1 - Mouette est un nom vernaculaire ambigu en français (Un
nom vernaculaire est un nom usuellement donné à une espèce animale ou végétale
dans une langue vernaculaire ou véhiculaire. Il s'oppose au nom scientifique).
On nomme mouettes les oiseaux de plusieurs genres de la sous-famille des
Larinae et de la tribu des Larini, qui comprend aussi les goélands : On préfère
utiliser le terme « mouettes » pour les petits représentants de la tribu des
Larini, le terme « goéland » étant alors réservé aux espèces de plus grande
taille. Sauf exception, il s'agit plutôt d'oiseaux côtiers blanc et gris au cri
aigu caractéristique. Comme pour la quasi-totalité des oiseaux, le petit de la
mouette est appelé poussin ou oisillon.
2 - Le Goéland est un oiseau marin, très présent sur les
côtes françaises même si sa population est moins importante que celle des
mouettes avec qui on le confond souvent. De la famille des laridés, il existe
de très nombreuses espèces de Goéland. Ceux que l’on peut voir fréquemment sur
nos rivages sont le Goéland cendré, le Goéland brun, le Goéland leucoptére, le
Goéland argenté, le Goéland leucophée et le Goéland marin. Le Goéland a une
espérance de vie élevée, de 35 à 50 ans. Gênant pour certains dans les villes
proches du bord de mer en raison de ses déjections et de ses cris bruyants, le
Goéland n’est pas un oiseau particulièrement nuisible au jardin.
3 - Il est souvent difficile de différencier un goéland
d’une mouette pour un non spécialiste des oiseaux. Pourtant, des indices
permettent de distinguer le Goéland de sa cousine la mouette. D’abord, le
Goéland est plus gros. Le plus grand d’entre eux, le Goéland marin, peut
atteindre une envergure, les ailes déployées, de 1,70 mètre. Ensuite, son
plumage est blanc sur sa tête, sa poitrine, son ventre et sa queue mais noir ou
gris sur le dos. Le bec long et épais du Goéland, ainsi que ses pattes palmées,
sont jaunes, sauf le Goéland argenté et le Goéland marin qui ont les pattes
roses. Son regard est reconnaissable car plus agressif que celui de la mouette.
Enfin, si on dit que la mouette « ricane », les cris des Goélands sont plus
bruyants et plus stridents.
4 - En France, le Goéland vit principalement le long des
côtes ouest, mais on le trouve aussi sur le pourtour méditerranéen. Suivant
l’espèce à laquelle il appartient, Il niche sur les falaises du littoral, sur
les plages ou les dunes. Le Goéland fréquente aussi l’intérieur des terres,
notamment les centres urbains où un fleuve ou une rivière coule et où il peut
trouver à s’alimenter grâce aux ordures ménagères. Le Goéland est omnivore. Son
alimentation est composée autant de produits de la mer comme des poissons ou
des crustacés, que de vers de terre et d’ordures. Le Goéland marin, davantage
prédateur que ses congénères, s’attaque aussi aux autres espèces d’oiseaux et à
leurs œufs, à des petits mammifères (rongeurs, lapins, rats, souris) pour
soulager son énorme appétit. Le Goéland leucophée, quant à lui, s’est très bien
adapté à la présence de l’homme et de son activité. On le rencontre dans les
villes sur les décharges publiques où il se délecte des déchets humains.
5 - Suivant son espèce, en colonies ou non, le Goéland place
son nid sur un promontoire rocheux, dans le sable ou encore entre des rochers,
mais toujours sur le sol. La femelle y dépose au printemps entre 2 et 3 œufs
qu’elle couve avec le mâle pendant environ 25 jours. Une fois les œufs éclos,
les petits prennent leur envol au bout de 5 à 8 semaines.
6 - Quand on vient en Bretagne, on se doit de reconnaître
ces deux oiseaux de mer si communs dans notre région. Mais de nombreux Bretons
ne savent toujours pas les différencier. Tant certains d’entre nous sont
déconnectés de la nature et finalement du monde réel. Le Goéland est un tiers
plus gros que la Mouette. Il garde le même plumage toute l’année. Quand la
Mouette rieuse, elle, a un capuchon noir en été et seulement un point noir
derrière l’œil en hiver. Normalement, on ne voit que des Mouettes rieuses. L’autre
Mouette, moins fréquente sur les côtes bretonnes, est la Mouette tridactyle.
Mais elle est plus discrète et reste sur les falaises et les îlots. Par contre,
la plupart des goélands sont plus grands
et plus sombres. Dont le Goéland brun, et plus rarement le Goéland marin.
7 - Jonathan Livingston le goéland est une œuvre de Richard
Bach, ancien pilote de l’armée de l’air américaine. Le livre est illustré de
photos de goélands prises par Russell Munson, publié en 1970 aux États-Unis.
