74 m, 1 175 tonnes… Les premières fondations du parc éolien en baie de Saint-Brieuc arrivées à Brest
Quatre supports de 74 m de hauts sont arrivés au port de
Brest vendredi 17 juin 2022. Il s’agit d’une imposante cargaison, les quatre
premières fondations du futur parc éolien en mer de Saint-Brieuc, initié par la
société Ailes Marines, en provenance d’Espagne.
Hautes de 74 mètres, pesant 1 175 tonnes et reposant sur trois pieds, ces supports ont été fabriqués par la coentreprise Navantia-Windar. Une partie des composants ont été fabriqués sur le polder EMR de Brest, ce qui motive cette escale.
62 fondations au total - Les quatre fondations de type «
jacket » ont été transportées sur la barge Sarens Caroline et passeront une
semaine à Brest afin de « préparer et sécuriser les opérations d’installation à
venir ». Elles rejoindront ensuite la baie de Saint-Brieuc, où la pose est
prévue dans le courant de l’été. Au total, 62 fondations de ce type y seront
transportées.
Ce sont les premiers éléments visibles de ce chantier et l’étape brestoise marque un temps fort dans le déploiement de cette nouvelle filière industrielle et maritime. Décarboner notre énergie est indispensable, gagner en indépendance énergétique est essentiel.
Ces quatre premiers supports d’éolienne à poser en mer
devant Saint-Brieuc vus à Brest permettent d’appréhender la taille de ces
impressionnantes structures offshore. La barge qui les remonte de Fene, dans le
Nord-Ouest de l’Espagne, transporte quatre de ces supports, dressés à la
verticale et prêts à rejoindre leur site d’implantation et plus tard les pales
qui leur permettront de fonctionner. L’escale est prévue pour plusieurs jours à
Brest, le convoi devant poursuivre son chemin vers Saint-Brieuc entre le 24 et
le 28 juin.
Presque deux fois le pont de Plougastel - Ces supports
d’éolienne sont presque deux fois plus hauts que le tablier du pont de
Plougastel, qui culmine à 42 m et de l’impressionnant viaduc du Gouet à
Saint-Brieuc qui plafonne à 64 m, soit 10 m de moins que ces ensembles de 1 175
t d’acier pièce. Battu également le monument américain de Brest et ses 30 m de
granite posé sur la falaise d’une vingtaine de mètres. Il faut grimper tout au
haut des piliers du téléphérique brestois pour atteindre les 80 m de hauteur et
dépasser de quelques mètres celle de ces supports d’éolienne en mer.
Le convoi est passé le long de la digue du château et devant le quai Malbert, une première pour le port de Brest et pour un champ d’implantation d’éoliennes en mer français.
L’acier qui sert à la fabrication des supports
d’éoliennes posées en mer multiplie les manipulations à terre et les transports
par bateau. Avant de produire proprement de l’électricité, longue est la route
de la sobriété énergétique. Le sujet des batteries de véhicules électriques est
connu, à l’instar de certains produits « bio » acheminés du bout du monde.
L’acier utilisé par l’entreprise espagnole Navantia et ses entreprises
associées va parcourir des milliers de kilomètres avant de rejoindre la baie de
Saint-Brieuc. Pourtant, la localisation d’une partie du chantier de
construction à Brest donnait l’impression de jouer la carte locale et de la
proximité géographique par rapport à la zone d’implantation de ces éoliennes.
Acier coréen préparé à Brest, assemblé en Espagne - Vingt-huit supports d’éolienne sur les 62 programmés ont été préparés en Espagne. Le site de Brest a été missionné pour en réaliser 34, chaque élément de ces 34 « jackets » repartant en Espagne pour y être assemblés (soudés), sablés et peints. Un voyage de plus pour cet acier qui reviendra en Bretagne pour l’installation finale. Navantia avance des arguments de levage, de réception de pièces lourdes et des moyens optimisés de sablage et peinture sur son site de Fene, en Galice.
La matière première provient de fonderies réputées de
Corée du Sud, alors il a fallu parcourir plus de 15 000 km par bateau pour
acheminer les tubes de plusieurs diamètres jusqu’en Espagne, sur le port de
Fene (Galice) ou vers le nouveau polder de Brest.
Dès la mise en service de ce parc de 62 machines, le bilan
carbone ne tardera pas à s’inverser avec 9 % de la production bretonne. L’achat
d’acier répond à des logiques de marché mondial, dès la mise en service de ce
parc de 62 machines, le bilan carbone ne tardera pas à s’inverser avec 9 % de
la production bretonne.
D’encore plus grosses machines à produire - Importante
consommation énergétique pour obtenir et façonner cet acier venu d’Asie
(découpes et complexes points de soudure), multiplication des manipulations à
terre et des trajets par bateau… L’empreinte carbone sera à rattraper durant
les premières années d’exploitation. Au-delà du projet briochin, le gigantisme
des éoliennes en mer (posées et flottantes) de demain ne devrait, a priori, pas
faire diminuer la facture et l’empreinte énergétique de ce temps de
fabrication. Et ce qui est perdu sur le plan des émissions carbone reste
définitivement perdu pour l’environnement, quel que soit le bénéfice visé au
fil de 25 années de production.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire