LE MOULIN DE DAUDET. FONTVIEILLE (Provence - Alpilles - Bouches-du-Rhône)
Ce moulin appartenait au meunier Ribes. Dernier moulin en
activité, il fonctionna environ un siècle pour arrêter de tourner en 1915. Il
devient le « Moulin de Daudet » en 1935 sur l’initiative des Amis du
Moulin, parmi lesquels Léo Lelée qui réalisa de nombreux dessins de cet
endroit, dont celui du mécanisme, encore visible aujourd’hui. Daudet s’en
inspira très largement dans les descriptions des lettres de mon Moulin.
L’auteur prétend même l’avoir acquis dans un acte de vente imaginaire, et c’est
ici qu’il situe notamment le Secret de maître Cornille.« Ce coin de roche qui m’était une patrie et dont on retrouve la trace – êtres ou endroits – dans presque tous mes livres. » Alphonse Daudet.
Le Moulin Ramet.
Dans le prolongement immédiat de la place du champ de foire, le moulin Ramet
est le plus rapproché du village. Pendant longtemps et jusqu’à l’installation
du musée Saint-Pierre, le moulin Ramet a été le plus familier aux
Fontvieillois. Sa silhouette toute proche de l’agglomération permet d’avoir une
première vue des collines. Il a cessé de tourner vers 1900, son dernier meunier
et propriétaire était Monsieur RIBES dont la mère était née RAMET.
Le Moulin Tissot ou
Avon est le plus à l’est des quatre moulins ; sur un mamelon peu
élevé, entouré de pins il est le moins apparent de tous mais il est tout près
du château de Montauban. Jadis ce voisinage lui valait de fréquentes visites
d’Alphonse Daudet qui s’arrêtait à ce moulin bien plus souvent qu’aux autres.
Le Père Avon et son fils Trophime ont été les meuniers ayant fréquemment le
plus reçu Alphonse Daudet. Le Moulin Tissot a cessé de tourner vers 1905,
Trophime Avon en a été le dernier meunier. Tout proche de Montauban, c’est le
moulin que Daudet connaît le mieux. Il a même réellement projeté de
l’acheter : « ce serait le cas, décidément d’acheter le moulin du
Père Tissot ; je lui en parlerai quand j’irai là-bas. L’honneur m’oblige à
avoir un moulin. » Pourtant ce n’est pas celui-ci que l’auteur se plait à
décrire dans ses livres. Le dernier meunier Trophime Avon s’arrêta en 1905.
Le Mazet des
Coudières. « Ecoutez, Monsieur Seguin, je me languis chez vous,
laissez-moi aller dans la montagne » - « Bonté divine, dit M.
Seguin ; mais qu’est-ce qu’on leur fait dons à mes chèvres ? Encore
une que le loup va me manger ». Là-dessus, M. Seguin emporta la chèvre
dans une étable toute noire, dont il ferma la porte à double tour.
Malheureusement, il avait oublié la fenêtre, et à peine eût-il le dos tourné,
que la petite chèvre s’en alla. Daudet a bien connu le berger Jean Seguin, mais
aussi Peyre, lui aussi berger, surnommé « tueur de loup » pour avoir
tué le dernier loup à Fontvieille. L’histoire s’inspire de ces personnages
comme du cabanon, site que choisit d’ailleurs Pagnol pour tourner le film
« Les lettres de mon moulin », en 1954.
Le château de
Montauban. Grâce à l’accueil chaleureux de ses cousins Ambroy, Daudet
redécouvrit ici la Provence quittée depuis l’enfance et vint souvent y
séjourner pour se reposer de Paris et trouver son inspiration littéraire. Il y
noua une amitié très forte avec Timoléon Ambroy, si bien qu’il hérita d’une
petite part de cette maison, héritage éphémère puisqu’il mourut sans y revenir.
Montauban se cache, il l’avoue, dans presque tous ses livres. Dans Sapho, le
domaine des Gaussin en est une réplique : « Une côte rocheuse […], la
maison, moitié ferme et moitié château, large perron, toiture italienne, portes
écussonnées, que continuaient les murailles rousses du mas provençal, les
perchoirs pour les paons, la crèche aux troupeaux… » Outre tous les
détails de la vie provençale, il évoque encore le vieux chien Miracle, et ce
cagnard où, comme lui, le jeune Jean aime à venir s’isoler… Ce château est en
effet un mas doté au XIX° d’une façade monumentale. Aussi l’arrière présente-t-il
toujours un profil trapu et allongé contrastant avec l’élévation de la façade
en pierre de taille, rigoureusement symétrique et largement ouverte sur
l’extérieur. Le Château de Montauban accueille le musée Daudet.
Le Mas de
l’Arlésienne. « Pour aller au village, en descendant de mon Moulin, on
passe devant un mas (…) au fond d’une grande cour plantée de micocouliers.
C’est la vraie maison du ménager de Provence, avec ses tuiles rouges, sa façade
brune irrégulièrement percée, puis tout en haut la girouette du grenier, la
poulie pour hisser les meubles, et quelques touffes de foin brun qui
dépassent… » Daudet mêle toujours imaginaire et réalité : ce drame,
l’Arlésienne, s’inspire de l’histoire vraie d’un neveu de Mistral, qu’il
replace à Fontvieille, dans un mas du fond de la rue… Or il existe une autre
version, la pièce de théâtre, dans laquelle plusieurs détails diffèrent,
notamment de lieu, le mas du Castelet, sur la route d’Arles. Le peintre Léo
Lelée installa son atelier dans cette maison en 1914.
L’Eglise Saint Pierre
ès-Liens. L’église paroissiale de la Tour se trouvant rapidement trop
exigüe, les moines de Montmajour donnèrent le terrain pour construire cette
église, provisoirement terminée en 1695 mais largement remaniée ensuite,
notamment par la façade de 1765 et la tour de l’horloge de 1866. La période
révolutionnaire, violemment anticléricale, vit l’église désaffectée, les
cloches fondues (pour faire des canons), l’abbé Galissard poursuivi et
guillotiné en 1793. Cette contestation resta vive pendant tout le XIX°, surtout
menée par les carriers : RF, symbole républicain, fut apposé sur sa façade
et la Marianne érigée sur la place. Daudet a connu les épisodes
révolutionnaires par les récits : ainsi il évoque « le vieux Jean
Coste, un rouge du 93 » et s’en inspire dans la première version du Secret
de Maître Cornille. Toutefois dans le texte définitif, l’église est plutôt le
centre de la vie sociale : « le dimanche, lorsque nous le voyions
entrer à la messe, nous avions honte pour lui, nous autres les vieux ; et
Cornille le sentait si bien qu’il n’osait plus venir s’asseoir sur le banc
d’œuvre. Toujours il restait au fond de l’église, près du bénitier, avec les
pauvres ».
La Marianne. Au
cours de la séance du conseil municipal du 1er juin 1889 présidée
par Raymond MARION, maire de Fontvieille, celui-ci expose au conseil municipal
qu’à l’instar d’un grand nombre de communes, il y aurait lieu selon lui, à
l’occasion de la célébration de la fête nationale du quatorze juillet, à ériger
un monument commémoratif du centenaire de 1789. Le conseil municipal à
l’unanimité, se ralliant à la proposition de Monsieur le Président, décide
d’ériger le monument de la Marianne sur la place publique en face de l’église.
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