la compote que j'ai faite chez maman, à Nubécourt, à 22 km de Bar-le-Duc, le 2 novembre 2013
Au cœur de la Lorraine champenoise, Bar-le-Duc est labellisée
« ville d’art et d’histoire »,
cette ancienne cité ducale à l’élégante Renaissance dissimule dans sa
Ville haute de précieux témoignages de l’architecture du XVIe siècle
qui font de ce quartier un des ensembles urbains Renaissance les plus
remarquable de France.
Et la ville basse recèle bien des trésors : les
places, les ponts, les cours d’eau, à Bar-le-Duc, il y a l’art et la manière où
les doigts de fées continuent à filer la laine et épépiner la groseille à la
plume d’oie.
La Place
Reggio (XVIIIe siècle) : créée tardivement à
la fin du XVIIIe siècle, la place Reggio joue un rôle pivot au cœur
de la ville basse. Située à l’intersection de deux quartiers anciens, elle
ouvre d’un côté sur la Neuve-ville et ses rues alignées, de l’autre sur le
quartier du Bourg et la façade monumentale de la préfecture. Par son nom et la
statue qu’elle présente, elle honore un enfant du pays qui s’illustra au cours
des campagnes napoléoniennes : le maréchal
Oudinot, duc de Reggio.
À cet emplacement, se trouvaient au Moyen-Âge des jardins, l’enceinte et le
fossé démarquant la limite du « Burgum Barri ». La création d’un
nouveau quartier au XIVe siècle met le site au cœur de la nouvelle
agglomération voulue par le duc Robert le Magnifique. À partir du XVIIe
siècle, le terrain est couvert de bâtiments constituant le couvent des Dames de
la congrégation de Notre-Dame.
À la révolution, la vente de ce bien national
permet à la municipalité de créer l’Hôtel de ville et la place qui manquaient
pour structurer la Ville basse. La maison commune s’installe dans une partie de
l’ancien couvent avant son transfert et sa démolition en 1868. C’est au début
du XXe siècle que la préfecture demande à l’architecte Royer d’édifier
une façade digne de sa vocation et de la place qu’elle ferme. Les terrains
situés sur les deux grands côtés sont divisés en lots, mis en vente pour la
construction d’habitations qui doivent toutes être édifiées sur un modèle et
une hauteur uniforme.
En 1857, la place prend sa dénomination actuelle en souvenir
du titre porté par Nicolas-Charles
Oudinot depuis la bataille de Wagram en 1809. Ce dernier est honoré grâce à la statue
élevée par souscription publique en 1850, trois ans après son décès. Réalisé
par le sculpteur Jean-Baptiste Debay, ce portrait en pied du maréchal était à
l’origine installé au centre, sur un piédestal en marbre orné aux angles de
quatre génies et, sur ses faces, de quatre bas-reliefs en bronze retraçant les
hauts faits de sa carrière militaire. Après la chute de l’Empire, le ralliement
rapide d'Oudinot au nouveau régime lui permet de conserver des fonctions
d’honneur dans les administrations parisiennes. Fidèle à sa ville natale, il
s’attache alors à défendre les intérêts des Barisiens, notamment lors de
l’élaboration des grands chantiers nationaux (chemin de fer, canal) ou locaux.
Le monument
des Michaux (XVIII-XIXe siècles) : à
l’emplacement d’une ancienne fontaine, un monument élevé en 1894 par
souscription publique honore la mémoire des Barisiens Pierre et Ernest Michaux, inventeurs et propagateurs du
vélocipède à pédales. Ce monument marque également l’entrée du quartier du
Bourg.
Un enfant joufflu représentant le génie du vélo, placé
devant un vélocipède, vante l’invention
de la pédale par les Michaux père & fils en 1861, permettant
ainsi au cycle d’évoluer de la draisienne vers le vélocipède.
Malgré
l’inscription apocryphe, l’avènement du cyclomoteur au XXe siècle ne
doit rien à ces Barisiens, anciens réparateurs de fiacre reconvertis dans le
commerce de ce nouveau moyen de locomotion. Conçu par Edouard Houssin,
l’ensemble sculpté en bronze fut fondu en 1942 et restitué peu après la Seconde
guerre mondiale.
Le monument commémoratif remplace une fontaine édifiée en
1756 pour pourvoir aux besoins de ce quartier. Venant des sources de Popey,
l’eau sera néanmoins déclarée dangereuse à la consommation et interdite en
1781. Une pompe alimentée par un puits permit toutefois aux habitants de
trouver de l’eau à cet emplacement jusqu’au XIXe siècle. Cet
ensemble bâti dans un angle incurvé présente une structure classique associant
pilastres ioniques, niche à coquille, cartouche rocaille et fronton
triangulaire.
Caturiges
et les origines de la ville
Hormis quelques vestiges celtes antérieurs, les témoignages
d’une occupation du site de Bar-le-Duc datent du 1er siècle de notre
ère. Fondée sur la rive droite de la rivière Ornain, Caturiges n’est alors
qu’un relais de poste gallo-romain - une « statio » - sur la route de
Reims à Toul au cœur du territoire des Leuques.
La voie prétorienne qui traverse Caturiges correspond au
tracé de l’actuelle rue des Romains. Attestée dans les textes par la table de
Peutinger, grande carte de géographie des itinéraires de l’Empire romain au IIe
siècle, Caturiges tire sans doute son nom de la divinité gauloise
« Caturix ». Elle se développe sur un axe de passage au fond de la
vallée de l’Ornain. Constituée d’une maison de poste (mutatio), d’une
hôtellerie (mentio) et de quelques maisons d’artisans et de commerces,
l’agglomération s’installe autour d’une dérivation du Naveton.
Les fouilles
archéologiques menées dans ce quartier lors des grands chantiers du XIXe siècle
(chemin de fer, canal) ont mis au jour de nombreux objets conservés depuis lors
au musée barrois : monnaies, statuettes, stèles funéraires…
Alors que Nasium – la plus grande cité gallo-romaine de la
civilisation leuque – perd peu à peu de son importance, la petite bourgade
s’étend vers l’amont et prend le nom de Barrivilla au Haut Moyen-Âge.
Au moment de sa
christianisation, un premier sanctuaire, rattaché au diocèse de Toul, s’élève
dans ce faubourg. Après le passage dévastateur des Huns en 451, la ville
mérovingienne croît et s’étend de part et d’autre de l’Ornain créant un nouveau
quartier accolé à la colline de Bar : le Burgum Barri. En aval, le
quartier Couchot, cœur de l’ancienne Caturiges, tire son nom de sa situation à
l’ouest, au couchant de la ville actuelle.
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