A travers le dynamisme de ses foires et marchés, la ville du
Faou affirme son essor entre le XVIème et le XVIIème
siècle. Parmi les onze villes et bourgs imposés en Cornouaille à la fin du XVIème
siècle, le Faou figure au sixième rang, avant Douarnenez, Crozon et Carhaix.
La structure de ce site fluvio-maritime du Faou est
identique à celle de l´Hôpital-Camfrout, distant de quelques kilomètres ; dans
les deux cas, on observe non seulement la structure d´un village en forme de
rue, sans développement en profondeur, mais aussi l´isolement et la mise en
valeur de l´église bâtie au bord de l´eau.
Le paysage urbain s´étoffe peu au cours des siècles. Le
projet de l´ingénieur Le Roy (1764) prévoyant la suppression de la
quasi-totalité des maisons anciennes du Faou, n´a été que partiellement réalisé
; ce n´est qu´après le passage de Napoléon III, en 1858, évènement politique
aux conséquences urbanistiques, que les crédits nécessaires se débloquent pour
aligner, au moins le côté ouest de la Grand´Rue. Tout comme le démantèlement de
l´enclos paroissial, le transfert du cimetière et la destruction de l´ossuaire,
ces interventions drastiques dans le tissu urbain ancien correspondent à la
mentalité de l´époque.
Par son trafic, Le Faou est, sous l´Ancien Régime, le
troisième havre de la rade de Brest. Uniquement accessible à marée haute, le
port d´échouage assurait le transport de bois d´œuvre abattu dans la forêt du
Cranou. Suite à la création de l´arsenal de la flotte du Ponant à Brest,
l´activité portuaire s´intensifie considérablement à partir des années 1650,
assurant surtout le transit du bois vers les chantiers de la Marine. A défaut
de chemins terrestres commodes et directs, les bateaux à voile, et plus tard à
vapeur, étaient un moyen de transport largement utilisé. La nécessité
d´aménager des quais maçonnés apparaît dès le début du XIXème
siècle. Commencés en 1835, les travaux sont menés à terme en 1882 ; avec le
quai du centre, situé entre le quai de Quelen et la darse, s´achève un
programme long et ambitieux devenu à son tour progressivement inadapté aux
nouveaux enjeux économiques et commerciaux. Le transport de bois d´œuvre et de
sable décline après la Première Guerre mondiale.
Comme l´ensemble des bourgs anciens de Bretagne, Le Faou
connaît deux fortes périodes de construction, les XVIème et XVIIème
siècles et l´époque qui va de 1850 à 1914. Aujourd´hui, 16 maisons
présentent encore un pan de bois en façade alors qu´une vingtaine d´autres, du
même type, ont disparu. L´emplacement en front de parcelle, l´encorbellement
sur solives, l´essentage d´ardoise et un plan très allongé à deux ou trois
pièces par niveau caractérisent la plupart des maisons anciennes du Faou. La
forme de la parcelle sur laquelle s´élève une maison, large ou étroite, a des
conséquences sur sa morphologie, le plan et les distributions intérieures.
Le Faou vient du breton faou (hêtre) ; ou du latin pou, pagus
(pays), ou de fagus (hêtre).
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