vendredi 27 juin 2025

250621-Le Pays Pagan et Meneham

 

1 - Quel cataclysme brutal, ou, au contraire, quelle lente érosion a bien pu composer l’extraordinaire paysage des landes du Pays pagan, entre Kerlouan et Guissény ? D’énormes amas de rochers sont dispersés au milieu des champs, jetés dans les jardins, contre les maisons. La route fait d’incessants virages pour les contourner, et arriver enfin à Meneham.

Les blocs de granit sortent des eaux turquoises et peuplent les plages de sable fin. Sur la Côte des Légendes, la mer et les tempêtes ont sculpté le paysage de manière surprenante. Sa géologie si particulière a donné naissance à des rochers aux formes étranges qui émaillent le territoire.






2 - Ces chaos de granit constituent une véritable curiosité géologique qui fait de la Côte des Légendes un lieu particulier… Pour qui souhaite les observer assez longtemps, il pourrait y trouver des formes familières.

Pour ceux qui préfèrent grimper plutôt que de contempler, ces blocs offrent de belles sensations. Ceux de la plage de Meneham font partie du deuxième spot de grimpe sur bloc de France.








3 - La Côte des Légendes est située dans le Finistère Nord entre Plouguerneau et la baie de Goulven. Zone protégée de 34 km de côte, la Côte des Légendes doit son nom d'une croyance ancienne : les rochers seraient en fait des géants transformés. La Côte des Légendes est un petit fragment du littoral breton situé dans le Finistère Nord, à environ 15 minutes en voiture de la station balnéaire de Brest. Elle s'étend sur près de 15 km entre les communes de Guissény et Goulven.






4 - Les formes surprenantes des rochers - Plus de 4000 blocs de roches parsèment cette côte légendaire,  laissez-vous porter par de jolies balades familiales poétiques ! Plusieurs sentiers permettent facilement de s’en imprégner tout en mettant au défi les enfants de trouver les monstres ou les animaux auxquels ils font penser. 





Le village de Meneham.

5 - Exposé au sud, entouré d’un cordon dunaire et à l’abri derrière un énorme rocher (qu’un monstre, dit la légende, aurait arraché à la côte et posé au milieu des champs . . .), Meneham a sans doute été habité plusieurs siècles avant Jésus-Christ. On y a découvert des vestiges d’un dépôt de fondeurs datant de l’âge du bronze . . .

Implanté sur la commune de Kerlouan, le site de Meneham se situe au cœur du Pays Pagan qui s'étire de Goulven jusqu'à Plouguerneau. Riche de 300 ans d'Histoire, le site de Meneham regorge d'histoire(s) grandeur nature !

Ici, à deux pas du rivage hérissé de récifs, le village a dû se faire une place entre les roches, tout comme la maigre végétation. La maison du guet, la plus célèbre de Meneham, coincée entre deux gros chaos, a la fragilité d’une noix qui va bientôt être broyée. 





6 - C’est une petite pépite entre Roscoff et les Abers ! Meneham est un site naturel, culturel et historique qui mérite que l’on s’y arrête, et surtout, que l’on s’y attarde. Pour son village de chaumières, mais aussi pour la plage et ses roches aux silhouettes étranges, son site naturel, ses artisans et ses animations… Meneham est un lieu plein de surprises, à l’histoire passionnante et aux nombreuses légendes.







7 - La maison du garde.

Pas moins de 300 ans d’histoire… Meneham est une vieille dame qui a gardé tout son charme. Et elle a de nombreux secrets à vous livrer ! La première habitation édifiée à Meneham, c’est cette maison étrangement coincée entre deux rochers. Son emplacement ne doit rien au hasard ! Il s’agissait du corps de garde dont la construction a été ordonnée par le Duc d’Aiguillon pour guetter l’ennemi, puis la contrebande. Elle est stratégiquement posée à 21 mètres au-dessus de la mer avec une vue dégagée du phare de Pontusval à celui de l’Île Vierge, pour voir sans être vu…




8 - Cette maison est la plus importante du village, celle à qui il doit son existence. Les habitants l’appelaient la maison du garde. Cette construction, comme les autres postes de guet qui émaillent le littoral breton, date du XVIIIe siècle. La toiture elle-même est en pierres plates, parce que les paysans du littoral venaient voler le bois de charpente dès que les soldats tournaient le dos. Le bois est une denrée rare sur ces landes. L’une des activités vitales a toujours été de parcourir les plages pour ramasser les débris que la mer veut bien y déposer. D’où la réputation de naufrageurs de ses habitants.

