait besoin d’un grand évènement au format grande course au large
française et qu’il fallait tout de suite mettre le curseur au niveau des grands
évènements. L’épreuve en tant que telle n’est comparable à aucune autre parce qu’elle
est tellement inédite, parce que c’est le défi sportif le plus extrême jamais
réalisé, une aventure humaine alliée à une grande course.
Cette course n’a jamais eu lieu, ils ne sont que quatre
aujourd’hui à avoir réussi un tour du monde sur des machines similaires, c’est
tellement engagé de naviguer sur ces bateaux à ces vitesses-là, seul pendant 50
jours, cette course sort complètement du lot et elles est définitivement incomparable
et hors du commun.
Les six marins de l’Arkéa Ultim Challenge-Brest ont pris le
départ dimanche 7 janvier 2024 à 13h30 d’une des courses les plus importantes
de leur vie. Véritables pionniers, ils tenteront de boucler leur premier tour
du monde en solitaire, en multicoque et en course.
Six fantastiques à l’assaut d’un défi XXL ! Six
pionniers : Charles Caudrelier, Thomas Coville, Tom Laperche, Armel Le Cléac’h,
Anthony Marchand et Éric Péron, qui resteront à jamais les premiers à s’élancer
sur ce défi XXL.
Charles Caudrelier, favori malgré lui. Charles Caudrelier,
vainqueur de la dernière Route du Rhum, s’apprête à prendre d’assaut son
quatrième tour du monde, le premier en solitaire en multicoque et en course. La
régate ultime qui le fait rêver depuis tout petit. « - Je rêvais de
prendre la barre d’un bateau qui fait le trophée Jules-Verne. Je rêvais du
Vendée Globe. Là, on me propose un Vendée Globe sur les bateaux du Jules-Verne.
C’est génial. »
Thomas Coville, le Tour du Monde est son jardin. Thomas
Coville a été l’homme le plus rapide autour du monde en 2016, en 49 jours et 3
heures. Mais le vainqueur de la Route du Rhum 98 en Imoca rêvait d’une course autour
de la planète en solitaire en Ultime. Avec l’Arkéa Ultim Challenge, le skipper
de 55 ans va enfin le vivre. « - Ce n’est pas la compétition qui m’a plus
tout de suite mais la voile dans un petit club de Saint-Brieuc. (…) Je commence
la compétition et ça marche tout de suite.
Armel Le Cléac’h, surnommé « le chacal », né le 11 mai 1977
à Landivisiau (Finistère), est champion du monde IMOCA en 2008 et champion de
France de course au large en solitaire en 2003 et 2020, il a notamment remporté
la Solitaire du Figaro à trois reprises (2003, 2010 et 2020), ainsi que la
Transat AG2R en 2004 et 2010, et la Transat anglaise 2016. Il est le premier
marin à terminer trois fois le Vendée Globe sur le podium : deux fois deuxième
lors des éditions 2008-2009 et 2012-2013, il remporte la huitième édition en
2016-2017 en 74 jours, 3 heures, 35 minutes et 46 secondes, ce qui fait de lui
le recordman du temps de circumnavigation en solitaire dans cette épreuve. «
- C’est le côté aventure et découverte aussi qui prend le dessus. En 25 ans de
carrière, je ne suis jamais allé au-delà de l’île de l’Ascension en multicoque. »
Pouvait-on prédire un tel succès populaire au village Arkéa
Ultim Challenge Brest ? Les Ultimes et leurs skippers ont fait un carton plein
pour un grand nombre de raisons, à commencer par l’esprit de défi et d’aventure
que porte le format de cette course inédite.
1 – des bateaux impressionnants.
2 – des skippers qui forcent le respect.
3 – un puissant parfum d’aventure.
4 – une date idéale après les fêtes.
5 – la course qui manquait à Brest.
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