Le fort de Douaumont
est un fort Séré de Rivières situé sur la commune de Douaumont, près de Verdun.
Après la guerre de
1870 qui a vu la perte de l'Alsace et de la Moselle, un plan de défense de la
frontière est établi par le général Raymond Adolphe Séré de Rivières qui fait
construire 38 forts et ouvrages sur un périmètre de 40 kilomètres autour de la
ville de Verdun. Parmi eux, le fort de Douaumont est l'ouvrage le plus grand,
mais non le plus puissant comme l'affirment certaines cartes postales de propagande.
Sa construction commence dès 1885 et se termine fin 1913. Il devient par sa
place dans le dispositif, un fort important de la région verdunoise en 1914.
Le fort de Douaumont
n'est pas l'ouvrage armé le plus important et le plus puissant de toute la région
de Verdun, bien qu'il présente sur une longueur de 400 mètres et plusieurs
kilomètres de galeries sur ces deux niveaux inférieurs. Il demeure un des forts
les plus vastes de la place de Verdun avec une superficie de trois hectares.
Son artillerie
composée d'une tourelle de 155C, une tourelle de 75 et une casemate de
flanquement dite « de Bourges » armée de deux canons de 75 sur affûts
appropriés, est inférieure aux forts de Vacherauville (deux tourelles de 155,
une de 75 et deux casemates de Bourges) et du Rozelier (possédant le même
armement que Douaumont mais possédant en plus des canons sur sa périphérie). La
carapace de protection du fort de Douaumont est épaisse de plus de six mètres
(pierres, sable, béton spécial et terre), mais a, en grande partie, disparu
suite aux divers bombardements et au prélèvement du sable pendant l'occupation
allemande durant le premier conflit mondial. Le fort permettait de loger 800
hommes environ mais en 1916, il y en eut parfois jusqu'à 3 000, voire 3 500.
Après la reprise du
fort par les troupes françaises de nombreux travaux de renforcement et de
défense furent entrepris. Par exemple dans le couloir central, il y a des
chicanes avec des créneaux pour mitrailleuses et grenades. Dans certaines «
niches » se trouvent des échelles grâce auxquelles on accède aux étages
inférieurs. Malgré le bombardement, le bruit à l'intérieur du fort restait
diffus et sourd, tant que les obus explosaient à l'extérieur et n'arrivaient
pas à pénétrer dans les œuvres vives du fort.
La vie dans le fort :
Le fort contenait des citernes en béton. Cependant, avec les bombardements,
elles furent rendues inutilisables (fissurées par les vibrations) et les
ravitaillements en eau étaient particulièrement difficiles, rationnant les
occupants à 250 ml d'eau par jour. À cette époque, on utilisait pour
l’éclairage des bougies et des lampes à pétrole qui, à cause de la
surpopulation et d'inévitables dégradations, n'étaient que peu ou pas
utilisées. Les Allemands, remédiant à cet état, avaient mis en service au fort
des groupes électrogènes. Au moment de la reprise du fort par les troupes
françaises le 24 octobre 1916, ils en avaient amené d'autres plus puissants qui
étaient en cours de montage et qui leur auraient permis d'électrifier quasiment
tout le fort.
La ventilation
était assurée par des ventilateurs à main. Les toilettes existaient à
l'intérieur du fort, mais en nombre insuffisant (quatre) et dans un état de
saleté repoussante, les Allemands remédièrent à ce problème en installant plus
de vingt toilettes à l'extérieur, à l'abri du bombardement, et condamnèrent
celles de l'intérieur.
Le fort présente aussi une pièce, aménagée par les troupes
allemandes, dans laquelle on
désinfectait les uniformes et le personnel avec de la vapeur d'eau chaude.
Le fort servait de
lieu de passage et de repos à l'infanterie allant en ligne, le seul endroit
où une troupe pouvait se reposer sans danger. La sortie en était difficile,
l'artillerie française tenant sous son feu les issues du fort. Aussi pour
réduire les pertes à la sortie du fort, les Allemands entreprirent la
construction d'une communication souterraine, appelée « Tunnel sud » dans l'axe
même du fort. Fin octobre, 60 mètres seulement étaient achevés. Il fut prolongé
par les Français après la reprise du fort, à 250 mètres environ au sud du fossé
de gorge du fort.
