Partis dans des vents et une mer encore dure, les quatre
bateaux entament la course dans un savant dosage entre vitesse et préservation
du matériel, avec deux ris dans la grand-voile et sans voile d'avant. Après un
round d'observation de 5 heures, MACIF dégaine le premier sa voile d’avant qui lui
permet tout de suite de gagner 5 nœuds. Les autres suivent immédiatement pour
ne pas perdre le contact.
Malgré un pot au noir délicat à négocier pour cette première
édition, les quatre navires franchissent l'Équateur dans des temps proches de
ce qui se fait de mieux. Les écarts sont contenus puisque le dernier pointe à
moins de 17 heures du premier, et que les deux premiers du classement envisagent une
escale autorisée par le règlement pour réparer des avaries.
Les leaders Cammas et Caudrelier font escale à Salvador de
Bahia pour réparer la dérive, abîmée dans un choc avant le Pot-au-noir.
Le trimaran MACIF interrompt sa course à la cape avant la
marque de parcours de Robben Island, une équipe technique restreinte répare «
deux problèmes identifiés, sur le système de transmission de barre ainsi que
sur le système de remontée du foil bâbord ». Il revient en course après une
escale technique de 6h25 et franchit la marque de parcours près du Cap en 3e
position, 14h28 après le Maxi Edmond de Rothschild et 3h10 après Actual Leader,
des écarts très réduits après 16 jours de course. Sodebo Ultim 3 s'amarre dans
le port du Cap à un quai d'Alfred Basin peu après. Après avoir ausculté le
bateau plus profondément, Thomas Coville déclare "On a découvert que le
foil tribord avait aussi été impacté. Cela nous empêche de continuer en toute
sécurité, dans les performances dignes de « Brest Atlantiques » [...] C’est une
grande frustration de devoir abandonner. Nous allons ramener le bateau en
équipage pour des raisons de sécurité et pour que le programme continue. On est
en train de construire quelque chose de grand avec ces bateaux et ce n’est que
le début. Bon vent à tous ceux qui continuent. »"
Le pot au noir est moins difficile qu'à la descente de
l'atlantique pour les 3 navires. Le Maxi Edmond de Rothschild augmente son
avance en réussissant à accrocher un front qui l'emmène au portant, dans une
mer relativement plate et sur une route presque directe jusqu'à Brest. Les deux
poursuivants ne sont plus dans le même système météo et doivent emprunter une
route plus longue pour contourner l'anticyclone des Açores. Maintenant la
pression sur MACIF, Actual Leader parvient à revenir au contact (les deux
navires se "voient" sur le Système d'identification automatique le 29e
jour). Malgré ses handicaps multiples, Macif Coupe la ligne d'arrivée en
2e position devançant Actual Leader.
Arrivés deuxièmes ce samedi matin à Brest, François Gabart
et Gwénolé Gahinet (Macif) ont coupé la ligne 2 jours et 21 heures après les
vainqueurs Franck Cammas et Charles Caudrelier (Edmond de Rothschild). Yves Le
Blevec et Alex Pella (Actual Leader) ont complété le podium à la mi-journée.
Le tandem François Gabart-Gwénolé Gahinet (Trimaran Macif),
qui a coupé la ligne ce samedi à Brest (à 7h43), a pris la deuxième place de
cette course inédite de 14 000 milles via Rio et Le Cap. Les deux marins ont
mis 31 j 20 h 43' pour boucler ce triangle atlantique remporté mercredi par
Franck Cammas et Charles Caudrelier sur le Maxi Edmond de Rothschild en 28 j 23
h 24' (soit 2 j 21 h d'écart entre les deux multicoques). « Je suis content de
terminer, a réagi Gabart. Même si on est toujours très bien en mer, ça fait
plaisir de franchir une ligne d'arrivée, surtout quand on est suivi par un
bateau qui presse derrière, en l'occurrence Actual Leader. C'est un soulagement
de prendre cette deuxième place. »
Le recordman du tour du monde en solitaire et son acolyte
n'ont pas été épargnés par les avaries liées à des chocs avec des objets
flottants non identifiés. « Sur Macif, il y a six appendices, entre safrans,
dérives et foils, précise le skippeur. On rentre au port avec trois appendices en
bon état. Jusqu'à présent, dans ma carrière, j'ai eu la chance de peu taper. Je
me rappelle avoir un peu touché en IMOCA, les bords d'attaque des dérives le
montraient un peu, mais je n'avais jamais connu ça : en une course, on a tapé
quatre fois, puisque, à Rio, on a changé le safran central grâce au team Banque
Populaire. »
Dans le sillage de Macif depuis plusieurs jours, Yves Le
Blevec et Alex Pella (Actual Leader) ont pris la troisième place ce samedi à
12h29, après 32 j 1 h 29' de mer. Ils ont terminé 4 h 45' après Macif et 3 j 2
h après Edmond de Rothschild.
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