mercredi 6 mai 2015

Le cromlech de Kergonan, sur l'Île-aux-Moines


Enceinte mégalithique de Kergonan à l’Île aux Moines dans le Golfe du Morbihan.
Vestiges d’un passé lointain… Datant probablement de la deuxième moitié du IVème millénaire avant J.-C., le site mégalithique de Kergonan est une des nombreuses traces d’une activité culturelle laissées par les peuplades du néolithique moyen armoricain. Ce type d’enceinte se trouve en d’autres endroits du littoral morbihannais (Carnac, Quiberon). Constructions isolées ou associées à des ensembles d’alignements de menhirs et tertres tumulaires, leur interprétation reste énigmatique. Certaines d’entre elles sont orientées plein est ou au solstice d’hiver comme c’est le cas ici.


L’enceinte de Kergonan a une forme évasée en « fer à cheval » ouverte sur 101 m au sud-est avec une profondeur de 70 m. Son extrémité est se termine par un imposant monolithe dit « le Moine ». Un homologue de grande dimension devait se trouver également à son extrémité sud. Des similitudes architecturales rapprochent ce site des enceintes de l’île d’Er Lannic dans le golfe du Morbihan.



Contrairement à d’autres régions mégalithiques européennes, aucune enceinte de l’ouest de la France n’est de forme circulaire. Les différents types architecturaux rencontrés sont en « fer à cheval », en demi-cercle, rectangulaire ou ovoïde.
Sanctuaire ? Centre religieux ? Observatoire ? Ces espaces sacrés garderont encore longtemps leur mystère.




De l’oubli… Au fil des siècles, le souvenir de l’utilisation de l’enceinte de Kergonan s’est perdu même si le lieu est resté chargé de superstitions populaires. Ainsi, le champ au milieu des pierres portait, dans l’ancien cadastre, le nom « Er Anké », venant sans doute du breton « An Ankeu » (la mort). Cette toponymie faisait référence à la mort se retrouve aussi dans d’autres pays où est présent ce type de monuments (Irlande, Angleterre).



À l’époque moderne, ces pierres constituaient des obstacles pour les cultivateurs. Celles qui n’ont pas été réutilisées comme matériaux de construction, ont servi de repères pour délimiter les propriétés. Dans la deuxième moitié du XXème siècle, suite à l’abandon des pratiques agricoles, les pierres commencent à disparaître sous la végétation.


… à la redécouverte. Durant le XIXème siècle, comme un peu partout à cette époque, les premiers antiquaires, savants et archéologues parcourent les campagnes à la recherche de ces « Pierres Druidiques » comme on les appelait alors. Ils commencent à inventorier l’ensemble des sites mégalithiques dont ceux de l’Île aux Moines. La première mention du site de Kergonan date de 1827. Différentes fouilles furent menées mais peu d’objets furent mis à jour, sans doute à cause de l’usage agricole du site pendant de nombreuses années.
En 1962 ; l’enceinte est classée monument historique. À cette époque, 32 pierres dressées sont recensées (inventaire 1877). De nos jours, seules 26 pierres dressées sont encore présentes.
Ce site est aujourd’hui la propriété du département du Morbihan qui a engagé des travaux afin de le protéger et de le mettre en valeur. Par convention, la gestion a été confiée à la commune de l’Île aux Moines.



 L’Île aux Moines, avec ses 7 km de long et 4 km de large est la plus grande île (320 ha de supeficie) du Golfe du Morbihan. Elle n’abrite ni moines, ni monastère : on doit son nom au roi Erispoë qui fit don de l’île à l’Abbaye de Redon en 854. Les moines en tirèrent profits et revenus, mais n’y habitèrent jamais.
À cette époque, elle s’appelait Izenah.



 Le dépaysement d’une île à 5 minutes du continent. 5 minutes de bateau suffisent à parcourir les 500 m qui séparent Port-Blanc de l’embarcadère de l’Île-aux-Moines accessible toute l’année, plusieurs fois par jour.
À l’intérieur de l’Île-aux-Moines, puits et fontaines témoignent d’une activité paysanne jadis florissante : au début du 20ème siècle, l’île comptait encore 18 fermes et trois moulins en activité, dont il ne reste aujourd’hui que les ruines.


Un cromlech est un monument mégalithique préhistorique constitué par un alignement de monolithes verticaux (menhirs), formant une enceinte de pierres levées, généralement circulaire. Parfois un menhir est placé au centre.
 

 
On peut trouver des cromlechs qui ont d'autres formes, depuis le simple alignement droit ou rectangulaire jusqu'aux longues murailles serpentantes, mais on considère alors qu'il ne s'agit pas de cromlechs stricto sensu.
Ces cercles de pierres peuvent être isolés, jumelés à un autre cercle de pierres ou associés à un alignement de menhirs. Le plus connu de tous les cromlechs est le cromlech de Stonehenge en Angleterre.






Les cromlechs sont beaucoup plus rares que les autres monuments mégalithiques (dolmens, menhirs, allées couvertes, cairns).
La plupart paraissent dater, en Europe notamment, de l'âge du bronze (2500 av. J.-C. à 1000 av. J.-C.).




L'Ile aux Moines, en Breton "Izenah" se trouve dans le golfe du Morbihan. Très riche en vestiges mégalithiques (12 ont été reconnus datant de l'époque néolithique), cette île témoigne de la puissance de sociétés primitives sédentarisées.






Parmi tous ces vestiges, le Cromlech d'An AnKeu à Kergonan, vaste enceinte semi-circulaire, est le plus spectaculaire avec ses 24 menhirs dressés, ses 96 mètres d'ouverture orientée au Sud-Est et ses 70 mètres de profondeur.




Le cromlech s’inscrit dans un rectangle de 70 m sur 95 m. Il est ouvert sur le sud-est. Différentes sources nous informent que le côté sud-est actuellement dépourvu de menhirs était constitué d’une file de pierre très proche les unes des autres. L’ensemble du site dessinant ainsi un « D ». L’axe principal du monument, orienté à 123° nord, est aligné sur le lever du soleil au solstice d’hiver.




La hauteur des menhirs varie de 50 cm à 3.50 m. Certains ont des formes très particulières. Localement, le cromlech porte le nom de « Cercle de l’Ankou » (cercle de la mort). Ce nom est directement lié au solstice d’hiver (alignement de l’axe du cromlech) qui symbolise la mort de l’année avant sa renaissance.



 

1 commentaire:

  1. L’Île aux Moines, avec ses 7 km de long et 4 km de large est la plus grande île (320 ha de supeficie) du Golfe du Morbihan. Elle n’abrite ni moines, ni monastère : on doit son nom au roi Erispoë qui fit don de l’île à l’Abbaye de Redon en 854. Les moines en tirèrent profits et revenus, mais n’y habitèrent jamais.
    À cette époque, elle s’appelait Izenah.
    Le dépaysement d’une île à 5 minutes du continent. 5 minutes de bateau suffisent à parcourir les 500 m qui séparent Port-Blanc de l’embarcadère de l’Île-aux-Moines accessible toute l’année, plusieurs fois par jour.
    À l’intérieur de l’Île-aux-Moines, puits et fontaines témoignent d’une activité paysanne jadis florissante : au début du 20ème siècle, l’île comptait encore 18 fermes et trois moulins en activité, dont il ne reste aujourd’hui que les ruines.

    RépondreSupprimer