Armement : Le fort renferme la tourelle Galopin. Ces tourelles furent construites de 1907 à
1909. C'est un canon de 155 R, ce qui veut dire 155 raccourci, qui se trouvait
en haut sous la coupole, et était orientable à 360°.
Il s'agit d'une
tourelle à éclipse qui monte pour tirer et redescend aussitôt. La manœuvre
pour monter la tourelle était effectuée par quatre artilleurs à l'aide d'un
système de cabestans et des démultiplications. En tournant, ils faisaient armer
un contrepoids de lancement. Au moment de mettre la tourelle en batterie
(position haute permettant le tir), le contrepoids déverrouillait à son tour
les deux gros balanciers et leurs contrepoids. Ceux-ci, descendaient et
faisaient monter la tourelle (le principe d'un tire-bouchon à bras). La coupole
montait dépassait le point de tir de quelques millimètres, faisait sortir un
coin et redescendait se caler sur celui-ci : elle est prête au tir.
Pour la descendre, il suffit d'effacer le coin et la tourelle
redescendait plus bas qu'en position d'éclipse, faisant ressortir un autre
coin, remontait de quelques millimètres et se calait dessus. Le système est
simple, c'est l'équilibre des deux contrepoids avec le poids de la tourelle.
Ainsi on a 37 tonnes de contrepoids et
37 tonnes de tourelle. Les obus utilisés étaient montés depuis l'arrière un
par un à l'aide d'une noria (monte-charge fonctionnant sur le principe d'une
roue à aube) puis arrivés à l'étage intermédiaire, passés dans une seconde
noria jusqu'à la chambre de tir. Un obus de 155 (modèle « lourd » exclusivement
utilisé dans les tourelles) pesait 43 kg et le canon lui donnait une portée de
7,2 km. Le tir de ces tourelles était relativement rapide. Il n'y avait aucun
inconvénient au moment du tir, les effluves de la combustion de la poudre dus
aux tirs étaient chassés à l'extérieur (encore plus quand la culasse était
ouverte) et un système de ventilation assurait une bonne ventilation du reste
du local.
Le bruit à
l'intérieur de la tourelle était tout à fait acceptable, la volée du tube
étant à l'extérieur et enchâssée dans une rotule, 80 % du bruit était chassé à
l'extérieur. Les tourelles de 155 de ce type étaient même moins bruyantes, pour
les servants, que certaines pièces d'artillerie utilisant des canons courts
employant la même munition.
Lorsque le fort a
capitulé au début de la Seconde Guerre mondiale face aux troupes allemandes,
les deux tourelles (155 et 75) furent sabordées. C'est un soldat français
nommé Victor Chrétien qui se serait chargé de ce travail pour la tourelle de
155 mm.
André Louis René
Maginot, né à Paris 9e le 17 février 1877 et mort à Paris le 7 janvier
1932, est un homme politique français connu notamment pour avoir permis la
construction de la ligne Maginot. Né à Paris, il est l'aîné de quatre enfants.
Ses parents sont originaires de Lorraine (Revigny-sur-Ornain dans la Meuse).
Ses études l'amènent au doctorat
de droit qu'il reçoit en 1897. Il entre ensuite dans l'administration. Il
commence sa carrière politique en tant que conseiller général de
Revigny-sur-Ornain et est élu député de
Bar-le-Duc en 1910, mandat qu'il conservera jusqu'à sa mort.
En 1913, il devient
sous-secrétaire d'État à la Guerre. Lorsque la Première Guerre mondiale
éclate, il s'engage comme soldat (44e régiment territorial) et
demande à rejoindre une compagnie sur les Hauts de la Meuse. Il y crée des
patrouilles régulières. Son courage et son attitude le font accéder au grade de
sergent.
Blessé le 9 novembre
1914, il ne rejoindra plus le front et reçoit la Médaille militaire. Blessé
par deux balles à la cuisse gauche, il subira plusieurs opérations du genou et
de longs mois de souffrances. Son genou le fera d'ailleurs souffrir jusqu'à la
fin de ses jours. En 1917, il devient ministre des Colonies puis est fait
chevalier de la Légion d’honneur le 12 mars 1919 pour ses actes au front.
