samedi 13 juin 2020

200609-les "Jonathan" de Morgat


1 - Mouette est un nom vernaculaire ambigu en français (Un nom vernaculaire est un nom usuellement donné à une espèce animale ou végétale dans une langue vernaculaire ou véhiculaire. Il s'oppose au nom scientifique). On nomme mouettes les oiseaux de plusieurs genres de la sous-famille des Larinae et de la tribu des Larini, qui comprend aussi les goélands : On préfère utiliser le terme « mouettes » pour les petits représentants de la tribu des Larini, le terme « goéland » étant alors réservé aux espèces de plus grande taille. Sauf exception, il s'agit plutôt d'oiseaux côtiers blanc et gris au cri aigu caractéristique. Comme pour la quasi-totalité des oiseaux, le petit de la mouette est appelé poussin ou oisillon.



2 - Le Goéland est un oiseau marin, très présent sur les côtes françaises même si sa population est moins importante que celle des mouettes avec qui on le confond souvent. De la famille des laridés, il existe de très nombreuses espèces de Goéland. Ceux que l’on peut voir fréquemment sur nos rivages sont le Goéland cendré, le Goéland brun, le Goéland leucoptére, le Goéland argenté, le Goéland leucophée et le Goéland marin. Le Goéland a une espérance de vie élevée, de 35 à 50 ans. Gênant pour certains dans les villes proches du bord de mer en raison de ses déjections et de ses cris bruyants, le Goéland n’est pas un oiseau particulièrement nuisible au jardin.



3 - Il est souvent difficile de différencier un goéland d’une mouette pour un non spécialiste des oiseaux. Pourtant, des indices permettent de distinguer le Goéland de sa cousine la mouette. D’abord, le Goéland est plus gros. Le plus grand d’entre eux, le Goéland marin, peut atteindre une envergure, les ailes déployées, de 1,70 mètre. Ensuite, son plumage est blanc sur sa tête, sa poitrine, son ventre et sa queue mais noir ou gris sur le dos. Le bec long et épais du Goéland, ainsi que ses pattes palmées, sont jaunes, sauf le Goéland argenté et le Goéland marin qui ont les pattes roses. Son regard est reconnaissable car plus agressif que celui de la mouette. Enfin, si on dit que la mouette « ricane », les cris des Goélands sont plus bruyants et plus stridents.


4 - En France, le Goéland vit principalement le long des côtes ouest, mais on le trouve aussi sur le pourtour méditerranéen. Suivant l’espèce à laquelle il appartient, Il niche sur les falaises du littoral, sur les plages ou les dunes. Le Goéland fréquente aussi l’intérieur des terres, notamment les centres urbains où un fleuve ou une rivière coule et où il peut trouver à s’alimenter grâce aux ordures ménagères. Le Goéland est omnivore. Son alimentation est composée autant de produits de la mer comme des poissons ou des crustacés, que de vers de terre et d’ordures. Le Goéland marin, davantage prédateur que ses congénères, s’attaque aussi aux autres espèces d’oiseaux et à leurs œufs, à des petits mammifères (rongeurs, lapins, rats, souris) pour soulager son énorme appétit. Le Goéland leucophée, quant à lui, s’est très bien adapté à la présence de l’homme et de son activité. On le rencontre dans les villes sur les décharges publiques où il se délecte des déchets humains.


5 - Suivant son espèce, en colonies ou non, le Goéland place son nid sur un promontoire rocheux, dans le sable ou encore entre des rochers, mais toujours sur le sol. La femelle y dépose au printemps entre 2 et 3 œufs qu’elle couve avec le mâle pendant environ 25 jours. Une fois les œufs éclos, les petits prennent leur envol au bout de 5 à 8 semaines.


6 - Quand on vient en Bretagne, on se doit de reconnaître ces deux oiseaux de mer si communs dans notre région. Mais de nombreux Bretons ne savent toujours pas les différencier. Tant certains d’entre nous sont déconnectés de la nature et finalement du monde réel. Le Goéland est un tiers plus gros que la Mouette. Il garde le même plumage toute l’année. Quand la Mouette rieuse, elle, a un capuchon noir en été et seulement un point noir derrière l’œil en hiver. Normalement, on ne voit que des Mouettes rieuses. L’autre Mouette, moins fréquente sur les côtes bretonnes, est la Mouette tridactyle. Mais elle est plus discrète et reste sur les falaises et les îlots. Par contre, la plupart des goélands sont  plus grands et plus sombres. Dont le Goéland brun, et plus rarement le Goéland marin.


