Des falaises abruptes balayées par les vents et la mer, un
phare imposant qui veille sur les ruines d'une ancienne abbaye... Ici, le
charme opère. La pointe Saint-Mathieu semble un concentré de Bretagne. A deux
pas, le port du Conquet permet de rejoindre les îles Ouessant et Molène.
La légende raconte que, ramenant le corps de l'apôtre
Mathieu, des marchands du Léon auraient été miraculeusement sauvés du naufrage
au large de cette pointe. Au VIe siècle, pour abriter les reliques
du saint, Tanguy y fonde le premier monastère. De l'abbaye subsistent
aujourd'hui la façade romane, les voûtes de pierre du chœur et les arcades de
la nef. On recommande de s’y promener au crépuscule. C'est là, éclairée par le
phare, qu'elle est la plus belle. Derrière, la chapelle Notre-Dame-de-Grâce
abrite un petit musée contenant quelques vestiges de l'ancienne abbaye.
Le sentier maritime de la pointe Saint-Mathieu mène aux
menhirs christianisés. Ces deux pierres surmontées de croix étaient surnommées
"Gibet des moines". Que dire de la vue du haut du phare ! 163
marches mènent au sommet, mais la vue sur les écueils des Vieux Moines et la
chaussée des Pierres noires vaut bien un petit effort !
Non loin de là, Le Conquet est le point de départ pour
Ouessant et Molène. Depuis le XIXe siècle, le port est célèbre pour
la pêche aux langoustes et tourteaux. C'est de la pointe de Kermorvan que la
vue sur Le Conquet et l'archipel de Molène est la plus jolie. Le soir venu, le
scintillement des phares au loin est plein de charme.
Quelle est l’importance aujourd’hui de l’association Aux
marins dans le paysage de l’économie sociale ? Créée en 2005, l’association
regroupe plus de 1400 adhérents à ce jour. Le Conseil d’Administration compte
25 membres élus et 3 membres de droit.
L’association s’est fixé les objectifs :
· Contribuer à
une mission publique nationale : Exprimer la reconnaissance du pays à tous les
marins d’état, de commerce et de pêche qui se sont sacrifiés pour la patrie. Sont
accueillies dans les cryptes du cénotaphe un millier de photos de marins morts
pour la France au cours de conflits où
notre pays était engagé.
· Soutenir les
familles des marins par une écoute attentive, une prise en compte de leurs
attentes, une participation à leur travail de deuil. Il s’agit là d’une mission
délicate et incontournable de l’association qui requiert chez les bénévoles un
sens inné de l’accueil et beaucoup de sensibilité. Ecouter la souffrance des
autres est un exercice difficile.
. Développer et
valoriser « un lieu culturel » lié à une mission civique : Le devoir de
mémoire. La Pointe Saint-Mathieu, c’est 250 000 visiteurs par an, sur un site
touristique exceptionnel ; le cénotaphe et le mémorial participent aux efforts
de la communauté de communes du Pays d’Iroise, en matière d’accueil du public
dans les meilleures conditions possibles. Notre objectif est de marquer les
esprits, mais également de toucher le cœur de chacun.
· Accueillir
les visiteurs à la pointe Saint-Mathieu dans le cadre d’un tourisme culturel
pour tous. Objectifs : 100 000 visiteurs qui entrent dans le cénotaphe
chaque année et 120 000 internautes qui consultent le site repartent, en ayant
vécu un moment fort, un temps de partage, et de réflexion.
Le terme «cénotaphe» est un mot fort, chargé de sens, pour
désigner, paradoxalement, «le vide ». Un «cénotaphe» est « la tombe vraie des
fantômes errants » nous dit Ronsard. Le cénotaphe de la Pointe Saint-Mathieu
associe le rivage, c'est-à-dire le « bord » et « l’horizon », le cénotaphe est
donc bien le lieu de l’absence et du vide. Le
cénotaphe accueille le vide comme évocateur des corps absents face au
vide de l’horizon maritime qui ne livre rien et qui pourtant recèle la raison
des naufrages. Le cénotaphe est un « pont » entre ce qui appartient au séjour
des morts et le monde des vivants.
A l’extrême ouest du Finistère, la Pointe Saint- Mathieu se
dresse face à la Mer d’Iroise.
« Ici se
termine l’ancien monde, voilà son point le plus avancé, sa limite extrême.
Derrière vous est toute l’Europe, toute l’Asie ; devant vous c’est la mer,
toute la mer » Flaubert 1847
La Pointe Saint-Mathieu est un site historique remarquable,
un haut lieu de notre patrimoine, un
lieu de promenades en toutes saisons où se côtoient sentier des douaniers,
sentier de grande randonnée (GR 34), le parc naturel marin d’Iroise, l’abbaye
édifiée à partir du 6ème siècle, le phare construit en 1835, le sémaphore en
1906.
Le mémorial des
marins, avec le Cénotaphe, font partie de ce « Chemin de mémoire » qui relie le
monde des vivants aux générations passées. Sur ce site d’exception, chacun
peut voyager au bout du monde, chacun
peut y trouver les raison de son émerveillement.
L’amiral Guépratte, député du Finistère, avait su en 1923
convaincre le gouvernement en déclarant « que tous les points du littoral
français paraissent dignes de glorifier les marins disparus, mais il en est un
qui se désigne par lui-même par sa situation géographique : c’est la pointe
extrême du Finistère qui s’avance comme une proue dans la mer. L’emplacement
choisi doit être l’extrémité du cap Saint Mathieu qui placé dans un site
magnifique, domine l’immensité des mers »
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