Nommé ministre des
Pensions en 1920, il s'attache à rendre la bureaucratie plus humaine dans
l'intérêt des anciens combattants. Le 10 novembre 1920, il préside dans la
citadelle de Verdun à la désignation du soldat inconnu. En 1922 il est nommé ministre de la Guerre sous le gouvernement de
Raymond Poincaré. Il se préoccupe alors de la défense des frontières
françaises et fait réaliser des forts. Remplacé en 1924 par Paul Painlevé, il
travaille avec lui pour lever des fonds dans le but d'améliorer la défense du
pays. Les travaux de la ligne Maginot démarrent en 1928.
Il redevient ministre
de la Guerre en 1929 et poursuit les fortifications à l'est de la France.
Persuadé que des défenses fixes sont la meilleure solution il redynamise le
projet expérimental qui n'a que peu avancé. Son objectif est de pallier la
remilitarisation le long du Rhin qui doit être possible dès 1935. Son activisme
permet de boucler le financement de la ligne Maginot : 3,3 milliards de francs
sur quatre ans qui est voté par 274 voix contre 26. Bien que la
ligne défensive appelée ligne Maginot soit principalement due à Paul Painlevé son
édification n'aurait pu être possible sans les démarches et la volonté de
Maginot.
Il meurt dans la nuit du 7 janvier 1932 de fièvre typhoïde
et est inhumé à Revigny-sur-Ornain le 10 janvier après célébration d'un deuil
national. Les obsèques nationales ont eu lieu aux Invalides, le même jour.
Le fort de Vaux, situé à Vaux-devant-Damloup, près de Verdun, dans la Meuse (France), est construit de 1881 à 1884 dans le cadre du système Séré de Rivières et renforcé en 1888. Il est l'un des hauts lieux de la bataille de Verdun en 1916.
Le fort est désarmé
en 1915 par un décret qui dégarnit aussi le fort de Douaumont : c'est donc
un ouvrage sans armement lourd dont la tourelle de 75 mm a explosé dès février
1916 à la suite du canonnage des obusiers allemands. Le 6 mars 1916, les
Allemands attaquent ; le village tombe le 2 avril mais le fort tient. Du 2 au 7
juin 1916, grâce à l'héroïsme du commandant Raynal et de sa garnison,
le fort résiste à la 50e division allemande mais après de très durs
combats les défenseurs doivent finalement se rendre. Les Allemands échouent
cependant à prendre Verdun et à l'automne ils abandonnent le fort de Vaux qui
est réoccupé sans combat par les troupes françaises dans la nuit de 2 au 3
novembre 1916.
Le fort de Vaux
devient alors l'un des symboles des combats des poilus de la Première Guerre
mondiale animés par le sens du devoir jusqu'à l'ultime sacrifice.
Fin mai 1916, les
Allemands contiennent et écrasent la contre-attaque française sur la rive
droite de la Meuse, tandis que sur la rive gauche leur propre offensive
progresse : ils sont enfin parvenus à prendre le contrôle de la cote
304 et du Mort-Homme.
L'opération suivante doit leur permettre d'atteindre les
positions d'où ils pourront lancer
l'assaut final sur la ville de Verdun : les objectifs sont la ferme de
Thiaumont, Fleury et les forts de Souville et de Vaux.
Cinq divisions —
provenant du 1er corps bavarois, du 10e et du 15e
corps de réserve — sont désignées pour mener l'offensive qui débute le 1er
juin. L'attaque de Vaux est planifiée pour le quatrième jour de l'offensive
mais, le 15e corps de réserve ayant atteint tous ses objectifs dès
le 1er juin, l'assaut sur le front démarre dès le lendemain, 2 juin.
Le fort de Vaux au
début de la bataille : Le fort de Vaux est plus petit que celui de
Douaumont. Lorsque le 24 février, l'ordre est donné de se préparer à
l'évacuation de la rive droite de la Meuse, des charges de démolition, placées
depuis 1915, sont armées afin de pouvoir faire sauter l'ouvrage à tout moment
mais deux jours plus tard un obus de 420 mm pénètre dans le fort et détruit la
pièce où sont entreposés les détonateurs. Un autre obus frappe la tourelle de
75 mm, toujours garnie de ses charges de démolition, provoquant une énorme
explosion qui prive le fort de ses derniers canons ; ses quatre autres canons
de 75 mm — répartis dans deux casemates de Bourges — ayant été retirés en 1915,
la garnison les a remplacés par des mitrailleuses.
