Au cœur du territoire du Pays de Lesneven et de la Côte des
légendes, Le Folgoët.
Les noms successifs portés par notre commune : Elestrec,
Guicquelleau, Le Folgoët, témoignent de son histoire. Dès l’an 64 de notre ère,
des voies romaines venant de Lyon par Tours-Carhaix passaient par la
Croix-Rouge, Croas-Kerzu, pour aboutir à Plouguerneau comme l’attestent
certaines bornes milliaires.
Actuellement, LE FOLGOET est au carrefour des axes routiers
SAINT POL DE LEON - BREST et LANNILIS, PLOUGUERNEAU, LANDERNEAU, DAOULAS.
Sans être sujette au gigantisme, la commune a doublé sa
population en quelques décennies. Elle dépasse désormais les 3 000 habitants
disséminés dans des cités plus ou moins récentes et encore en expansion, qui
échappent aux automobilistes pressés traversant par milliers, chaque jour, le
centre bourg et la vaste esplanade immuable depuis un siècle. La population
active est diversifiée : petites entreprises, artisans, commerçants, employés,
militaires. Ceci est dû à la proximité de BREST et de LANDIVISIAU. Les
cultivateurs dynamiques exploitent une trentaine de fermes.
C’est surtout par sa basilique que le renom de LE FOLGOET
s’impose à la région et franchit même les frontières. On peut dire qu’elle est
mondialement connue. Aux divers colloques, il est fait mention du jubé ou du
porche des Apôtres, chef d’œuvre d’architecture ogivale de style gothique
flamboyant datant du XIVème siècle et XVème siècle. Le pèlerin ou le visiteur
qui l’aperçoit de loin, est frappé par la hardiesse et l’élégance du clocher
avec sa flûte octogonale, culminant à 53 mètres de haut. Le Jubé en pierre de
Kersanton fleuronné et feuillage est une merveille d’architecture et de
légèreté. Les autels, également en Kersanton, sont finement travaillés et de
dimension imposante. Surmontés de vitraux de toute beauté, bien que n’étant pas
d’origine, ils attirent les regards. Le porche des Apôtres avec des guirlandes
admirablement sculptées encadrent les statues des apôtres au nombre de 13 et
majestueuses (on a ajouté Paul reconnaissable à son épée).
Cette Basilique était desservie par un collège de chanoines.
Il y en eut jusqu’à 10, d’où l’origine de la collégiale. Ils priaient pour les
fidèles ou les seigneurs qui avaient fait don de leurs biens afin d’être
assurés des prières du clergé. Le malheur vint des décrets de Louis XIV qui
remet la collégiale au rang de chapelle. Puis un incendie dû à une imprudence
dévasta l’édifice en 1708. En 1790, à la Révolution, c’est la saisie des
ornements des vases sacrés, des meubles et des archives. En 1791, vente de
l’église qui deviendra grange, écurie, caserne. En 1792, destruction des
cloches, elles retournent à la fonderie. En 1793, croix abattues, statues
renversées, décapitées, armoiries mutilées. Ce n’est qu’en 1810 qu’une douzaine
de paroissiens rassemblent l’argent nécessaire pour le rachat de l’église et la
rendent au culte et aux pèlerinages. En 1829, la basilique devient centre
paroissial, service assuré jusqu’à cette date par Guicquelleau. En 1888, Pie IX
accorda l’honneur du couronnement à Notre Dame de LE FOLGOET. Le superbe
vitrail de la façade sud commémore cet événement.
Pourquoi cette basilique à LE FOLGOET ? Cela tient à une
histoire et à une légende. Entre 1300 et 1358 environ, vivait en ces lieux, un
homme simple, pauvre et orphelin. Mendiant sa nourriture, buvant l’eau d’une
fontaine, se balançant aux branches des arbres, il chantait inlassablement
"Ave Maria, Ave Maria". On le trouva mort un matin de novembre 1358.
Inhumé sur place, un lys fleurit sur sa tombe. Sur ses pétales s’inscrivait en
lettres d’or "Ave Maria". Les foules accouraient sur les lieux. Le
duc Jean IV qui venait de gagner la bataille d’Auray, décida d’y bâtir une
église et pose la première pierre en 1365. Jean V, son fils, acheva son œuvre.
Des pèlerins célèbres l’honorèrent de leur visite : la duchesse Anne de
Bretagne devenue reine de France y séjourna en 1494 et en 1505, puis sa fille
Claude avec son mari François 1er en 1518 et beaucoup d’autres. La basilique
connut son heure de gloire.
La fontaine (XVème siècle) : Cette fontaine prend sa
source sous le MAITRE-AUTEL. Au-dessus, une élégante arcade, entièrement
restaurée au cours de l’année 1999, abrite la statue de la Vierge portant
l’Enfant Jésus dans ses bras. Malheureusement elle a été mutilée à la Révolution.
Elle ne fut remise en place que vers 1837. Suite à des dégradations causées par
des actes de vandalisme répétés, elle a dû être remplacée par une
"copie". Et la statue en granit a pris place à l’intérieur de la
basilique, dans un enfeu du bas-côté latéral sud.
Autrefois, les paysannes du
Léon qui avaient une grâce à demander à Notre Dame venaient s’y agenouiller.
Les jeunes filles superstitieuses y jetaient une épingle à cheveux : si
l’épingle surnageait, elles étaient assurées de trouver un mari dans l’année.
Si l’épingle tombait au fond du bassin, tout espoir de mariage s’évanouissait.
Certaines, dit-on, trichaient un peu en glissant un cheveu sous leur épingle
pour la faire flotter ! L’eau se déverse dans un bassin qu’on peut voir
derrière le mur actuel, où l’on baignait les membres malades ou parfois les
vêtements. Ainsi l’eau de la fontaine restait pure.
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