Un chargement de 500 tonnes de granit vient d'être débarqué
à la Vallée des Saints, à Carnoët (22). Et avec lui, la promesse d'au moins 14
nouvelles statues en 2016, voire peut-être même plus. « L'île de Pâques bretonne » continue à avancer à pas de géants... Leurs mensurations en imposent : entre 12 et
24 tonnes pour une hauteur de 3,50 m à 4,80 m... 30 blocs de granit au total
viennent ainsi d'être livrés à la Vallée des Saints, à Carnoët. Équarris ou
bruts, « ils reflètent la diversité du
granit de Bretagne », détaille en expert le secrétaire général de l'Unicem
(Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction).
Exemple avec le bleu de Lanhélin (35), le gris-bleu de Louvigné-du-Désert (35),
le rose de Perros-Guirec (22), le blanc et la couleur nuit d'Huelgoat (29), le
beige de Languédias ou encore le gris clair de Cléder (29).
Trois chantiers
cette année 2016 - Cette livraison, qualifiée « d'historique » par
l’initiateur de la Vallée des Saints, est annonciatrice d'un chantier « pharaonique ». Enfin, trois
plus précisément (contre deux les années précédentes) : du 2 au 29 mai, du 13
juin au 10 juillet et du 29 août au 25 septembre. « On monte en puissance », «
14 statues supplémentaires seront sculptées, voire plus, car on a encore de la
marge pour en accueillir d'autres, si de nouveaux mécènes souhaitent passer
commande ». À la fin de l'été, le site
de Saint-Gildas à Carnoët comptera 78 saints monumentaux. « Et d'ici deux
ans, on aura dépassé la centaine. Le projet qui n'aurait pu être qu'un feu de
paille avance à pas de géant ! ». 2016 : 236000 visiteurs
Le 2 août 2016 :
La Vallée des Saints à Carnoët, c'est "une île de Pâques du troisième millénaire". Ce site
touristique regroupe 63 statues monumentales en granit représentant les saints
fondateurs de la région Bretagne. A terme, 1 000 saints bretons peupleront
cette vallée. On se sent tout petit quand on visite la Vallée des Saints, à
Carnoët (22). Et pour cause, les statues de granit qui peuplent le site
avoisinent les trois mètres de haut. Ces personnages en granit représentent les
saints fondateurs de la région Bretagne. Ces moines immigrés de Cornouaille
anglaise, d'Irlande ou du Pays de Galles, aux Vème et VIème
siècle.
1 000 statues à venir - Ils sont actuellement 63 à peupler
cette vallée du centre Bretagne. Le projet prévoit, à terme, 1 000 statues.
Cette "île de Pâques du troisième
millénaire" est le rêve un peu fou de Philippe Abjean, un passionné de
notre région. Personne ne croyait en son projet et pourtant, cette année 2017,
la Vallée des Saints devrait dépasser le cap des 200 000 visiteurs accueillis.
11 mai 2017 : Les œuvres réalisées avec des pierres
bretonnes ont toutes été financées à hauteur de 15 000 euros par des mécènes.
Deux autres chantiers sont programmés du 12 juin au 9 juillet et du 28 août au
24 septembre. Dix autres statues seront réalisées durant ces deux périodes.
2018 : 10ème anniversaire de la Vallée des
Saints, la centième sculpture et de nouvelles perspectives de
développement ! "Une centaine de statues l'année prochaine" - La
Vallée des Saints, communément appelée "l’île de Pâques bretonne", compte actuellement 80 géants de
pierre, dont certains ont plus de 10 ans d’ancienneté. Ce lieu est à la fois
religieux, historique, touristique et artistique.
« Ce n’est pas qu’un lieu religieux. Même si ce sont des
Saints, c’est aussi un lieu où beaucoup d’artistes se sont exprimés d’une façon
extraordinaire. C’est ça qui me frappe ici. C’est la variété des sculptures,
des styles et je trouve que ça peut attirer tout le monde » indique Mgr Laurent
Dognin, Evêque de Quimper et Léon.
Un site chargé
d’histoire : la colline Saint-Gildas. Un tumulus armoricain, un
oppidum celte, une voie romaine, une villa gallo-romaine, une motte féodale,
une bataille médiévale, un sarcophage mérovingien dans une chapelle gothique et
… une île de Pâques au cœur de la Bretagne… On n’est pas dans une énumération à
la Prévert, mais à la Vallée des Saints, à Carnoët, sur le site de
Saint-Gildas. La motte féodale verra passer au milieu du XIXème
siècle, les sociétés archéologiques très avides à cette époque de « vestiges gaulois ». Au début du
XXème siècle, le site accueillera des « rassemblements
néodruidiques » sous la férule du « barde » local Taldir,
François Jaffrenou. Selon certains auteurs, Sébastien Le Balp, chef de file de la révolte des Bonnets rouges de 1675,
aurait harangué une dernière fois ses hommes sur le Tossen Sant-Gweltaz la
veille de son assassinat à Poullaouen… vérité ou légende ?
En 1997, Rémy Lorrinquer, alors maire de Carnoët, aura
l’excellente idée, salvatrice pour le Tossen, de faire acquérir le site par la
commune. Il était temps, la seconde enceinte de la motte avait déjà été arasée
par les tracteurs… Le but de Rémy Lorinquer, décédé en 2011, était de valoriser
le patrimoine local, faire revivre une commune qui, en un siècle, aurait perdu
près de 2000 habitants… Et puis, en 2009, Philippe Abjean est arrivé avec ce
qui n’était qu’un projet, un peu fou, La
Vallée des Saints… Mais ceci est une autre histoire !
Le site de la Vallée
des Saints condense et cristallise le plus intime de l’âme bretonne :
une chapelle, un calvaire, une motte féodale et le souvenir de combats
médiévaux, un belvédère sur une forêt séculaire, des statues-menhirs dont
l’énumération vaut géographie de nos cinq départements… Aux centaines de
milliers de visiteurs qui vont faire battre, chaque année à Carnoët, le
« cœur intelligent » de la Bretagne, il nous appartient désormais de
rappeler leur droit – le droit d’un peuple – à la continuité historique. Et
nous mettrons en place les outils qui le permettront.
« Seuls les commencements sont beaux », écrivait
le poète René Char, appelant de ses vœux des « matinaux ». Ils ont là
les « matinaux » de la Vallée des Saints, ils n’ont d’autre ambition
que de réenchanter la presqu’île du bout du monde. Cette terre de Bretagne accordée au ciel et aux Saints. A l’image
de l’aube grecque où les dieux et les hommes vivaient en communion… « Le succès de la
Vallée des Saints, le fait d’arriver à une centaine de statues en 2018, ce
n’est pas du tout une surprise. C’est la confirmation d’une intuition à savoir
qu’il fallait que le cœur de la Bretagne se remette à battre à nouveau » ajoute
le Président et fondateur de la Vallée des Saints.
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