En 1916, le fort de
Vaux est commandé par le commandant Raynal, âgé de 49 ans, qui a commencé
la guerre à la tête du 7e régiment de tirailleurs algériens. Il est
blessé à l'épaule par une balle de mitrailleuse en septembre 1914 puis
grièvement blessé en décembre lorsque son poste de commandement est touché de
plein fouet par un obus. Après dix mois d'hospitalisation, le commandant Raynal
revient sur le front le 1er octobre 1915 pour être à nouveau blessé
à la jambe par un shrapnel quelques jours plus tard, ce qui lui vaut d'être
promu officier de la Légion d'honneur. Encore convalescent au début de 1916, il
ne marche qu'avec difficulté et la guerre semble terminée pour lui. C'est alors
que le ministre de la Guerre annonce que les officiers qui ne peuvent pas
servir en première ligne du fait de leurs blessures peuvent être nommés au
commandement de forteresses. S'étant porté volontaire, le commandant Raynal
demande à servir à Verdun où les Allemands viennent de lancer leur offensive.
Le commandant Raynal
prend son poste le 24 mai 1916 ; à ce moment, les fantassins français
s'accrochent à une ligne de tranchées situées devant le fort de Vaux mais
uniquement pour éviter un assaut surprise de nuit car de jour la position est
intenable. Le fort lui-même est tenu par une garnison d'environ 250 hommes
constituée par :
la 6e compagnie du 142e régiment
d'infanterie ;
la 3e compagnie de mitrailleurs du 142e
régiment d'infanterie ;
un détachement du 5e régiment d'artillerie à pied
(34e batterie) et du 6e régiment d'artillerie ;
un détachement de sapeurs des 2e et 9e
régiments du Génie ;
un poste de secours du 101e régiment
d'infanterie.
À partir du 2 juin, d'autres soldats, chassés de leurs
positions par l'offensive allemande, se réfugient dans le fort :
la 3e compagnie de mitrailleurs du 53e
régiment d'infanterie que le commandant Raynal conserve dans le fort, avec
l'accord de son colonel, a rejoint le fort dans la journée du 1er
juin ;
des éléments du 142e régiment d'infanterie,
appartenant aux 5e, 7e et 8e compagnies ; la 7e
compagnie, affectée en première ligne, a rejoint le fort dans la nuit du 1er
au 2 juin ;
des éléments du 101e régiment d'infanterie,
revenus de l’étang de Vaux dans l'après-midi du 1er juin et qui «
n'étaient plus en état de faire des combattants » ;
Lorsque le fort de
Vaux est finalement encerclé, le 2 juin, le commandant Raynal a, avec lui,
plus de 500 hommes, quatre pigeons voyageurs et un cocker répondant au nom de
Quiqui qui appartient à l'un des sapeurs. Il n'y a pas beaucoup de vivres mais
l'approvisionnement en eau est en principe assuré grâce à une citerne de 5 000
litres.
L’attaque
allemande : le fort de Douaumont ayant été pris rapidement — dès le 25 février 1916, soit quatre jours
après le début de l'offensive allemande sur Verdun — les Allemands
concentrent leurs forces pour parvenir à créer une brèche décisive qui leur
permettrait de marcher sur la ville de Verdun. Cependant toutes leurs
offensives sont stoppées par une armée française qui connaît l'importance de
garder cette place forte stratégique et lutte avec acharnement : à l'ouest ils
sont contenus au Mort-Homme et ne parviennent pas à prendre la cote 304, à l'est ils
s'enlisent du côté du village de Fleury-devant-Douaumont (qui
change de mains seize fois durant la bataille) car celui-ci est sous le feu des
forts de Souville et de Vaux. Ainsi, les forces allemandes décident de
s'emparer dans les plus brefs délais du fort
de Vaux qui représente un objectif primordial. Elles se donnent les moyens
d'y parvenir en concentrant un maximum de troupes d'infanterie sur la rive
droite de la Meuse, si bien que la veille de l'assaut elles se retrouvent dans
des proportions de quatre contre un sur un front de six kilomètres. De plus,
leur supériorité dans le domaine de l'artillerie est écrasante.
