Ascenseur à bateaux
de type transversal unique en son genre en Europe, le Plan Incliné de Saint-Louis-Arzviller remplace 17 écluses et
offre une sensation unique.
Il s'agit d'un chariot
bac au gabarit d'une écluse classique (41,50 m X 5,50m) qui se déplace sur
une pente d'une inclinaison de 41%. Le dénivelé de 44,55 m est franchi en 4
minutes seulement, et ceci pratiquement sans énergie car on utilise le poids de
l'eau et des contrepoids.
Les dimensions de l'ensemble sont gigantesque, le contraste
est saisissant lorsqu'on observe la manœuvre se déroulant sans bruit, sans
secousse : tout en douceur ! Cet ouvrage fut construit afin de permettre aux
péniches de franchir ce dénivelé et de faire l'économie d'une journée de
navigation entre Strasbourg et Paris. Malheureusement le trafic marchand a
fortement baissé au cours des 20 dernières années. Mais, fort heureusement, le
tourisme fluvial est en plein essor : plus de 10 000 bateaux de plaisances
empruntent le Plan Incliné chaque année.
Le plan incliné de Saint-Louis-Arzviller
est un ascenseur à bateaux qui fait partie du canal de la Marne au Rhin et
permet la traversée des Vosges. Il est situé sur le territoire de la commune de
Saint-Louis, à proximité d'Arzviller, dans le département de la Moselle.
La nécessité de relier
le bassin de la Seine et la grande voie rhénane par un canal date du XVIIIe
siècle. Le roi Louis XVI chargea son ingénieur d’étudier le projet du canal de
la Marne au Rhin mais ce n’est qu’en 1826 que M. Brisson, ingénieur des ponts
et chaussées, fut chargé de la réalisation du canal entre Vitry-le-François et
Strasbourg par la loi du 3 juillet 1838. Son principal concepteur fut
l'ingénieur en chef Charles-Étienne Collignon. Ce canal, qui devait relier la Seine au Rhin, devait franchir deux
obstacles naturels : la ligne de crêtes qui limite le bassin parisien et les
Vosges du Nord par la trouée de Saverne. Le premier des obstacles est franchi
par un souterrain de 4 877 m (entre la Meuse et la Moselle) puis un second de
867 m. C'est entre Niderviller et Arzviller, moyennant deux souterrains de 475
m et 2 307 m, que le canal aboutit dans la vallée supérieure par une échelle de
17 écluses (écartées d'une distance moyenne de 180 m) qui permettait de
franchir une dénivellation de 44 mètres.
Le plan incliné, mis
en service en 1969, a permis de remplacer ces écluses dont le
franchissement était laborieux. Sa construction de type transversal est unique
en son genre en Europe. Elle fut conçue par l’ingénieur général des Ponts et
Chaussées Robert Vadot qui avait été chargé de la canalisation de la Moselle et
sera nommé en 1975 délégué de la France à la commission internationale de la
Moselle.
Il s'agit de faire
monter ou descendre un bac contenant un bateau sur un chariot le long d’une
rampe inclinée à l'aide d'un contrepoids d’équilibrage.
Suivant le principe d’Archimède, la péniche qui entre dans
le bac refoule vers le canal une quantité d’eau équivalente au volume immergé
du bateau. Ainsi, le bac pèse toujours le même poids, qu'il contienne des bateaux
ou non. Dans le principe, le système
pourrait fonctionner sans moteur. En effet, le caisson est un peu plus
rempli d'eau lorsqu'il est en haut, car il s'arrête 20 cm en dessous du niveau
du canal, et un peu moins en bas, puisqu'il s'arrête 20 cm au-dessus du canal.
Les moteurs régulent la vitesse et ont une puissance relativement faible par
rapport au poids transporté. Ce sont deux moteurs électriques d'environ 90
kilowatts chacun.
Chiffres-clés
:
Rampes en béton armé avec rails en acier permettant un
déplacement horizontal de 108,6 mètres sur une dénivellation de 44,50 mètres (soit une pente de 41 % et un angle
de 22°).
Bac en acier de 41,50
m de long, 5,50 m de large et 3,20 m de profondeur (soit 730 m3 de
contenance), chariot en acier, qui donne un poids total de 900 tonnes. Il a une
vitesse de 0,60 m/s (2,2 km/h).
Quatre portes levantes (deux pour le bac et une pour chaque
bief).
Deux contrepoids sur chariots guidés en béton de 450 tonnes
chacun. Chaque contrepoids est raccordé au bac par 14 câbles d’acier de 27
millimètres de diamètre.
Dans la salle des machines, deux treuils entraînés chacun
par un moteur électrique de 90 kW assurent la manœuvre et n’ont que le
frottement et l’inertie à vaincre pour déplacer la charge.
Un groupe électrogène permet de garantir le fonctionnement
du plan incliné en cas de longue coupure de l’alimentation en électricité.
À l’origine, deux bacs avaient été prévus pour le transport
des péniches mais, avec le déclin du transport fluvial, un seul fut construit
et mis en fonction. De nos jours, il est utilisé essentiellement pour le
transport des bateaux de plaisance.
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