La cathédrale Saint-Paul-Aurélien de Saint-Pol-de-Léon est
l'ancienne cathédrale du diocèse de Léon, créé au VIe siècle et
supprimé à la Révolution en 1790. L'église fait actuellement partie du diocèse
de Quimper, et fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques
par la liste de 1840.
L'église est dédiée à Saint Paul-Aurélien qui, d'après la
légende, serait un moine venu du Pays de Galles pour évangéliser la région vers
525 et qui aurait été le premier évêque de la ville. En débarrassant l'Ile de
Batz d’un terrifiant dragon et en chassant bandits et bêtes d'un oppidum
abandonné (Saint-Pol), le Comte Withur lui offrit ces terres en remerciement.
Il sera sacré évêque de Léon, le premier d’une lignée qui comptera une
soixantaine de prélats jusqu’à la Révolution.
Une église romane reconstruite au XIIe siècle sert de
fondation à l'édifice actuel dont la nef en pierre de Caen (acheminée par voie
maritime jusqu'à Roscoff et Paimpol), les collatéraux et la façade occidentale
datent du XIIIe et XIVe siècles sous l'évêque Hamon. Elle
est influencée stylistiquement par les créations normandes de la 1ère moitié du
XIIIe siècle, mais aussi anglaises. L'abside, le chœur et les
chapelles latérales ont été édifiés aux XVe et XVIe
siècles. Elle a été achevée dans la seconde moitié du XVIe siècle
avec la modification de l'aile sud. Depuis 1901, la cathédrale est également
basilique mineure de l’Annonciation.
La basilique-cathédrale actuelle est une église gothique,
influencée par le style normand, bâtie sur les ruines d’une église romane. Elle
est inspirée notamment de la cathédrale de Coutances. Elle dresse ses deux
tours dissemblables aux imposants clochers d’une hauteur de 55 mètres. La nef,
longue de 84 m et haute de 16 m, a été construite en pierre de Caen, inhabituel
à l'époque. Le reste de l'édifice est en granit. Le parvis est refait en 2006
avec du granit provenant de Chine. Les dalles sont des losanges pour faire écho
au plan du monument religieux, et de deux couleurs en correspondance avec le
dallage de son chœur.
L'intérieur présente trois nefs. La nef principale est
surmontée d'un triforium. La voûte est composée d'ogives en tiers-points. Le
chœur est entouré d'un déambulatoire. L'édifice recèle de nombreuses œuvres
d'art remarquables et abrite une multitude de curiosités artistiques.
Orgues et buffets d'orgues réalisés par les anglais Robert
et Thomas Dallam. Le grand orgue a été construit entre 1657 et 1660.
L’instrument, monument historique, comporte 2118 tuyaux.
Dans le chœur, 66 stalles de chênes du XVIe siècle,
chef-d'œuvre de menuiserie. Quelques panneaux portent des graffitis de jeunes
choristes de la psallette du XVIe siècle.
Au-dessus de l'autel, un précieux ciborium en bois. En forme
de crosse, ce grand palmier rococo symbolise l’éternité et la résurrection (l'un
des rares ciborium encore en place dans une église). Il abritait le ciboire
contenant la Sainte Eucharistie pour assurer la conservation des hosties.
Dans le déambulatoire, un ensemble de 34 « boîtes à chef »
en bois, contenant le crâne de défunts. Cet ensemble porte le nom poétique des
Étagères de la Nuit. Au XIXe siècle, on exhumait les squelettes au bout de cinq
ans pour faire place aux nouveaux défunts.
Nombreux tombeaux d'évêques de Saint-Pol-de-Léon, autour du
chœur.
L'église abrite également les reliques de Saint Pol
Aurélien, une vertèbre et une omoplate de Saint-Hervé, un fémur de
Saint-Laurent.
La dalle de Marie-Amice Picard marque l’emplacement où est
inhumée l’une des figures les plus extraordinaires de toute l’histoire du
mysticisme. Décédée en 1652, cette mystique est restée près de vingt ans sans
prendre de nourriture, autre que l'Eucharistie. Elle a attiré en son temps
l’attention des plus grands esprits d’Europe, Descartes et Huygens notamment.
Un sarcophage roman de forme trapézoïdale. Il passe pour
être la sépulture de Conan Meriadec, premier roi chrétien de Bretagne, mort en
4211.
La cloche celtique de Paul Aurélien, l’une des plus
anciennes cloches carolingiennes de Bretagne, et, dans un tube de cristal, une
épine de la couronne du Christ présente dans la cathédrale depuis plusieurs
siècles… L'église offre une "chasse aux dragons", emblème de
Pol-Aurélien qui vainc le "mal". 41 dragons se cachent dans les
stalles du chœur ; ils ornent des accoudoirs et les miséricordes des stalles.
Le Retable de
Notre-Dame du Mont-Carmel, XVIIe siècle.
Le baptistère
octogonale en bois, 1897.
1511, Mgr de Kermarvan fait une fondation par laquelle il
s’engage de pourvoir à l’entretien des vitraux de la chapelle actuellement
Saint André.
1546, Le chapitre consent à Jean Deincuff, sieur de Pratcuiq
de disposer de la chapelle de la Madeleine, avec ses fenêtres et ses vitres.
1614, Grande vitre du pignon sud. Baie à deux lancettes
ogivales dont le réseau offre trois écoinçons et un oculus. Ce dernier porte le
blason de forme carrée des Carman entouré d’un cuir avec coquilles Saint-Jacques.
En la chapelle Saint-Yves, verrière dont les deux lancettes
de gauche présentent une Crucifixion où le Christ en croix est entouré de cinq
anges volant alentour. Marie Madeleine, à droite, enserre la croix.
1620, la chapelle de Toussaint, ou l'on remarquait dans les
fenêtres latérales les armes du Juch.
1667, les vitres avec ses anciennes armoiries. Le seigneur
Yves de la Rivière, sieur de Keranfaro a droit aux vitres de la chapelle de
Notre-Dame de Cahel.
Le chœur et les transepts offrent seuls des armoiries ou des
dates. Les fenêtres du chœur étaient garnies de verrières de couleur, œuvres
d’Alain Cap de Lesneven. Les écussons des familles importantes s’y mêlaient à
ceux de France et de Bretagne.
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