Le 1er juin, sous le
couvert d'un feu très intense, quatre compagnies allemandes du 39e
régiment progressent vers l'ouvrage fortifié. Les Français se retranchent
dans les coffres de contre-escarpe et une âpre lutte s'engage dans les fossés
du fort. Le 2 juin, dans le coffre double situé au nord, les Allemands
utilisent des lance-flammes à
travers les créneaux, forçant les soldats français à se replier vers la
caserne, tandis qu'au nord-est, à la suite de très violents combats au corps à
corps, les Allemands parviennent à s'emparer du coffre simple et à pénétrer
dans les galeries de liaison souterraines. Aussitôt, les défenseurs
s'organisent et construisent des barrages de fortune avec tout ce qui leur
tombe sous la main. Le chaos s'installe rapidement du fait de l'étroitesse des
galeries (1,70 m en hauteur sur 1,20 m de large) qui empêche de manœuvrer
correctement mais également à cause de l'obscurité. On se bat à la grenade, au lance-flammes à la baïonnette ou encore à
la pelle de tranchée. Plus de 600 Français s'entassent dans la caserne
souterraine. La chaleur devient étouffante ; la situation qui est déjà très
préoccupante devient catastrophique lorsque les citernes d'eau sont percées par
des explosions souterraines. Dès lors, la soif tenaille les défenseurs du fort.
Les 4 et 6 juin, les
Allemands attaquent par la gaine ouest à partir du coffre de contre-escarpe
simple (nord-est) et parviennent à repousser les défenseurs dans les tréfonds
des tunnels mais n'arrivent cependant pas à s'emparer définitivement du
bastion. Certains soldats français parviennent à s'échapper par une ouverture
dans le béton mais la plupart des défenseurs poursuivent la résistance. Le 6
juin, une expédition de secours est finalement montée par les Français mais
elle est très rapidement anéantie et les soldats assiégés comprennent qu'ils ne
peuvent plus compter que sur eux-mêmes. Finalement, le 7 juin à 6 h 30, c'est
un groupe de 250 survivants éreintés, meurtris, assoiffés et à bout de forces
qui finit par déposer les armes, au terme de six jours de combats effroyables.
Les honneurs militaires leur sont rendus par leurs ennemis pour leur résistance
héroïque.
Reddition : Le 7 juin 1916 à 6 h 30 du matin, Raynal
remet la reddition du fort de Vaux. Attaqués depuis des jours aux
lance-flammes, épuisés, blessés, assoiffés, ce sont de véritables fantômes à
qui les Allemands rendent les honneurs. Raynal et ses hommes partent en
captivité. Le commandant est conduit au quartier général du Kronprinz où on le
complimente pour sa vaillante résistance. Le Kronprinz, n'ayant pas pu faire
retrouver le sabre du commandant Raynal — qu'il ne pouvait avoir rendu lors de
sa reddition : étant blessé il l'avait simplement laissé chez lui pour ne pas
être gêné avec sa canne — lui remet alors un poignard de pionnier allemand en
signe de respect et ensuite il lui remet un sabre français.
Tentative de reprise
du fort (8-17 juin 1916) : Le lendemain, le général Nivelle dilapide
en pure perte la vie de ses hommes du 2e Zouaves et du régiment
d'infanterie coloniale du Maroc dans une vaine tentative pour reprendre le fort
alors que même son état-major, n'est cette fois pas d'accord. À peine les
troupes ont-elles gagné leur position de départ, sous une pluie battante qui
remplit d'eau les trous d'obus, qu'elles se retrouvent sous le feu des obusiers
de 210 mm ; c'est le barrage préliminaire à l'attaque que la 50e
division allemande s'apprête à lancer de son côté. Une poignée de soldats
parvient à atteindre le fossé du fort et à jeter quelques grenades avant d'être
fauchés par les mitrailleuses qui tirent depuis les superstructures du fort.
Après dix jours de combats terribles, le 2e Zouaves est relevé le 17
juin après avoir perdu 19 officiers et 846 hommes dans cette attaque.
Reprise du fort par
l'armée française : Le fort est repris dans la nuit du 2 au 3 novembre
1916 par la 21e compagnie du 298e régiment
d'infanterie sans aucun combat. Une patrouille française en s'approchant du
fort, constate que celui-ci est abandonné par les Allemands, la position étant
intenable. Il est alors réaménagé en observatoire et réarmé de mitrailleuses.
D'importants travaux de remise en état sont entrepris : on creuse des
casemates, un puits et près de 1 500 mètres de galeries souterraines pour
l'installation de l'électricité destinée à l'éclairage, à la ventilation et à
la communication entre les points de défenses du fort.
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