D’autres maisons se construisent ensuite pour loger les douaniers et leurs familles à partir de 1840. Ceux-ci sont progressivement remplacés par les paysans-pêcheurs-goémoniers, eh oui, tout cela à la fois ! Car la pêche, le ramassage, le séchage et la revente du goémon sous forme de pains de soude était à cette époque, une manière courante pour les agriculteurs d’arrondir leurs fins de mois !















mardi 24 juin 2025

250615-Le Calvaire de l'Estran au Koréjou (Plouguerneau) le 15 juin 2025

 

Le sculpteur François Breton « transforme l’inerte en esprit » à Plouguerneau.

Une œuvre colossale. Depuis 19 ans, François Breton sculpte le « Calvaire de l’estran », au Korejou, à Plouguerneau. Une commune à laquelle l’artiste, soucieux de poursuivre un cheminement artistique harmonieux, est très attaché.

En arrivant au Korejou, à Plouguerneau, surgit de la dune un ensemble de sculptures : il s’agit du Calvaire de l’estran, du sculpteur François Breton. Commencée en 2006, l’œuvre devait être réalisée en dix ans et comprendre 300 sculptures. L’œuvre d’une vie ! 19 années plus tard, une petite moitié est sortie de pierre. L’auteur continue son cheminement artistique, sans plan mais en suivant une règle, l’harmonie.






François Breton est né en 1956 d’une famille qui s’est exilée vers la capitale. Son père, originaire de Plouguerneau, a travaillé à l’usine avec la blessure du déracinement. Inventif et travailleur, il deviendra un de ces ingénieurs auto-construits que permettait l’ascenseur social.

Diplômé des Beaux-arts en peinture en 1978, François a installé son atelier à Paris dans différents domaines : architecture d’intérieur, décoration, peinture, restauration. Mais les années se comptent à partir des vacances d’été, où il retourne dans sa chère Bretagne. À 20 ans, il réalise son premier gros chantier. Pendant quatre étés, il réalise une fresque de 45 tableaux sur les murs du jardin intérieur d’une grande maison, au-dessus d’une crique en face du Koréjou.









Ce Calvaire de l’estran, « c’est un lieu qui vit depuis la nuit des temps, depuis le néolithique jusqu’à nos jours, en passant par l’âge du Fer et le Moyen-Âge jusqu’au temps des goémoniers. Dans un grand tout extrêmement architecturé, des histoires collectives ou individuelles sont exprimées. Le déroulement des histoires n’est pas figé sur un plan narratif ». François Breton travaille toute l’année à ce projet, à l’exception de l’été qu’il consacre à d’autres tâches. Il est souvent assisté d’un autre Plouguernéen, pinseyeur (Pionnier dans l'art du pinsé, qui utilise bois flottés et objets rejetés sur l'estran) et sculpteur.







Quand les visiteurs lui demandent des explications sur son travail, François Breton se plaît à répondre que « ce sont des sculptures vitales, des monuments offerts à tous et qui deviennent aussi nécessaires que la vision des menhirs, dolmens, croix et autres calvaires, comme un dialogue entre l’homme, la terre et le ciel ».







« Ma sculpture a un sens au-delà de l'esthétique. Elle a un rôle presque médical et pérennise une société qui disparaît. Les expositions sont artificielles et ne servent à rien. Je préfère la sculpture monumentale. Là, mes ouvres sont vues par tous dans un contexte utile. » François Breton peuple Plouguerneau et les bourgs environnants de ses statues depuis près de quinze ans. Il renoue ainsi avec ses origines plouguernéennes.








 Bien qu'entamée, l'œuvre est encore là à titre d'échantillon. François Breton va développer le reste du projet avec la commune, le conseil général, un architecte des bâtiments de France, la Direction régionale de l'environnement et le Domaine public maritime : « Je ne veux pas créer une œuvre qui choque, mais que tout le monde désire. Même si, avant que je ne commence, ils ne savaient pas qu'ils la désiraient... »