Première partie
Le jeune Jonathan n'est pas un goéland comme les autres, il
ne se contente pas de voler pour manger, non… il aime voler pour voler, c'est
sa passion. Il cherche toujours à améliorer ses performances, parfaire son
"assiette" de vol, battre son propre record d'altitude puis de
vitesse en piqué, au mépris et à l'indignation de son entourage qui l'incite à
rester dans le chemin conforme, à se comporter comme tout goéland qui se
respecte : ne prendre les airs que pour se nourrir. Si on naît goéland on doit
mourir goéland conformément à l'indiscutable Loi des goélands. Jonathan
n'accepte pas que rester goéland et de rester limité toute sa vie à sa
condition de goéland commun, conforme à un stéréotype. Il exhorte ses
semblables à cesser de se contenter de vivre pour manger, mais ses semblables
ne comprennent pas, et surtout ils craignent le poids des Lois et des
traditions.
8 - Jonathan veut connaître tout ce qu'un goéland peut
connaître, veut dépasser les limites établies non pas par l'espèce (ces lois-là
sont celles de la nature)… mais établies par la Loi, par l'autorité, par la
tradition. Pour continuer à vivre pleinement son envie de trouver les limites
et les dépasser, Jonathan doit poursuivre sa quête en solitaire. Rejeté par
l'assemblée des Goélands pour cause de "mauvais exemple" mettant en
danger la Loi et la tradition, il est banni du Clan à perpétuité. Qu'importe !
Jonathan a la certitude que les traditions sont faites pour être
perpétuellement mises à l'épreuve par la connaissance personnelle, pour être
sans cesse remises en question par l'expérience à l'opposé des croyances et des
dogmes, quitte à vivre seul. Un soir deux magnifiques goélands "purs comme
la lumière des étoiles" l’invitent à les suivre.
9 - Deuxième partie
« C’est donc cela, le Paradis… » se dit Jonathan en arrivant
dans cet autre monde. Ici, tous les goélands, bien que peu nombreux, adorent
voler. Sullivan, son instructeur l’aide à parfaire sa technique dans tous les
domaines du vol. Chiang, l’Ancien, le sage, lui enseigne à voler par la pensée,
le vol instantané. Mais Chiang lui enseigne surtout à aimer ses semblables.
Quand Chiang décide de les quitter, son ultime recommandation sera : « Jonathan,
continue à étudier l’Amour ! ». Ce sera cet amour pour ses semblables qui
poussera Jonathan à retourner sur terre, malgré l’avis défavorable de son ami
Sullivan. « Tu connais le proverbe et il est véridique, lui dit-il : Le Goéland
voit le plus loin qui vole le plus haut ».
10 - Troisième partie
De retour sur terre, Jonathan rencontre son premier futur
élève, Fletcher Lynd le Goéland, fraîchement exclu par le Clan. Trois mois
après, il a six élèves de plus, tous des exclus. Bientôt Jonathan et ses élèves
osent transgresser la loi du Clan qui veut qu’un exclu n’y retourne jamais.
Dans le Clan, les plus jeunes, malgré la menace de l’Ancien, commencent à
former un cercle de curieux autour de Jonathan et de ses élèves. Peu à peu, ce
cercle s’agrandit en nombre en même temps qu’il se resserre en distance. Ce
sera Terrence Lowell le Goéland le premier à franchir la ligne de démarcation, suivi
de Kirk Mynard le Goéland. Ce dernier, avec son aile paralysée, implore
Jonathan de lui apprendre à voler. Jonathan lui répond simplement qu’il est
libre de voler s’il le désire vraiment. Et Kirk Mynard le Goéland, sans efforts
apparents, s’envole dans la nuit noire et de s’époumoner en criant « Je vole !
Écoutez tous ! Je vole !…. ». Un jour pourtant, Fletcher, pour éviter un
oisillon à son premier vol, s’écrase contre un bloc de granit. Jonathan lui
rappelle alors que «…le corps n’est rien d’autre qu’un effet de la pensée », et
devant la menace du Clan qui les traite de démons et veut les tuer, les deux
amis s’envolent vers d’autres lieux où ils reprennent leur rôle d’instructeurs.
Tout ça se termine par la transmission du rôle de guide de Jonathan à Fletcher,
qui à son tour, s’engage sur la voie de l’amour et de la sagesse.
11 - La philosophie :
Le message que Richard Bach a souhaité faire passer se
résumerait en deux phrases :
a - Exigez la liberté comme un droit, soyez ce que vous
voulez être,
b - le Paradis n'est pas un lieu où tu peux te rendre; non,
le Paradis, c'est la perfection en toute chose.
Ce type de métaphore ne va pas sans trouver d'écho dans
l'anticonformisme, ainsi dans le courant de pensée prônant la recherche
d'identité individuelle. Mais ce qui apparaît de manière très nette est une
forte exigence de perfectionnement que l'on retrouve dans le parcours
philosophique de celui qui sort de la caverne, dans la célèbre allégorie du
Livre VII de La République, de Platon.
L'allégorie de la caverne, par laquelle il explique que l'esprit doit se libérer du monde sensible pour rejoindre le monde intelligible. La sortie de la caverne, c'est-à-dire l'élévation vers le monde des Idées, est un voyage pénible que tout philosophe-roi en puissance doit impérativement entreprendre. Socrate termine en présentant la formation exigeante par laquelle un tel cheminement intellectuel est possible.
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