------------------------      ------------------------        ----------------------


7 - Jonathan Livingston le goéland est une œuvre de Richard Bach, ancien pilote de l’armée de l’air américaine. Le livre est illustré de photos de goélands prises par Russell Munson, publié en 1970 aux États-Unis.
Première partie
Le jeune Jonathan n'est pas un goéland comme les autres, il ne se contente pas de voler pour manger, non… il aime voler pour voler, c'est sa passion. Il cherche toujours à améliorer ses performances, parfaire son "assiette" de vol, battre son propre record d'altitude puis de vitesse en piqué, au mépris et à l'indignation de son entourage qui l'incite à rester dans le chemin conforme, à se comporter comme tout goéland qui se respecte : ne prendre les airs que pour se nourrir. Si on naît goéland on doit mourir goéland conformément à l'indiscutable Loi des goélands. Jonathan n'accepte pas que rester goéland et de rester limité toute sa vie à sa condition de goéland commun, conforme à un stéréotype. Il exhorte ses semblables à cesser de se contenter de vivre pour manger, mais ses semblables ne comprennent pas, et surtout ils craignent le poids des Lois et des traditions.


8 - Jonathan veut connaître tout ce qu'un goéland peut connaître, veut dépasser les limites établies non pas par l'espèce (ces lois-là sont celles de la nature)… mais établies par la Loi, par l'autorité, par la tradition. Pour continuer à vivre pleinement son envie de trouver les limites et les dépasser, Jonathan doit poursuivre sa quête en solitaire. Rejeté par l'assemblée des Goélands pour cause de "mauvais exemple" mettant en danger la Loi et la tradition, il est banni du Clan à perpétuité. Qu'importe ! Jonathan a la certitude que les traditions sont faites pour être perpétuellement mises à l'épreuve par la connaissance personnelle, pour être sans cesse remises en question par l'expérience à l'opposé des croyances et des dogmes, quitte à vivre seul. Un soir deux magnifiques goélands "purs comme la lumière des étoiles" l’invitent à les suivre.


9 - Deuxième partie
« C’est donc cela, le Paradis… » se dit Jonathan en arrivant dans cet autre monde. Ici, tous les goélands, bien que peu nombreux, adorent voler. Sullivan, son instructeur l’aide à parfaire sa technique dans tous les domaines du vol. Chiang, l’Ancien, le sage, lui enseigne à voler par la pensée, le vol instantané. Mais Chiang lui enseigne surtout à aimer ses semblables. Quand Chiang décide de les quitter, son ultime recommandation sera : « Jonathan, continue à étudier l’Amour ! ». Ce sera cet amour pour ses semblables qui poussera Jonathan à retourner sur terre, malgré l’avis défavorable de son ami Sullivan. « Tu connais le proverbe et il est véridique, lui dit-il : Le Goéland voit le plus loin qui vole le plus haut ».


10 - Troisième partie
De retour sur terre, Jonathan rencontre son premier futur élève, Fletcher Lynd le Goéland, fraîchement exclu par le Clan. Trois mois après, il a six élèves de plus, tous des exclus. Bientôt Jonathan et ses élèves osent transgresser la loi du Clan qui veut qu’un exclu n’y retourne jamais. Dans le Clan, les plus jeunes, malgré la menace de l’Ancien, commencent à former un cercle de curieux autour de Jonathan et de ses élèves. Peu à peu, ce cercle s’agrandit en nombre en même temps qu’il se resserre en distance. Ce sera Terrence Lowell le Goéland le premier à franchir la ligne de démarcation, suivi de Kirk Mynard le Goéland. Ce dernier, avec son aile paralysée, implore Jonathan de lui apprendre à voler. Jonathan lui répond simplement qu’il est libre de voler s’il le désire vraiment. Et Kirk Mynard le Goéland, sans efforts apparents, s’envole dans la nuit noire et de s’époumoner en criant « Je vole ! Écoutez tous ! Je vole !…. ». Un jour pourtant, Fletcher, pour éviter un oisillon à son premier vol, s’écrase contre un bloc de granit. Jonathan lui rappelle alors que «…le corps n’est rien d’autre qu’un effet de la pensée », et devant la menace du Clan qui les traite de démons et veut les tuer, les deux amis s’envolent vers d’autres lieux où ils reprennent leur rôle d’instructeurs. Tout ça se termine par la transmission du rôle de guide de Jonathan à Fletcher, qui à son tour, s’engage sur la voie de l’amour et de la sagesse.


11 - La philosophie :
Le message que Richard Bach a souhaité faire passer se résumerait en deux phrases :
a - Exigez la liberté comme un droit, soyez ce que vous voulez être,
b - le Paradis n'est pas un lieu où tu peux te rendre; non, le Paradis, c'est la perfection en toute chose.
Ce type de métaphore ne va pas sans trouver d'écho dans l'anticonformisme, ainsi dans le courant de pensée prônant la recherche d'identité individuelle. Mais ce qui apparaît de manière très nette est une forte exigence de perfectionnement que l'on retrouve dans le parcours philosophique de celui qui sort de la caverne, dans la célèbre allégorie du Livre VII de La République, de Platon.
L'allégorie de la caverne, par laquelle il explique que l'esprit doit se libérer du monde sensible pour rejoindre le monde intelligible. La sortie de la caverne, c'est-à-dire l'élévation vers le monde des Idées, est un voyage pénible que tout philosophe-roi en puissance doit impérativement entreprendre. Socrate termine en présentant la formation exigeante par laquelle un tel cheminement intellectuel est possible.






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire