Clochers du Finistère.
203 édifices (79 chapelles et 125 églises) sur le
département du Finistère, partiellement, sur 151 communes alors que le
Finistère en compte 283 (et 330 paroisses).
Jusqu’en 1914, la paroisse forme une unité sociale, morale
et mentale où se maintient la pratique religieuse. À la campagne, la paroisse,
plus que la commune, unit la population. Le cléricalisme est enraciné grâce au
culte des saints et à la multiplication des pardons et l’accès aux ordres
constitue encore un vecteur d’ascension sociale. Mais le département n’est pas
uniforme. Si le Léon est attaché à son clergé, la Cornouaille présente des
unités culturelles diverses, tels que la Troménie à Locronan et le pardon de
Sainte-Anne-la-Palud ou encore les manifestations du pays de Fouesnant, plus
laïc.
Il y a une grande diversité de formes de clochers dans le
Finistère. Quelques modèles sont particulièrement typiques de notre paysage.
Leur silhouette nous est familière.
Les édifices religieux qui font partie du domaine public et ont
été construits ou reconstruits dans leur majorité (plus de 50 %) entre 1801 et
1905. Après cette date, les édifices construits appartiennent au diocèse de
Quimper ou aux propriétaires privés.
Les clochers Beaumanoir :
Ils sont le plus souvent au milieu du pignon occidental de
l'église. Une tour à base carrée ou rectangulaire surmonte un pignon souvent
asymétrique. La tour est couronnée d'un balcon entourant l'emplacement des
cloches lui-même surmonté d'une flèche à 8 côtés. A côté du clocher on note une
ou parfois deux petites tourelles contenant l'escalier qui permet d'accéder au clocher.
Les clochers de type léonards :
La tour, dressée au-dessus du pignon occidental de l'église,
est surmontée d'un ou deux étages plus étroits comprenant une chambre de
cloches entourée d'un balcon bordé par une rambarde. Une flèche à 8 côtés
entourée de 4 clochetons surmonte la tour. On note des décorations plus ou
moins nombreuses sur la flèche, sur les rambardes sur les clochetons et sous les balcons, ainsi
que des gargouilles fréquentes aux quatre coins des balcons.
Les clochers de type Kreisker :
C'est une tour carrée haute et massive surmontée d'une
flèche très aigue. Le haut de la tour renferme les chambres des cloches dont
les ouvertures sont occultées par des volets. La flèche est entourée de quatre
clochetons décorés disposés à l'aplomb des quatre coins de la tour.
Les clochers à
dôme :
La flèche est remplacée par un dôme lui-même surmonté de
deux ou trois petits prolongements semi-sphériques. La tour du clocher est de
forme variable, pouvant être comparable à l'un des trois modèles décrits
ci-dessus.
A côté de ces modèles typiques, il existe de nombreuses
variantes et formes intermédiaires. Le plus souvent, le clocher est dominé par
une flèche, et cette flèche est toujours en granit.
Le conseil général du Finistère a réalisé en 2008 un
inventaire exhaustif des édifices religieux publics construits entre le
Concordat (1801) et la loi de séparation de l’Église et de l’État de 1905. Il
est le préalable à la connaissance, à la valorisation et à la restauration de
ces édifices.
Au début du XIXe siècle, le Finistère est
considéré comme un département à part, en partie du fait de sa réserve
vis-à-vis de la Révolution, de Paris et de l’emploi de la langue bretonne. Le département
est divisé en deux cultures qui s’opposent : « l’une indigène (emploi de la
langue bretonne), orale, rurale et paroissiale, religieuse et même cléricale ;
l’autre allogène (française), écrite, urbaine, bureaucratique, laïque et même
laïciste ». Mais la religion reste une composante dominante de la culture
finistérienne du XIXe siècle.
La population du Finistère ne cesse de croître tout au long
du XIXe siècle : de 439 000 habitants en 1800, à 617 000 habitants en 1851,
jusqu’à 773 000 habitants en 1901. À partir de 1861, il devient le département
breton le plus peuplé jusqu’en 1999. À partir de 1852, les grands travaux
publics emploient une main-d’œuvre massive, paysanne notamment. L’industrie
agro-alimentaire littorale, et le développement de la pêche incitent les
populations venues du centre Bretagne à venir s’installer sur la côte,
notamment dans les villes, et favorisent l’exode rural. Entre 1861 et 1911 les
agglomérations comme Brest (+ 33 %), Quimper (+ 69 %) ou Quimperlé (+ 44 %)
connaissent une forte croissance. D’autres villes voient ce phénomène
s’intensifier comme Douarnenez (+ 182 %) et Concarneau (+ 162 %). La
construction de nouvelles églises, parfois ex nihilo comme l’église Saint-Budoc
dans le quartier de Beuzec-Conq à Concarneau ou bien du Sacré-Cœur à Douarnenez
accompagne le développement de l’urbanisme et l’accroissement des villes. De
nouveaux quartiers sont créés, de nouvelles paroisses apparaissent.
La seconde moitié du XIXe siècle est caractérisé
par l’accès à la propriété, le recul de la misère, le progrès des techniques
agricoles et le développement du commerce et des réseaux de communication. «
L’arrivée du chemin de fer qui atteint Quimper en 1863 et Brest en 1865 va
permettre de compenser en partie l’éloignement géographique d’un Finistère à
l’écart des grands courants nationaux ». La construction, la reconstruction ou
l’agrandissement des églises entre 1850 et 1905 s’expliquent par trois facteurs
déterminants : l’essor démographique, l’orgueil rectoral ou paroissial et la ferveur
religieuse. Le nombre d’habitants détermine la taille de l’édifice et les
ressources. La réalisation de faux transepts, par exemple, permet des
investissements financiers moins lourds.
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