En 1421 et en 1452, la
ville d’Amsterdam est ravagée par deux incendies. Le second détruit plus
des trois quarts de la ville et l'empereur Charles Quint décrète en 1521 que
les nouvelles habitations devront être construites en pierre plutôt qu'en bois.
Restée théorique, l'interdiction devient définitive à partir de 1669. Toutes
les habitations en bois de l'époque ont aujourd'hui disparu, à l'exception de
la Houten Huis (« Maison de bois ») du béguinage.
Conflit
avec l'Espagne - Au XVIe siècle, la population se soulève contre
le successeur de Charles Quint, le roi Philippe II d'Espagne. Contrairement à
Charles Quint dont la politique restait sensible aux évolutions sociales et
religieuses au sein de ses provinces des Pays-Bas espagnols, Philippe II fait
preuve d'intransigeance ce qui génère de fortes crispations. La noblesse et les
Protestants en sont les premières victimes. Une politique centralisatrice et
absolutiste est mise en œuvre en 1568 où est créée une nouvelle taxe prélevant
10 % du montant de toutes les ventes de biens meubles, appelée le « dixième
denier».
En matière religieuse, le pouvoir décide de recourir à l'Inquisition
pour enrayer la diffusion rapide du calvinisme, provoquant ainsi d'importantes
persécutions religieuses. La révolte dégénère rapidement en guerre rangée – à
laquelle Amsterdam se rallie à partir
de 1578 - et conduit à l'indépendance des sept provinces septentrionales des
Pays-Bas espagnols, sous le nom de Provinces-Unies.
L'année 1578 est marquée par le renversement du gouvernement catholique de la
ville, les Protestants prennent le pouvoir sans effusion de sang.
Sous l'impulsion de Guillaume le Taciturne, les Provinces-Unies deviennent un symbole
de tolérance religieuse. Dans le contexte des guerres de religion qui ravagent d'autres
pays d'Europe, nombreux sont ceux qui y cherchent alors un refuge pour vivre
leur foi sans risquer de condamnation. Cette situation provoque l'immigration
de familles juives depuis la péninsule Ibérique, de marchands protestants venus
de Flandre ou encore de huguenots français. En particulier, de nombreuses et
prospères familles, issues d'autres provinces encore sous contrôle espagnol,
rejoignent Amsterdam pour y trouver
la sécurité.
En 1685, le revenu par habitant est quatre fois supérieur à celui
de Paris, écart qui se creuse d'autant plus avec la deuxième vague d'exil de
huguenots fuyant la France, à la suite de la révocation de l'Édit de Nantes en
1685. Parmi les réfugiés, on compte Comenius ou encore René Descartes. Par
ailleurs, l'afflux d'imprimeurs flamands, provenant notamment d'Anvers, et la
tolérance intellectuelle qui règne à Amsterdam
contribuent à donner à la ville son statut de centre européen de la liberté
de la presse.
Capitale du
Siècle d'or (1584-1702) - Le
XVIIe siècle est considéré comme l'âge d'or d'Amsterdam car elle devient à cette époque la ville la
plus riche du monde. La reprise d'Anvers par les Espagnols en 1585, qui voit
les bouches de l'Escaut bloquées par les Provinces-Unies
se traduit par un afflux massif de bourgeois protestants qui apportent
savoir-faire et capitaux. Amsterdam
est alors au cœur d'un réseau mondial de commerce maritime avec
les pays de la mer Baltique, l'Afrique, l'Amérique du Nord, le Brésil ou encore
les Indes orientales.
Les marchands
amstellodamois possèdent la majorité des actions de la première grande
multinationale de l’Histoire, la Compagnie néerlandaise des Indes
orientales, créée en 1602, mais également de sa rivale, la
Compagnie néerlandaise des Indes occidentales (1621). Ces deux
sociétés ont fait l'acquisition de plusieurs territoires outremer, par la suite
devenus des colonies néerlandaises. Les bateaux revenant d'Indonésie chargés de
précieuses épices font la richesse de la ville.
Amsterdam rayonne à cette époque à travers toute l'Europe, avec
Rembrandt et Vermeer, avec la création d'une « banque de change » initialement
censée faciliter les échanges de monnaie, mais qui devient rapidement un
pourvoyeur de fonds pour les particuliers et les entreprises, ainsi que de la
première bourse de valeurs au monde en 1611. C'est aussi le cas en génie civil,
avec la construction des célèbres canaux ou de l'hôtel de ville, achevé en 1655
et considéré par les Amstellodamois comme
la huitième merveille du monde.
Toujours aussi beau
RépondreSupprimermerci Yvon, bonne soirée, Didier
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